Éducation: l’angle mort de Monsieur Charte

Mon collègue Bernard a dévoilé hier une version nettement améliorée d’une Charte sur la laïcité. J’applaudis évidemment l’inclusion de la clause de droits acquis, pour laquelle je plaide depuis longtemps.

À ce sujet je suis extrêmement surpris et déçu d’apprendre que mon collègue Alexandre Cloutier s’oppose désormais à la clause des droits acquis. Très franchement, je ne l’imaginais pas défendre le congédiement d’enseignantes qui ont donné pleine satisfaction depuis des années, sous prétexte que nous sommes radicalement impatients de changer le code vestimentaire.

Dans la nouvelle mouture de Bernard, j’applaudis le rétrécissement du périmètre d’application de l’interdiction des signes religieux: Universités, Cégeps et municipalités sont exclus. C’est sage.

Sa proposition de permettre à des institutions non couvertes par la Charte d’en adopter les paramètres si elles le désirent est également bienvenue, car ouverte sur l’avenir.

Les vertus de la patience

Je continue cependant de croire qu’une application immédiate, même avec la clause de droits acquis, à la totalité du reste des secteurs publics et parapublics est une bouchée trop lourde. Elle est à mon avis vouée à l’échec, notamment à Montréal où la résistance serait extrêmement vive dans le milieu hospitalier et dans les écoles anglophones.

Pour assurer le succès de l’application des mesures, il me paraît indispensable de procéder beaucoup plus graduellement, avec les juges, policiers et gardiens de prison d’abord, puis de réévaluer aux cinq ans l’application à d’autres secteurs. On pourrait ainsi constater quelles institutions adoptent volontairement ces paramètres dans l’intervalle et en tirer des leçons.

Les mesures de lutte à l’intégrisme (Observatoire de recherche-action sur l’intégrisme religieux et les crimes d’honneur; ligne 1-800 et équipe spéciale police-intervenants sociaux et DPJ sur les crimes d’honneur) doivent être applaudies.

Un élément essentiel oublié

Il est cependant surprenant que Bernard n’aborde pas enfin un élément essentiel de la laïcisation: l’éducation, pour faire en sorte que tous les jeunes québécois, de toutes origines, soient spécifiquement sensibilisés aux valeurs de la démocratie et de la laïcité.

Les futurs candidats locaux au djihadisme et à l’intolérance passent, tous, sur des bancs d’école. C’est notre chance de tenter de partager largement nos valeurs démocratiques et de prôner le primat de la norme sociale sur la norme religieuse.

Il faut, à mon avis, agir au moins sur trois fronts, par :

1) la réforme du cours Éthique et culture religieuse pour y insérer clairement le primat des normes démocratiques, en société, sur les croyances religieuses et en faire un principe fort de ce programme qui couvre l’ensemble du primaire et du secondaire;

2) le retrait graduel des subventions de l’État québécois aux écoles qui dispensent un enseignement religieux ;

3) un encadrement beaucoup plus strict des enseignements prodigués dans les écoles religieuses non subventionnées, y compris du cours Éthique et culture religieuse tel que modifié.

Dans Le Journal de Lisée, je développais cette question comme suit:

’’Le Québec vit aujourd’hui une situation paradoxale. D’une part, par l’introduction du cours Éthique et culture religieuse, l’État a mis fin à la pratique antérieure où il finançait, à l’intérieur des écoles, des cours d’instruction religieuse catholique et protestante, donc la religion de la majorité québécoise.

De même, la plupart des écoles privées subventionnées qui ont une origine catholique ou protestante (Notre-Dame, Saint-Nom-de-Marie, etc.) suivent à la lettre le régime pédagogique et n’offrent aucune instruction religieuse aux élèves.

De plus, le gouvernement a récemment décidé que les garderies québécoises ne pourraient dorénavant transmettre d’enseignement religieux.

Cependant, l’État continue à financer un petit nombre d’écoles privées dans lesquels est prodigué un enseignement religieux très conséquent. C’est le cas en particulier, mais pas seulement, d’écoles hassidiques.

Les Québécois estiment à bon droit qu’il y a là une inégalité qui n’a pas sa raison d’être. Si l’État ne finance plus l’enseignement religieux de la majorité, pourquoi le ferait-il pour une minorité, quelle qu’elle soit ?

Ce double régime paraît incongru à un grand nombre d’intervenants dans le débat en cours, autant de la part des porte-parole laïques que de personnalités favorables au régime actuel d’accommodements raisonnables telles le philosophe Daniel Weinstock ou l’avocat Julius Grey.

Cependant, là comme ailleurs, une solution abrupte n’est ni nécessaire, ni souhaitable. Une orientation claire doit être donnée – la fin progressive de ce financement – puis une transition raisonnable doit être aménagée.

Permettons aux familles très croyantes de ces communautés et à leurs institutions d’avoir le temps nécessaire pour s’adapter au retrait de l’État de leur financement. Affirmons que dans cinq ans (le temps que les enfants déjà nés atteignent la maternelle), l’État cessera de financer les écoles religieuses au niveau de la maternelle. L’année suivante, le financement de la première année cessera. Ainsi de suite jusqu’à ce que, dans 17 ans, le financement ait complètement cessé.

Le droit aux écoles religieuses privées non subventionnées est, lui, protégé par des traités internationaux. Il faut le respecter, l’encadrer sérieusement, s’assurer que la liberté de conscience des enfants y est protégée, mais il n’est en aucun cas du ressort de l’État de les encourager.’’

Alors, Bernard, encore un effort !

32 avis sur « Éducation: l’angle mort de Monsieur Charte »

  1. Oui ! L’éducation est la première chose qui façonne l’esprit d’appartenance.D,accord avec vous M. Lisée! Votre propos à Radio-Canada était à propos, ce matin !
    Vous avez entièrement raison de le placer à la base de tout. C’est par ce système rendu volontairement et consciemment bancale qu’on a fissurer les fondations d’une bonne éducation laïque au Québec. Et le laxisme continue. Votre vigilance est des plus nécessaire. Même si la transparence ne paie pas toujours immédiatement. Si on ne s’occupe pas de « ses » affaires ici et maintenant, elles deviendront uniquement  » les affaires des autres »… en nous laissant pour compte . L’éducation,c’est d’abord et avant tout les connaissances qui vont nous permettre de naître ici et maintenant ! Courage et bonne continuité !
    Bernadette Martin

  2. Les écoles Privées

    Les écoles privées sont subventionnées à 70%; les parents de ces enfants ne paient qu’une somme minime pour que leurs enfants aient une éducation sur mesure et souvent supérieure à celle qui est offerte au système public; c’est donc dire que se sont les contribuables qui paient la quasi totalité du système privé et ce, aux dépens et au détriment du système public qui a des besoins criants.
    Ce n’est certes pas ça la gauche efficace. De plus, ces écoles subventionnées par l’État du Québec sont très souvent des institutions confessionnelles où on inculque aux enfants des valeurs qui sont diamétralement opposées aux nôtres. On pourra donc conclure qu’on est bien loin de la laïcité et bien loin aussi de la sociale démocratie.
    Le prosélytisme fait son œuvre sur le dos des payeurs de taxes pendant que les élèves des écoles publiques doivent payer leur matériels scolaires, ce qui représente un lourd fardeau financier pour beaucoup de familles qui n’en ont pas les moyens.
    La rentrée scolaire devient un cauchemar et un moment d’humiliation pour plusieurs parents du système public. C’est franchement déplorable de voir des parents trimer dur pour avoir l’essentiel pendant que le gouvernement accorde de généreux subsides aux écoles privées.
    Il ne faut pas oublier de mentionner que les églises musulmanes, hassidiques, catholiques, protestantes et autres ne paient aucun impôt ou taxes foncières. J’ai même lu, et cela reste à vérifier, que nous payons également une partie des frais de chauffage des églises catholiques.
    ( quand je pense qu’on va chercher dans les poches des retraités pour arriver à l’équilibre budgétaire!!)
    Nous sommes encore très loin de la laïcité, la charte n’est qu’un début très frileux que nous hésitons à promouvoir de peur de froisser les sensibilités politico-religieuses des uns et des autres.
    La Charte tel que présenté par monsieur Drainville et par vous monsieur Lisée n’est pas injuste c’est tout à fait le contraire, elle met tout les fonctionnaires sur le même pied d’égalité. Cela est impartial, c’est le fondement d’une société laïque, égalitaire, neutre et par le fait même plus démocratique.
    Je me demande pourquoi nous devons toujours nous justifier chez nous dans notre pays? Je me demande si je pourrais faire des demandes d’accommodements dans un pays musulman où le port du voile est obligatoire partout. Ma demande ne serait certes pas bien reçu; je crois d’ailleurs que je n’oserais même pas en faire la demande.
    Je perçois cette récalcitrance d’adaptation comme un refus de nos valeurs.
    Je suis fariguée de faire des courbettes, de justifier tout.
    Il faut se tenir debout. La Charte n’exclut personne c’est tout à fait le contraire, elle inclut tout les citoyens. Elle est une affirmation sainement démocratique.

  3. Je pense bien que l’un des premiers pas pour convaincre tout les québécois serait d’unir toute les forces indépendantistes a se joindre dans un mouvement sans précédant d’écrire une constitution (ex. celle de la Suisse) et que cela devienne un mandat que chacun des candidats à la présidence du parti québécois s’engage à accomplir. Que cela se fasse par toute les forces progressistes d’ici aux prochaine élection nationale. Cela serait une grande justification au peuple de vouloir et comprendre quelle sorte de pays l’indépendance nous donnerais, vers ou nous irions. Cela inclurait toute les problématiques sociales actuelles, (ex. la laïcité,les régions, les autochtones, la monnaies, la négociation avec le canada, les nouvelles fonctions de gouvernances). Enfin un grand défi qui influencerait le peuple et susciterait une grande implication citoyenne dans tout les médias de notre monde moderne avec toute les classes de la société québécoise.

    • Bonjour M. Savard.

      Oui, la Constitution est l’élément central de tout pays.
      Et regarde au premier chef le Peuple, qui seul est véritblement souverain.
      D’ailleurs plusiers comités citoyens devraient se former sur la Constitution et développer des satellites citoyens (à temps partagé) pour impliquer le plus grand nombre.

      Faire de ces comités et satellites citoyens des instances durables.
      À temps partagé « automatique » pour les deux organes, pour qu’il n’y ait pas personne pour les pourrir.
      Le pouvoir, même dérisoire corrompt, connaissant notre nature encore sous l’égide de l’homminisation, bien que recouverte d’une facture intellectuelle, nous avons du chemin, encore à faire, pour nous recouvrir de notre humanité.
      C’est juste un constat.

  4. Cher Monsieur Lisée,
    Votre lucidité m’impressionnera toujours. J’espère que les militants péquistes feront aussi un choix lucide en vous désignant chef de leur parti. Dans le cas contraire, j’espère au moins qu’ils adhéreront à vos idées!

    • Cher JP Lisée
      Je suis pas un militant de votre parti ni un supporteur de PQ mais vos idées sont excellences et je vais me réfléchir
      Ali

    • Lucidité après coup. Monsieur Lisée est allé auX États-Unis pour défendre la Charte des Valeurs auprès des Américains( qui sont plus nos alliés naturels que ne l’est le Canada). Il a pris à témoin le Président et cofondateur de la constitution et confédération américaines Sir Thomas Jefferson pour appuyer et pour défendre SA charte tel qu’il le fallait. Monsieur Lisée est donc aussi un monsieur la Charte ((je trouve cette appellation mesquine et méprisante, c’est cette attitude et ces sauts d’humeur inattendus qui nuisent tant au PQ!)

      Il faut commencer par établir des consensus sur de grandes orientations, une fois le consensus établi, il faut s’en tenir à celui-ci sans discréditer les gens qui ont piloté les projets de loi surtout lorsqu’on en fait soi-même partie. En cas de désaccord on se doit de se réunir apporter des ajustements et nommer un chef en règle ( monsieur Stéphane Bédard est le chef par interim) pour être le porte-parole officiel. Et dernière consigne et non la moindre, personne ne devrait se permettre de renier sur la place publique des projets de loi qu’ils ont eux-mêmes pilotés. Il en va de la survie du PQ. Le PQ est en soi, une personne morale qu’on doit respecter ainsi que le conseil des ministres. Ce dernier est une entité qui se doit du moins en apparence être indivisible pour conserver sa crédibilité auprés d’un public de plus en plus diversifié. Le PQ n’est pas un forum citoyen, c’est un parti politique auquel nous devons respect. C’est toujours le parti qu’il faut amener au pouvoir et pour ce faire il ne faut jamais jamais renier les décisions du conseil des ministres sur la place publique.

  5. Je préférais la première charte à Drainville avec quelques ajustements.
    Le débat a déjà été fait,on ne va pas recommencer j’espère.

    La charte 2.0 n’est que le retour aux accommodements raisonnables et ce n’est pas acceptable.C’est un retour en arrière et remplis de problème et du cas par cas.
    Elle ne lèvera pas.

    Les candidats péquistes ne regardent pas pour le mieux pour tout le monde au Québec et un mieux vivre ensemble mais comme tous les politiciens font ils travaillent pour récupérer le plus de votes.
    C’est malheureux et décevant .
    Je n’en veut pas d’une charte qui exempte certain comme les Juifs,les enseignants les ci et les ça.
    C’est ça qui va faire de la bouilli pour les chats et des problèmes dans tous les sens.
    Aussi bien rester comme on est.

    • moi je suis pour la premiere charte et j ajouterais que les signes religieux des quebequois ne devrais pas etre enlever , c est notre culture apres tout ,pourquoi faudrais t il sens defaire ,

  6. L’étapisme c’est merveilleux à la condition que tous sachent où ça mène.
    Je comprends votre raisonnement mais je ne l’accepte pas. Quand on a du courage et qu’on est sûr de soi…on plonge et on assume.

    Le Québec baignait littéralement dans l’eau bénite et les soutanes, on est sortis de ça en quelques années malgré les résistances pour le mieux.

    • Le fait que le Québec finance encore des écoles religieuses démontre qu’il n’est pas du tout sorti de son bain d’eau bénite, même si vous semblez penser le contraire. Voilà pourquoi les propositions de J.-F. Lisée semblent si pleines de bon sens et devraient, pour cette raison, être réalisables.

  7. Ne plus financer les écoles privées religieuses (de façon étalée) – quelle bonne idée. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Pourquoi ne plus financer quelqu’école privée que ce soit, religieuse ou non?

    Je sais de façon certaine qu’au moins l’Ontario ne donne aucun financement aux écoles privées, et je crois que la plupart, peut-être même presque toutes, les autres provinces font de même.

    Pourquoi les contribuables devraient-ils financer des écoles privées, qui ont le privilège de choisir les meilleurs étudiants? C’est facile d’avoir de meilleurs résultats dans ce temps-là, et ça facilite aussi beaucoup le travail des professeurs. Pourquoi divertir les meilleurs étudiants et professeurs du système public aux frais des contribuables? Je vois plus de mauvaises raisons que de bonnes de faire ainsi.

    Envisagez-vous d’être parmi les rares qui auraient le courage de cesser le financement de toutes les écoles privées au Québec M. Lisée? Vous êtes déjà bien parti, une proportion importante des écoles privées étant religieuses.

    Ça serait bien de pousser la chose jusque là. L’envisag

    • Le problème des écoles privées n’est pas qu’elles soient subventionnées, mais qu’elles peuvent choisir leurs élèves comme bon leur semble. Au bout du compte, les frais payés par les parents sont des taxes déguisées qui allègent les finances du gouvernement. Les élus pourraient chercher un moyen de réduire la capacité de ces écoles à choisir selont le rendement scolaire, et réduire un peu les subventions en évitant de chasser trop de parents prêts à payer.

  8. Voici, tout simplement insister une fois immigré ici au Québec de bien les informer que ici , la religion demeure très intense mais à
    l’intérieur de chacune des personnes, et n’est pas exposée par des
    artifices de toutes sortes, pour faire valoir la religion que l’on veut
    bien pratiquer….Et surtout bien leur rappeller que leur Dieu, ou leur Mahomet, Yaoué, ou autres, n’a jamais eu de corps humain puisqu’il
    est un esprit donc nu, et que c’est impossible qu’il a voulu tous ces
    artifices à porter sur chacun, afin qu’il soit fièrement bien mieux
    honoré, et que seul leur religion sera plus favorablement vécue et
    forte mais sans artifices, ce qui est plus simple , moins provoquant,
    donc plus facile à s’intégrer parmi nous tous favorisant beaucoup
    plus les religions vraies que celles vécues autrement donc que par exposition…voilà

  9. J’ai une question pour vous, M. Lisée.

    Puisqu’on navigue dans l’absurde, alors, voici.

    Simple curiosité : selon votre vision des choses, est-ce que je pourrais, moi, qui suis un homme, non musulman de surcroît, porter un voile si j’occupe un poste dans la fonction publique ? Un turban, malgré que je ne sois pas Sikh ? Une kippa ? Un énorme médaillon de Raël autour du cou, représentant une croix gammée à l’intérieur de l’étoile de David ? Enfin, est-ce que je pourrais me présenter au travail avec une passoire à spaghetti sur la tête puisqu’il s’agit là du symbole ostentatoire du pastafarisme qui me semble être l’une des réponses les plus intéressantes aux problèmes soulevés par le fléau des religions qui afflige notre planète ?

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme

    • Dire que vous naviguez dans l’absurde n’est sûrement pas une exagération.
      La Charte est censée interdire le port du voile, du turban, etc. Pourquoi voudriez-vous revendiquer un passe-droit même si vous pas musulman ou hindou? Pas de voile, pas de turban, est-ce que ces mots seuls ne sont pas assez clairs?

  10. Tout à fait d’accord sur la question de l’éducation. C’est là que tout se joue, certainement pas sur le code vestimentaire. À mon avis, les vêtements ne doivent pas constituer un signe religieux au terme d’une Charte, même si prescrits par certaines religions. Par contre, le visage doit toujours être à découvert sur un lieu de travail, et si l’employeur prescrit un uniforme quelconque pour tous, il faut que ce soit le même pour tous, sans exception.

    Pour ce qui est de l’éducation, il faut apprendre aux jeunes à penser de façon logique et rationnelle en société, lorsque vient le temps de se faire une opinion sur la réalité. Et pour se faire, il faut les mettre en garde contre toute influence néfaste, non fondée sur de solides arguments logiques, l’expérimentation et l’observation. Cela s’applique aussi bien à la publicité, la politique, qu’aux religions.

    Sous prétexte d’ouverture, les sociétés d’aujourd’hui ont tendance à traiter toutes les croyances religieuses comme une façon personnelle acceptable de voir la réalité (en autant que cela ne cause pas de mal à autrui). Il ne faut pas se surprendre alors que certains se créent leur propre réalité. Alors que dans tout autre domaine (science, politique, etc.) on hésite pas à argumenter sur les idées proposées et le fondement des arguments (dans le respect des individus qui proposent ces idées), en matière de religion tout semble permis. Il existe un tabou qui fait que les idées religieuses ne peuvent être critiquées. Cette absence de débat laisse la voie ouverte à ceux qui désire influencer les jeunes.

    À mon avis, l’État doit clairement mettre en garde les individus (publicité, éducation) contre la manipulation de l’esprit par des idées sans fondement valide véhiculées par des mouvements religieux, ou se prétendant religieux. Il faut développer un sens critique chez les individus. Et il faut le faire pour toutes les croyances sans fondement, pas seulement celles que l’on juge innacceptable dans notre société. Les pratiques totalement inacceptables méritent l’intervention de la justice, mais d’autres pratiques ou croyances méritent peut-être d’être débattues. Le tout, bien sûr, dans le respect des individus. On le fait pour la cigarette. Fumer est légal, et les fumeurs ne sont pas persécutés, mais l’État utilise la publicité pour inciter à ne pas fumer.

  11. On peut pérorer tant qu’on veut sur une charte de la laïcité, mais c’est celui qui a les deux mains sur le volant qui va décider ce qu’elle sera.

    Soyez alors assuré qu’elle sera canadienne. C-à-d que, comme à Toronto, les policiers Sikh pourront porter le turban. Le restant sera à l’avenant.

  12. Bravo pour votre proposition « laïcité ». Il vous faudra prendre le pouvoir pour réaliser enfin un meilleur « vivre ensemble » au Québec. Pour notre PM Couillard il n’y a que son Plan Nord qui compte,… économie, économie…

  13. Vous vous adressez à Bernard Drainville par blogue interposé. Ne conviendrait-il pas que vous le fassiez aussi par voie directe et que vous le fassiez savoir au grand public? Ça laisserait une meilleure impression de bonne entente au sein du club des aspirants.

    • Bonjour M. Lisée !

      Vous écrivez: Il faut agir au moins sur trois fronts, par :
      1) (d’accord)
      2) le retrait graduel des subventions de l’État québécois aux écoles qui dispensent un enseignement religieux ;
      3) un encadrement beaucoup plus strict des enseignements prodigués dans les écoles religieuses non subventionnées, y compris du cours Éthique et culture religieuse tel que modifié.

      Je suis en vif désaccord avec ces points. J’ai vécu en France et étudié au Lycée français de Londres (Angleterre)
      où des cours de religion, de toutes les religions, peuvent être dispensés par les responsables choisis par ces religions et ce, DANS DES LOCAUX (classes) PRÊTÉS PAR LE LYCÉE. De plus, l’État français subventionne jusqu’à quelque 90% les institutions catholiques, sous certaines conditions. Voilà un bel exemple de l’esprit français que certains Québécois semblent incapables d’admettre.

      Ceci dit, vous semblez oublier 2 choses. 1- Que de transférer tout le système des écoles chrétiennes au public coûtera plus cher à l’État. 2- Que l’éducation est D’ABORD LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS; elle n’est confiée à l’État qu’à titre subsidiaire. À moins que vous désiriez que le Québec adopte la philosophie sociale SPARTIATE, selon laquelle c’est l’État qui s’empare des enfants et en dépossède littéralement les parents…

      Personnellement, je suis indépendantiste depuis 1960. Mais je préfère un Québec qui reste dans le Canada si le prix de la souveraineté est de mettre au rancart nos valeurs religieuses. Et de toute façon, le Québec de nos aïeux est déjà mort, faute, de ma génération, d’avoir fait des enfants en nombre suffisant, comme le demandait l’Église catholique. Alors, disparaître comme peuple en restant dans le Canada ou en refusant de faire des enfants, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, n’est-ce pas ?

      Jean RÉMILLARD, Montréal.

    • Effectivement… les candidat,es à la chefferie font chacun cavalier seul… choisissent de faire de chaque politique un enjeu de clan… Pathétique !

      Cela dit… la discussion peut avoir cours malgré tout… pour à terme déboucher sur une politique de parti conséquente.

      Cela dit… Il faut recentrer le débat sur l’enjeu DÉMOCRATIQUE… s’il est bel et bien question de Charte des valeurs et des droits COLLECTIFS du Peuple Souverain du Québec… pour ce faire, cette Charte et le débat qui l’entoure doit être partie d’un débat plus large sur l’enjeu CONSTITUANT… Celui qui donne l’occasion au Peuple Souverain du Québec de Proclamer par référendum INVALIDE au Québec, TOUT État qui, tel l’État illégitime du Canadas, n’a pas obtenu pour ses Actes constituants, le clair OUI référendaire des Québécois, pour Proclamer dans la foulée seule valide au Québec la Constitution primordiale de la République démocratique du Peuple Souverain du Québec, dont pourrait être partie la Charte des valeurs et des droits COLLECTIFS du Peuple Souverain du Québec.

      À défaut, on carbure encore à la gouvernance collabo d’un État qui NIE la primauté démocratique de la souveraineté constituante des Québécois,es.

      https://drive.google.com/file/d/0B_PvSeqJTFgcRDNwMWdaOE1yelU/edit?usp=sharing

    • Ou encore de vous joindre à l’équipe Couillard (encencée par Benoit Aubin): une charte de la laîcité quand la population sera prête…

  14. Une culture religieuse forte et un système contractuel basé sur la tolérance sont difficiles à concilier parce que, dans une telle rencontre,c’est toujours le côté qui ne veut pas négocier qui a l’avantage. Une religion qui ne doute pas de soi et qui prétend structurer toute l’organisation sociale mondiale, comme l’islam, n’est pas prête à transiger.
    C’est maintenant qu’il faut agir.
    Il nous faut, d’urgence, faire deux choses:
    —nous donner une charte de la laicité
    —arrêter toute immigration de ressortissants musulmans, qu’ils soient, blancs, jaunes, bruns, ou noirs.
    Il y a de nombreux sud-américains qui rêvent de venir chez nous. Des gens qui s’intègrent bien à notre culture. Donnons-leur une chance. Donnons-nous une chance.

    • Hum… Stopper l’immigration de musulmans… hum…

      Tiens! ça me fait penser au FN en France, l’extrême droite! Je vous serez gré, cher, de bien vouloir me dire le comment que vous les identifirez, les musulmans? Petit problème technique!

      Cette affirmation est aussi ridicule celle de dire : « interdisons l’immigration de catholiques! » C’est quoi, après vous surveillez s’ils prient en cachette les immigrants potenciels? s’ils portent une croix sous leur survêtement? Vous regardez leur généalogie tant qu’à y être? Leur demandez de « jurer » (lolll…)!

      C’est vraiment du n’importe quoi! J’ai hônte pour l’auteur de ce commentaire! Hônte qu’il soit, lui aussi, québecois…

      Veuillez me pardonner, ce doit être votre inculture qui parlait : c’est vers elle que se dirigent mes propos justement. Sâchez, au cas où, que « musulman » n’égal pas « maghrébin » | « musulman » égal « doctrine religieuse » : un québecois de souche peut être musulman! C’est pas au faciès que ça se devienne… D’ailleurs, nul discrimination du genre ne sera jamais un progrès…

      Sincèrement.

      P.S. réponse à cette partie du commentaire :

      « Il nous faut, d’urgence, faire deux choses:
      […]
      —arrêter toute immigration de ressortissants musulmans[…] »

    • M. Champpagne,
      Durant les 50 dernières années, combien d’actes terroristes le catholicisme a-t-il revendiqués?
      Combien d’actes terroristes, l’hindouisme a-t-il revendiqués?
      Combien d’actes terroristes le protestantisme a-t-il revendiqués?
      Depuis le premier de l’an 2015, combien d’actes terrorisme sont dûs à l’islamisme?
      L’islam doit se réformer. C’est une idéologie qui sème la violence partout dans le monde.
      Le catholicisme s’est réformé.
      C’est aux musulmans à réformer l’islam. D’ici à ce qu’il le fasse, il nous faut prendre les moyens pour obvier aux violences inspirées par leur religion.

  15. Monsieur Lisée,
    Il est à espérer non seulement que vous et vos collègues trouviez bientôt un terrain d’entente, mais que l’ensemble de la société québécoise parvienne à un compromis raisonnable sur cette question.
    Cela dit, je me permets de vous rappeler que, jusqu’à tout récemment encore, les fonctionnaires musulmanes à qui le port du voile était interdit en Turquie se couvraient les cheveux d’une perruque!
    Pourquoi serait-il si difficile, au Québec, d’appliquer l’adage qui dit: « Ce qui est bon pour pitou est bon pour minou »!?
    Cordialement,
    N. Paiement

    • @Normand Paiement

      Intéressante observation que celle des femmes turques qui, jusquà tout récemment, portaient une perruque pour dissimuler leur voile.

      Si on encourageait les musulmanes d’ici à imiter ce geste, éminemment absurde cela va sans dire, ça règlerait le problème du voile une fois pour toutes.

      Ça pourrait satisfaire absolument tout le monde.

      Toutes celles qui le désirent pourraient porter un voile sous leur perruque mais les Québécois de souche n’y verraient que du feu, ils ne verraient que des têtes recouvertes de cheveux, les uns naturels, les autres artificiels.

    • En quoi les cheveux artificiels d’une perruque sont-ils plus valides que les cheveux naturels ??? qui, dans notre culture québécoise, sont déjà une sorte de voile ou de foulard … Pour moi, le port des cheveux longs chez la femme est déjà une forme symbolique de soumission à l’homme qui n’y est aucumenent obligé… et on vient de fait, d’annuler ainsi le principe d’égalité H/F

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