Les dividendes de la peur

Alors c’est fait : une majorité monstre d’électeurs républicains des primaires ont jugé que la personne la plus apte à incarner leurs valeurs et leurs espoirs pour conduire leur parti à la victoire et pour rendre l’Amérique à nouveau grandiose est Donald Trump. Certes, il fut reconnu coupable de malversations financières, d’agression sexuelle et de diffamation, il est accusé d’avoir volé et disséminé des documents secrets, d’avoir tenté de corrompre des agents électoraux (plusieurs de ses coaccusés ont plaidé coupables) et d’avoir fomenté un coup d’État, heureusement raté. Mais, vous me direz, personne n’est parfait.

Le choix (de Dieu) de l’Iowa

« Dieu a regardé le paradis qu’il avait prévu créer [la Terre] et a dit : “J’ai besoin d’un gardien.” Alors Dieu nous a donné Trump. »

La vidéo, virale, est exceptionnelle pour au moins deux raisons. D’abord parce qu’elle est résolument au premier degré. Le narrateur est convaincu qu’il dévoile une vérité divine. Trump, dit-il, « est un berger pour l’humanité qui ne partira jamais et ne les abandonnera jamais ». Ensuite parce qu’elle a été lancée par Donald Trump lui-même, sur son réseau social, à quelques jours des caucus de l’Iowa, première étape de sa réascension vers la présidence.

Les Américaines contre-attaquent

Certains chiens ont la mauvaise habitude de courir derrière des voitures qui passent. Dans quel but ? Que feront-ils s’ils rattrapent le véhicule ? Ont-ils une destination en tête ? Savent-ils seulement conduire ? La métaphore s’applique à merveille au Parti Républicain. Pendant un demi-siècle,  d’élection en élection, il a promis de s’en prendre au droit des femmes à l’avortement. De nomination de juge en nomination de juge, les présidents conservateurs ont patiemment meublé la Cour suprême d’une majorité disposée à  renverser la jurisprudence en vigueur depuis 1973 et qui protégeait ce droit. Ils y sont finalement parvenus, en juin 2022.

Qui a sauvé l’Amérique ?

Mardi dernier, au bord du précipice, à un pas de l’autocratie, les États-Unis ont été retenus de la chute par une force imprévue, s’agrippant juste assez pour maintenir la démocratie en équilibre. Dans plusieurs États clés, Donald Trump avait placé des candidats qui, s’ils avaient été élus aux postes équivalents, chez nous, à celui de directeur général des élections, auraient eu le pouvoir de truquer en sa faveur l’élection présidentielle de 2024.