Monsieur Trudeau: Faites l’histoire !

Réélu majoritaire en 1980, votre père, Pierre Elliott Trudeau, avait alors annoncé que ce mandat, probablement final, serait « éclatant, pas fade ». (« With a bang, not a whimper », paraphrasant à l’inverse le poète T. S. Eliot.) Entre autres, il avait offert au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Ed Broadbent, d’entrer au gouvernement. « Je prendrai cinq ou six ministères », avait répondu le chef néodémocrate. « Vous les avez ! » avait rétorqué votre père.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

La fourberie de Justin

Transportons-nous dans le quartier général du Parti libéral du Canada, mercredi le 11 août, à quatre jours du déclenchement de l’élection. Les pancartes sont imprimées, les publicités sont tournées. Justin a rasé sa barbe pandémique pour avoir l’air plus, euh, plus, euh, Justin ? Le slogan, frais sorti de la machine à platitudes, est trouvé : Avancer Ensemble.

Fragilité canadienne

Avez-vous vu le chef conservateur, Erin  O’Toole, faire son jogging plus tôt cette semaine ? Il portait un t-shirt rouge portant les mots : « Believe in Canada ». Croyez au Canada.

Le slogan est extrêmement signifiant. S’il faut appeler les citoyens à croire en leur pays, c’est qu’un déclin de la foi nationale est suffisamment préoccupant pour qu’on veuille y remédier.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

L’aéroport du mépris

Lorsque Jean Chrétien a décrété en 2003 que l’aéroport de Dorval porterait le nom de Pierre Elliott Trudeau, plusieurs y ont vu de l’humour noir. Personne n’avait fait davantage que Trudeau pour nuire à cet aéroport. Il avait décidé de concentrer les vols internationaux 50 km plus loin, à Mirabel, assurant à la fois l’écrasement de Montréal comme plaque tournante aérienne et le décollage de Toronto, où les transferts vers les vols intérieurs se faisaient dans le même aéroport.