Canada Day: les racines pourries du 1er juillet

Fidèle aux traditions, je republie ce billet, d’abord écrit en 2010, chaque 1er juillet depuis. Il est un des plus populaires de ce blogue.

Je l’ai un peu modifié pour mieux expliquer aux plus jeunes l’ampleur de la menace que faisait peser l’église catholique sur ceux qui oseraient voter contre le parti pro-canadien.


Pour tout étranger établi au Québec, l’étonnement est annuel. La Fête nationale du Québec, le 24 juin, est un événement majeur.

L’étincelle autochtone des Lumières

Kondiaronk signant la Grande Paix en 1701

Liberté, égalité, fraternité. Mais où sont-ils allés chercher tout ça ? Comment des penseurs, Rousseau, Voltaire, Locke, Jefferson et les autres, vivant dans des sociétés parfaitement inégalitaires, où régnaient depuis des millénaires l’arbitraire, l’abus de pouvoir, le règne des dogmes religieux, ont-ils pu même concevoir que les individus pouvaient être libres, avoir des droits, s’affranchir de leurs maîtres, être égaux ? L’ancienne agora citoyenne grecque, la République romaine pouvaient certes les inspirer, comme les nombreuses révoltes françaises et européennes contre la tyrannie, des villes parfois devenues des communes et pronant la fraternité, les Anglais qui avaient renversé leur roi, les Hollandais gouvernés par leurs provinces unies.

1995: La difficile gestion du mensonge

De toutes les histoires rocambolesques survenues pendant la campagne référendaire de 1995, une de mes favorites concerne Lucienne Robillard. Ancienne ministre libérale au Québec, elle venait d’entrer au cabinet fédéral début 1995 et fut propulsée responsable canadienne du dossier référendaire. C’était une grave erreur de casting, pour deux raisons. D’abord, parce que contrairement à son patron Jean Chrétien, elle souhaitait ardemment que le Québec obtienne davantage de pouvoirs dans la fédération. Ensuite, parce qu’elle croyait, honnêtement, à la démocratie.

Un journaliste nommé René Lévesque

On trouve ici le texte d’une conférence que j’ai présentée à l’occasion de la remise des prix de la Fondation René-Lévesque et du Devoir pour la presse étudiante.

Après avoir annoncé qu’il quittait la vie politique, René Lévesque a accordé une entrevue d’adieu à Jean Paré, de L’actualité. Paré lui a posé la question suivante :

« En 1960, vous êtes passé à 129 voix de rester journaliste. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de regretter la tournure des événements, de vous demander ce que vous auriez fait ? »

Célébrer Angélique

Le procès et l’exécution de l’esclave noire Maire-Josèphe-Angélique furent un événement majeur de l’histoire de Montréal du XVIIIe siècle. En ce Mois de l’histoire des Noirs, quoi de mieux que de se rappeler sa mémoire et célébrer sa soif de liberté.

On peut forcer le trait en résumant l’affaire ainsi : accusée sans preuve formelle d’avoir allumé un incendie qui allait détruire 45 immeubles, dont l’hôpital Hôtel-Dieu, Angélique fut le bouc émissaire de la vindicte populaire, condamnée à être humiliée, torturée, à avoir la main coupée, puis à être brûlée vive devant une foule haineuse.