Égypte: le vendredi de tous les dangers

Son peuple est en révolte. Il parle à la télé. Je délègue mes pouvoirs, dit-il. Mais je reste. A-t-il cru que cela pouvait marcher ?

Voici ce qu’écrit le blogueur cairote de Libération, Aalam Wassef.

Il est 1h30 du matin. J’entends qu’on marche sur Héliopolis, quartier du palais présidentiel de El Orouba. Le palais lui-même est gardé par la garde présidentielle, pas l’armée. On marche également sur le bâtiment de la Radio-Télévision.

 

egypte-armee-2-150x150La tour de la télé égyptienne. Un endroit chaud ce vendredi.

Cette nuit sera longue et peut-être dangereuse. Tout dépend de ce que l’armée a vraiment dans le ventre et les égyptiens sont maintenant impatients de le savoir.

Voici ce que dit George Ishak, un leader de l’opposition: « Les gens ne vont pas rentrer à la maison et demain [vendredi] sera un jour horrible ».

Voici ce qu’écrivent les correspondants du New York Times:

Les organisateurs des manifestations ont annoncé que ce vendredi les attroupements se feront non seulement sur la place Tahrir, mais ailleurs dans la ville, en particulier devant le Parlement et les installations de la télévision.

Auparavant ces organisateurs annonçaient pour vendredi certaines des manifestations les plus importantes à ce jour, mais après le discours de Mubarak leurs propos étaient sombres.

 

“Il a mis le pays en feu », a déclaré l’un d’eux, Zyad el-Elaimy. “Personne ne peut contrôler la violence vendredi. Vendredi, je pense que beaucoup de gens vont être tués. »

Ce vendredi, les manifestants jouent leur va-tout. L’armée devra décider si elle contient la foule ou si elle la laisse agir à sa guise, c’est-à-dire violemment. Ce vendredi, c’est le jour de tous les dangers pour la révolution égyptienne.

(On peut voir la carte des lieux ici pour se rendre compte de la géographie des lieux.)