Les Olympiques de la honte

Dans un an exactement, des milliers de jeunes athlètes participeront à Pékin à de magnifiques Jeux olympiques d’hiver. Le président Xi Jinping, le dictateur le plus brutal et le plus puissant de la planète, aura de bonnes raisons de savourer l’événement : la communauté internationale aura beau publier des communiqués contre ses exactions, protester énergiquement, se scandaliser et s’époumoner, c’est au fond, pourra-t-il conclure, un chien qui jappe et qui ne mord jamais. Ou, comme le disait si bien Mao, un tigre de papier.

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Un an après les premiers signes publics d’éclosion du virus à Wuhan, une équipe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé est sur place, tentant de remonter la trace du Covid, du patient zéro, du laboratoire ou de la chauve-souris responsables de tant de chagrins.

Bonne chance ! Il y avait quelque chose de pathétique à voir ces scientifiques arpenter le marché aux animaux de la cité, fermée et nettoyée depuis 12 longs mois. Que pensaient-ils y trouver, sinon la nostalgie d’une époque révolue et quelques photos pour leurs albums-souvenirs ?

Le virus de l’inégalité

Au début, il semblait y avoir une justice dans notre infortune collective. Lorsque les marchés ont compris que l’économie allait trinquer, ce n’est pas que le pétrole qui a perdu sa valeur. Tous les REERs du monde ont plongé, presque toutes les actions de presque toutes les compagnies.

Comme une immense marée basse, emportant avec elle tout ce qui flotte, les bateaux de croisière, bien sûr, les petites chaloupes et les yacht de luxe. On annonçait la baisse de valeur des fortunes des grands milliardaires. Ils n’étaient pas dans la misère, certes. Mais leur étoile pâlissait.