Devine qui ne vient pas dîner avec Hollande ce soir?

S’il y a des drapeaux français à Sagard, le Versailles-en-Charlevoix de la famille Desmarais, ils sont en berne ce soir. Le grand ami et fréquent visiteur, Nicolas Sarkozy, a mordu la poussière ce dimanche et devra bientôt quitter l’Élysée.

Chacun se souvient qu’au soir de son élection, il y a cinq ans, Sarkozy avait célébré au célèbre restaurant le Fouquet’s des Champs-Élysée avec les grands de ce monde, y compris Paul Desmarais qui l’avait couvé pendant sa traversée du désert politique à la fin des années 90. Devenu président, Sarkozy récompenserait son bienfaiteur en lui accordant la plus haute distinction française, la Grand’Croix de la Légion d’Honneur, lors d’une touchante cérémonie.

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La fin d’un formidable trio !

Ce qui ne signifie pas que les Desmarais n’ont pas, aussi, leurs entrées chez les socialistes. Après tout, François Mitterrand lui avait naguère accordé la légion d’honneur, en présence de l’alors ambassadeur du Canada Lucien Bouchard.

Ce dimanche soir, à Paris, Paul Desmarais sera-t-il de la fête ? Pas question, affirme Patrick Bloche, député proche du nouveau président. Interrogé pendant la campagne par François Bugingo, de QMI, Bloche n’a pas fait dans la langue de bois:

«Un gouvernement de François Hollande s’engage à restaurer les relations historiques entre la France et le Québec. Car la charge de Sarkozy contre les souverainistes québécois (…) est indigne d’un chef d’État français. En fait, il aura infligé à la Belle Province les mêmes dégâts qu’à la France durant son quinquennat : il a voulu opposer les Québécois entre eux comme il l’a fait avec les Français.»

Et puis:

« M. Paul Desmarais ne recevra pas d’invitation de François Hollande pour la fête du 6 mai. C’est après tout, un ami personnel de Sarkozy, dont il partage la vision du Québec. Qui n’est pas la nôtre.»

Alors, que se passe-t-il à Sagard, sous les drapeaux français en berne ? Je ne serais pas surpris qu’on tente de dénicher, dans les décombres d’une droite française en implosion appréhendée, la figure oubliée que l’on pourrait maintenant couver pour obtenir encore, un prochain soir de présidentielle, une invitation au Fouquet’s.