2012 : L’année de la régression

Les Mayas l’avaient-ils vraiment prévu, en ciblant 2012 comme année charnière dans l’histoire humaine ? Peut-être pas, mais on peut déjà affirmer que ce sera une année pourrie.

Les Européens, d’abord, vivront une gigantesque sinistrose. Dans tous les pays, les coupes budgétaires vont provoquer une baisse de niveau et de qualité de vie certaine. Les Parisiens seront d’encore plus méchante humeur que d’habitude et les Allemands plus contrôlants que jamais. Rien ne dit que l’Euro va survivre à 2012. L’Italie, davantage encore que la Grèce, pourrait être bottée vers l’extérieur.

Les Étasuniens, ensuite, vont se tirer magistralement dans le pied. Aux élections de novembre, ils vont vraisemblablement donner à la droite folle les leviers du pouvoir législatif. La chasse sera ouverte sur toute idée de solidarité ou de répartition de la richesse. La phase historique d’un État attentif aux besoins sociaux, ouverte par Franklin Roosevelt en 1933, se refermera.

On saura d’ici 12 mois si la Chine a rattrapé les Etats-Unis comme première puissance économique mondiale en termes de pouvoir d’achat, ou s’il faudra attendre encore un ou deux ans.

Quel que soit sa place sur le podium, le pouvoir chinois – intolérant à toute dissidence interne et corrompu du bas en haut – augmentera son pouvoir sur le monde. Principal créancier des Etats-Unis, la Chine s’apprête à devenir aussi le banquier de l’Europe. Autrement dit, elle tiendra l’Occident par les bourses.

 

Ceux qui croient encore que la Russie est une démocratie se feront rouler dans la farine en mars 2012. Le premier ministre Vladimir Poutine sera réélu président (son ancien poste) et le Président Dmitri Medvedev deviendra premier ministre (son ancien poste). Les « irrégularités » électorales seront la norme. Les assassinats de journalistes se poursuivront.

Avec 2012 se termine aussi la première phase des engagements prix à Kyoto en 1997 pour la réduction des gaz à effet de serre. On pourra donc constater que les Européens sont les seuls à avoir tenu parole. Le Canada, les Etats-Unis, l’Australie, s’en fichent ! Chaque année qui passe sans nouvel accord rend inévitable une augmentation de la température de la planète qui forcera de coûteuses adaptations, notamment chez ceux qui en sont le moins responsables : les Africains.

Tout ceci sera de la petite bière à côté du vrai désastre qui pourrait se produire si Israël décidait d’attaques aériennes sur les installations nucléaires iraniennes. On croyait cette menace écartée, car un virus mal intentionné avait piraté ces installations. Mais un récent rapport indique qu’au contraire, Téhéran fait des progrès vers la bombe. Des progrès qu’Israël ne permettra pas.

Aux Etats-Unis, tous les candidats républicains sont favorables à une attaque, comme 50% des électeurs. Les catastrophes irakiennes et afghanes, y compris sur le trésor public américain, ne semble pas étancher la soif de ces va-t-en guerre.

Évidemment, si l’attaque a lieu, les Iraniens bloqueront le détroit d’Ormuz, donc l’approvisionnement en pétrole de l’Occident, provoquant une nouvelle crise du pétrole et plongeant la planète en récession, si elle n’y est pas déjà.

N’y a-t-il pas, me direz-vous, un rayon de soleil perçant tous ces nuages noirs ? Certes. La poursuite du printemps arabe au Yémen et en Syrie. Sa contagion, peut-être, ailleurs, continue de présenter au monde la nouvelle frontière de l’affranchissement, le nouveau recul des tyrans.

L’Amérique latine, aussi, notamment le Brésil, le Chili et l’Argentine, sont des pôles de progrès et d’espoir.

Et surtout, chez nous, au pays de Stephen Harper, nous fêterons en grande pompe le 60e anniversaire du couronnement de notre reine, Elizabeth ! Alors, souriez !

Et encore :

Est-ce vraiment une coïncidence ? 2012 marquera le 100e anniversaire du naufrage du Titanic. Vu autrement, ce sera le 100e anniversaire du jour où un innocent iceberg fut violemment frappé par un paquebot.