Calendrier de travail du Parti Québécois – Douze mois pour mettre le système de santé au service des patients

Calendrier de travail du Parti Québécois – Douze mois pour mettre le système de santé au service des patients


Cabinet du chef de l’opposition officielle 

Feb 18, 2018

MONTRÉAL, le 18 févr. 2018 – Le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, la porte-parole en matière de santé, d’accessibilité aux soins et de soutien à domicile, Diane Lamarre, et le porte‑parole en matière de services sociaux et de protection de la jeunesse, Dave Turcotte, ont présenté le calendrier de travail en santé du gouvernement du Parti Québécois. Il s’agit de redresser rapidement la situation de l’accès aux soins pour les Québécois, dès octobre 2018 et dans les 12 mois qui suivront, notamment en redistribuant les ressources au bon endroit, en faisant du Québec une nation plus en forme, et en soutenant les professionnels en santé ainsi que les organismes communautaires.

EN BREF

  • Le Parti Québécois mettra les patients, plutôt que les médecins, au centre du système de santé.
  • Dès octobre 2018, nous mettrons en œuvre un plan méthodique et réaliste pour :
    • réorienter les milliards promis aux médecins vers les besoins actuels des Québécois;
    • donner une réelle autonomie aux 200 000 professionnels en santé, notamment les infirmières et les pharmaciens;
    • alléger la charge de travail des infirmières et des préposés aux bénéficiaires;
    • ouvrir un réseau de cliniques d’infirmières spécialisées, notamment en CLSC, qui seront ouverts le soir et les fins de semaine;
    • mettre l’accent sur la prévention, la santé publique et les saines habitudes de vie; bref, viser une nation en forme;
    • soutenir les organismes communautaires, notamment dans le milieu de la santé.

« Depuis 15 ans, les Québécois paient le prix de la mauvaise gestion du système de santé par les libéraux. Nous héritons d’un système de santé affaibli et démobilisé. Sans promettre de tout régler en quelques semaines, nous allons changer complètement d’approche et jetterons les bases d’un système centré sur le patient, non plus sur la rémunération des médecins. Dès octobre 2018, nous débuterons le décloisonnement des professions, et nous procéderons à l’ajout de ressources en soins à domicile ainsi que pour les familles dont un enfant est aux prises avec un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle », a indiqué d’emblée le chef de l’opposition officielle.

« Nous pouvons faire mieux que de verser encore un autre 2 G$ aux médecins spécialistes, chose qui n’aurait jamais dû se concrétiser. Car, contrairement à ce que tente de faire avaler le gouvernement libéral, il n’y a aucune économie à réaliser en augmentant encore la rémunération des médecins. Les milliards annoncés doivent être investis d’urgence en soutien à domicile et en soins de proximité pour tous les Québécois. Dès notre arrivée au pouvoir, nous gèlerons la rémunération des médecins. Nous allons demander le mandat électoral pour ce faire », a renchéri Diane Lamarre.

« Nous savons par ailleurs que pour améliorer à long terme la santé des Québécois et économiser des sommes importantes en soins de santé, il faut prendre le virage de la prévention. Notre plan prévoit donc le dépôt d’une ambitieuse politique du sport, du loisir et de l’activité physique, afin de faire de la nation québécoise l’une des plus en forme au monde », a de son côté fait savoir Sylvain Pagé, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de prévention, de santé publique et de saines habitudes de vie.

« Le premier budget de notre gouvernement permettra de réinvestir en soins à domicile, en protection de la jeunesse, en santé publique et pour soutenir les personnes vulnérables. Nos réseaux ont subi des coupes importantes, et nous savons que notre devoir est d’épauler le personnel et les organismes communautaires qui travaillent tous les jours pour aider notre monde », a conclu Dave Turcotte.

Le calendrier d’implantation est disponible en annexe.

 Vers un État fort au service des gens

Calendrier

Octobre 2018

1.       Décloisonnement des actes cliniques

Les ordres professionnels et le Collège des médecins seront avisés qu’un projet de loi de décloisonnement des actes cliniques sera déposé en février, et ce, afin de permettre aux 200 000 professionnels de la santé concernés (infirmières, pharmaciens, paramédics, etc.) de prodiguer, dès septembre 2019, des actes cliniques de manière autonome. Ils seront invités, dans l’intervalle, à en négocier les modalités entre eux et avec le gouvernement (voir annexe).

2.       Gel du salaire des médecins

Québec suspendra immédiatement les versements des avantages supplémentaires concédés aux médecins omnipraticiens et spécialistes par le gouvernement Couillard (qui, sinon, vont atteindre au moins 3 G$ sur 10 ans). Conséquemment, le gouvernement lancera une nouvelle ronde de négociations avec la FMOQ et la FMSQ, lors de laquelle sera aussi revu le mode de rémunération des médecins.

3.     Réduction de la charge de travail des infirmières et des préposés

Un fonds d’urgence sera immédiatement débloqué pour réduire sans délai les cas problématiques identifiés dans chaque établissement de santé où la charge de travail du personnel infirmier et des préposés met en péril leur santé ou celle des patients, pour ouvrir des postes supplémentaires à charge de travail réduite, et pour éliminer le temps de travail obligatoire.

De plus, à court terme, une révision en profondeur de la charge de travail (les ratios patients/personnel) sera mise en œuvre. Elle s’inspirera notamment des exemples de la Californie et de l’Australie, où ces questions ne sont plus soumises à la seule recherche de cibles budgétaires et aux rapports de force inhérents à la négociation collective, mais prises en charge par un organisme indépendant, centré sur l’intérêt et la santé des patients.

4.     Autonomie des conseils d’administration en santé

Une directive ministérielle fera en sorte que les présidents et vice-présidents des conseils d’administration des CISSS et des CIUSSS soient élus par leurs membres (au lieu d’être désignés par le ministre) et que ces conseils obtiennent une réelle autonomie de gestion.

Novembre et décembre 2018

Mise à jour économique

5.       Fin du rationnement des soins à domicile et augmentation rapide des budgets

Une première tranche de 100 M$ supplémentaires en soutien à domicile sera rendue disponible, procurant 900 000 heures de soins à domicile de plus dès 2019. Le budget sera majoré graduellement, pour atteindre 500 M$ récurrents après 5 ans, offrant au total 4,5 millions d’heures de plus qu’aujourd’hui. Cela représente une augmentation de 35 % de l’offre de soins à domicile.

6.       Formation de plus d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS)

Les universités seront dotées de moyens additionnels pour qu’elles soient en mesure de former davantage d’infirmières praticiennes spécialisées. L’objectif est d’augmenter le nombre d’étudiants à 500 en 2019 (plutôt qu’à 255, comme cela est prévu actuellement) et que ce nombre se maintienne les années suivantes, jusqu’en 2024‑2025.

7.       Un meilleur soutien aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme :

  • Déficience intellectuelle 
     Trente millions de dollars seront investis en 2019-2020. Les objectifs visés seront notamment de réduire le temps d’attente pour obtenir un diagnostic, d’améliorer l’accès aux services pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle, et de mieux soutenir les familles. Ce montant sera ensuite majoré de 10 M$ par année, afin d’atteindre un réinvestissement de 60 M$ annuellement au terme du mandat.
  • Trouble du spectre de l’autisme 
    L’investissement de 30 M$ prévu au Plan d’action sur le trouble du spectre de l’autisme 2017-2022 sera renouvelé. Les objectifs visés seront notamment de réduire le temps d’attente pour obtenir un diagnostic, d’améliorer l’accès aux services pour les personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme, et de mieux soutenir les familles. Ce montant sera ensuite majoré de 10 M$ par année, afin d’atteindre un réinvestissement de 60 M$ annuellement au terme du mandat.

8.       Nation en forme

Des sommes seront débloquées afin de bonifier la Politique de l’activité physique, du sport et du loisir. Graduellement, une heure d’activité motrice sera ajoutée quotidiennement dans le réseau des services de garde subventionnés. De la même manière, de la maternelle au cégep, on intégrera à l’horaire une heure d’activité physique par jour. Enfin, tous les centres d’hébergement pour personnes âgées, publics et privés, devront graduellement offrir un minimum d’activités physiques et de loisir. Des mesures seront également déployées afin d’encourager les adultes à être et à demeurer actifs.

9.       Retour du Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE)

Un gouvernement du Parti Québécois rétablira le poste de commissaire à la santé et au bien-être, aboli par le gouvernement libéral. Le CSBE est le seul organisme à pouvoir apprécier et mesurer la performance de notre système de santé de manière neutre et objective.

10.   Autonomie des IPS

Il y aura une renégociation de l’entente conclue entre le gouvernement du Québec et les GMF, afin que la supervision de la formation des IPS soit effectuée par les IPS elles-mêmes (plutôt que par un médecin), ce qui dégagera une somme de 18 M$.

Janvier 2019

11.   Début de l’implantation d’un réseau de cliniques d’IPS

Ces cliniques sans médecin, destinées aux urgences mineures et au suivi de certaines maladies, suivront le modèle de la Coopérative de solidarité SABSA de Québec. Elles permettront aux IPS d’y exercer de façon autonome, dans les CLSC ou en site propre. Par ailleurs, les CLSC seront dorénavant ouverts jusqu’à 21 heures.

12.   Création d’équipes d’infirmières et de pharmaciens, et ajout d’hygiénistes dentaires en CHSLD

Un programme visant à améliorer les conditions de vie et la santé des résidents en CHSLD sera élaboré. Des équipes d’infirmières et de pharmaciens y seront créées, et des hygiénistes dentaires y seront déployés, de même qu’en soins à domicile. Les cohortes d’hygiénistes devront être ajustées en conséquence.

Février 2019 

13.   Décloisonnement des actes cliniques

Un projet de loi visant à revoir le partage des compétences en santé et à donner davantage d’autonomie aux 200 000 professionnels autres que les médecins sera déposé.

14.   Des CISSS et des CIUSSS plus représentatifs

Un projet de loi visant à redonner une voix aux usagers au sein des conseils d’administration des CISSS et des CIUSSS et à rapprocher les CISSS et les CIUSSS des localités sera déposé.

Mars 2019

15.   Dépôt d’un budget comprenant des sommes ajustées pluriannuelles pour le système de santé, incluant notamment les mesures suivantes :

     16.   Rétablissement des budgets en santé publique

     17.   Rétablissement des budgets en protection de la jeunesse

     18.   Investissement d’une première tranche de 60 M$ pour soutenir la mission globale des organismes communautaires Cet investissement atteindra, à terme, dans 4 ans, 200 M$.

     19.   Retour de la couverture publique de la fécondation in vitro

Printemps-été 2019

20.   Décloisonnement des professions

Période de formation d’appoint pour les professionnels de la santé à qui de nouveaux actes seront délégués.

Septembre 2019

21.   Autonomie réelle des 200 000 professionnels de la santé autres que les médecins (liste en annexe) Donc, davantage d’accès aux soins pour les patients.

22.   Formation de nouvelles IPS

Début du plan de formation de 500 IPS par année jusqu’en 2024-2025.

ANNEXE

Pour un décloisonnement professionnel en santé

1. Étendre à l’ensemble du Québec le modèle des cliniques sans médecin destinées aux urgences mineures et au suivi de certaines maladies, en permettant aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS ou superinfirmières) d’y exercer de façon autonome, selon le modèle de la coopérative SABSA.

2. Faire des CLSC un lieu de dispensation de services par les IPS autonomes afin de complémenter l’offre de services en première ligne.

3. Revoir le partage des compétences en santé et donner davantage d’autonomie aux professionnels de la santé autres que les médecins. Par exemple :

  • équipes formées d’infirmières et de pharmaciens seront créées en CHSLD;
  • les infirmières et les pharmaciens pourront procéder à des opérations de vaccination;
  • les hygiénistes dentaires seront autorisés à faire des nettoyages en CHSLD et ailleurs;
  • les ergothérapeutes seront autonomes pour évaluer le renouvellement du permis de conduire des aînés, sauf exceptions;
  • les audiologistes pourront des procéder à des lavages d’oreilles et à diverses manœuvres lors de vertiges positionnels, notamment;
  • les travailleurs sociaux pourront référer directement des patients à des professionnels en santé mentale (dans des cas d’itinérance, de toxicomanie, etc.);
  • les dentistes auront accès au DSQ, et pourront traiter des problèmes bucco‑dentaires;
  • les IPS et les psychologues pourront évaluer et prescrire, ce qui permettra d’éviter, entre autres choses, des délais quant au diagnostic et au traitement du TDAH;
  • les physiothérapeutes pourront prescrire des radiographies et offrir des soins de première ligne aux sportifs blessés. De plus, il leur sera possible de référer des patients à un spécialiste (orthopédiste, physiatre, etc.) sans passer par un médecin de famille;
  • les optométristes verront s’élargir encore davantage leur rôle dans les domaines du diagnostic, du traitement et du suivi de thérapie, puisqu’ils disposent de plateaux techniques que n’ont pas les médecins en cabinet;
  • les pharmaciens pourront revoir l’utilisation des médicaments;
  • les infirmières bachelières auront plus d’autonomie (elles pourront notamment demander des radiographies en cas de chute), ce qui accélérera le triage aux urgences;
  • les paramédics jouiront de davantage d’autonomie sur un plus grand nombre d’actes en situation d’urgence et en tant que premiers répondants.

 

SOURCE Cabinet du chef de l’opposition officielle