L’heure venue de Québec solibéral?

« Il l’a dit ! Il l’a dit ! » C’est le jeune Robert Bourassa qui trépignait ainsi, en juillet 1967, lorsque Charles de Gaulle a lancé son « Vive le Québec libre ! » J’ai eu une réaction identique, dans mon salon lundi soir dernier, lorsque Gabriel Nadeau-Dubois a déclaré que les électeurs de Saint-Henri–Sainte-Anne venaient d’élire un « député indépendantiste ».

Torpille intersectionnelle

Comment faut-il s’y prendre pour transformer une cause immensément consensuelle, comme la volonté de progrès vers l’égalité des femmes, en foire d’empoigne ? Il suffit d’insister pour y insérer un concept nouveau, apparemment anodin, et exiger que tous y adhèrent, sous peine d’être suspects de n’être pas de vrais féministes, à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

Spleen solidaire

Samedi prochain, les militants solidaires seront réunis pour la première fois depuis l’élection du 3 octobre. Je leur recommande une chanson thème, pour ouvrir leurs débats : La triste compagne, du chanteur français, souvent savoureusement sarcastique, Bénabar. D’abord le titre est d’actualité. À l’heure qu’il est, QS est le seul parti au Québec, et à Ottawa, à n’avoir toujours pas d’avis sur Mme Amira Elghawaby. Doit-elle rester en poste ? Mystère.

Souvenirs fantasmatiques

La vidéo était à la hauteur de notre colère. Une attachée politique forte en montage, Caroline Bouchard, l’avait préparée, à ma demande. J’étais soufflé par sa force de frappe. On y voyait Gabriel Nadeau-Dubois affirmer que les gens l’abordaient « tous les jours » pour lui dire : « On s’attend à ce que vous soyez au moins capables de discuter entre vous. » Discuter, voulait-il dire, d’un pacte électoral avec le Parti québécois, que je dirigeais (de 2016 à 2018). On y voyait aussi Manon Massé, sur une scène, avouer : « Les gens m’arrêtent dans la rue et me disent : “Manon, s’il vous plaît, alliez-vous !” » Puis apparaissaient Amir Khadir et Andrès Fonticella, tous deux extrêmement actifs pour convaincre leurs militants de « l’urgence d’agir », de faire front contre la droite. Amir avait dressé une liste de circonscriptions à se partager, sans toutefois nous l’avoir soumise. C’était trop tôt. On s’en parlerait après.

Coïncidences

Tentons d’imaginer la scène. L’ex-député de Lévis François Paradis voit disparaître sur son calendrier les jours qui le séparent de fin novembre, moment de l’élection de son successeur à sa fonction de président de l’Assemblée nationale. Certes, il n’a pas été nommé ministre par François Legault lors des élections de 2018, lui qui avait tant fait, dans l’opposition caquiste, pour critiquer le sort réservé aux aînés par le gouvernement libéral. C’est Marguerite Blais, arrivée de la dernière heure en 2018, qui a hérité de ce champ qu’il avait tant labouré.