Terre de leurs aïeux ! (intégral)

Je les ai trouvés touchants, moi, ces enfants, Canadiens d’origine indienne, chantant en chœur sur la glace des Jets de Winnipeg, dans la langue du Penjab, des passages du Ô Canada. Dans leurs sourires se lisait leur grande fierté d’être là, reconnus, vus, entendus, applaudis pour ce qu’ils sont, des membres chéris d’un des éléments constitutifs de la mosaïque canadienne. 

Incertitudes

J’ai gardé dans ma chambre d’adolescent la « piastre à Lévesque ». Le petit tract largement distribué par les fédéralistes pendant les années 1970 énonçant que, dans un Québec souverain, la monnaie québécoise ne vaudrait pas plus, face à l’américaine, que 75 cents. C’est pourquoi le dollar arborant la photo de Lévesque était déchiré. Il en manquait le quart. Ce qui annonçait évidemment une catastrophe sans nom, car à ce moment, les deux monnaies étaient à parité.

Le jaloux (intégral)

C’est l’histoire d’un garçon choyé, au berceau, par la fée canadienne. Enfant, lorsqu’on lui demandait son adresse, il répondait tout naturellement: le 24 Sussex. Son père ? Le fondateur du Canada moderne. Le nom qui apparaît sur son certificat de baptême, Trudeau, est celui qui épouse le mieux les contours idéologiques du pays. Le rejeton parle d’ailleurs aisément les deux langues devenues, grâce à son père, officielles. Le bilinguisme est à ce point ancré en lui que, au début, le jeune adulte parlait le plus souvent les deux langues dans la même phrase, un exploit. Surtout, celui qui a abordé la vie adulte comme prof de théâtre adepte du blackface ne se serait jamais hissé aux hautes fonctions maintenant les siennes sans l’aura qui entoure son nom de famille.

Audace suprême

Au lendemain de « Vive le Québec libre ! », le Washington Evening Star eut ce commentaire : « Avec l’infaillible précision d’un dentiste sadique, Charles de Gaulle a vrillé directement le nerf le plus sensible de l’anatomie canadienne. » En prétendant qu’une loi québécoise de quelques lignes suffit à modifier un article de la Constitution, le gouvernement de la CAQ fait-il exprès de plonger ses outils les plus tranchants dans le canal canadien ?

Comment virer Charles lll

Les pessimistes tiennent le haut du pavé dans le débat sur l’opportunité de couper le cordon ombilical qui relie — depuis sa naissance — le Canada à la famille royale britannique. Les obstacles qui séparent le point de départ du point d’arrivée semblent trop nombreux, ou alors infranchissables, pour qu’on puisse réussir l’opération.

C’est faux. La démocratie canadienne dispose de tous les moyens nécessaires pour opérer ce changement dans un laps de temps relativement court, de façon ordonnée et respectueuse, sans risque pour la robustesse de nos institutions. Il suffit de le vouloir.