En flânant sur l’Avenue Robert-Bourassa

Le Maire de Montréal vient de relancer l’idée de désigner une rue de la ville du nom de l’ex premier ministre libéral Robert Bourassa, idée abandonnée par son prédécesseur Gérald Tremblay en 2006. Que faut-il en penser ? Je me suis exprimé sur le sujet, notamment dans l’introduction de mon livre  Le Petit Tricheur – Robert Bourassa derrière le masque. En voici un extrait légèrement remanié.

*    *    *

Dix ans après le décès de Robert Bourassa, le maire de Montréal a voulu rebaptiser une avenue en son honneur. Pourquoi pas ? Bourassa fut élu quatre fois par les Québécois entre 1970 et 1993. Il a laissé sa marque dans notre histoire. Il pourrait aussi la laisser sur la carte.

Les journalistes qui m’appelaient, pendant ce débat en 2006, pour recueillir mon opinion étaient un peu surpris. Ils croyaient qu’ayant publié deux livres très sévères sur le personnage, Le Tricheur et Le Naufrageur, j’allais m’opposer à cet hommage avec la dernière énergie. Mais je me déclarais au contraire d’accord avec le maire. J’ajoutais cependant une condition. S’il fallait qu’il y ait, à Montréal, une Avenue Robert-Bourassa, j’insistais pour qu’on aménage sur cette artère une Place des poètes emprisonnés.

Robert Bourassa a beaucoup géré la province en gardant fermement un pied sur le frein. Mais ses partisans comme ses détracteurs braquent, c’est normal, le projecteur sur ce qu’il a fait d’étonnant. On retient d’un homme politique ses décisions hors norme.

Or pour le démocrate que je suis, la décision du Premier ministre Robert Bourassa de faire emprisonner, une nuit d’octobre 1970, plusieurs centaines de personnes pour simple délit d’opinion et spécifiquement cinq poètes (dont Gérald Godin et Gaston Miron) fait sortir Robert Bourassa du rang. Du rang de tous les chefs d’État de démocraties occidentales depuis la seconde guerre qui, jamais, n’ont suspendu les libertés civiles et, au grand jamais, n’ont mis de poètes en prison.

Du rang aussi des premiers ministres québécois. Seul Maurice Duplessis le talonne. Il a, comme Bourassa, emprisonné des syndicalistes. Il a aussi emprisonné des Témoins de Jéhovah. Mais, jamais, de poètes.

Réfléchissant avec le recul à ce que devrait être l’aménagement d’une artère portant le nom de l’ex-premier ministre, j’admets qu’il faudrait y prévoir un « carrefour de l’énergie ». Car sa décision, très risquée à l’époque, de lancer le titanesque projet de la Baie James fut, pour le développement du Québec, proprement formidable.

Mais il faudrait aussi planter à une intersection un de ces panneaux qu’on voit beaucoup sur les routes de France et où on lit : « Toutes directions ». Sur l’avenue Robert-Bourassa, le panneau pointerait vers une rue assez large qui, graduellement, se resserrerait pour, au final, aboutir sur un cul-de-sac.

Car si l’emprisonnement de poètes et le lancement des travaux de la Baie James sont les deux symboles forts des deux premiers mandats de Robert Bourassa (1970-1976), l’acharnement avec lequel le premier ministre a conduit le Québec tout entier dans un cul-de-sac politique lors de son retour (1985-1994) mérite de s’inscrire dans la toponymie.

Plus on s’éloigne des faits, plus on prend conscience que la fenêtre ouverte entre 1990 et 1992 pour donner au Québec un statut à sa mesure – à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada – était historiquement précieuse. On sait maintenant que l’histoire n’a pas repassé les plats. Qu’elle n’a pas bégayé. Rien de ce qui était possible dans cette conjoncture bénie ne l’a été depuis, et ne semble pouvoir se représenter.

L’histoire québécoise du début du XXIe siècle trouve donc une de ses principales racines dans ces années charnières. On ne peut comprendre le rapport des forces entre le Québec et le Canada (donc la faiblesse structurelle du Québec) si on ne replonge pas dans les événements de l’époque.

Robert Bourassa le dira le jour de sa démission comme Premier ministre en septembre 1993: « J’ai assumé le destin du Québec ». Assumé, c’est dire qu’il a pris sur lui de déterminer ce destin, malgré ou contre la volonté des uns et des autres.

Il a parfaitement raison, et nous sommes dans un de ces exemples historiques où la volonté d’un seul homme a déterminé le cours des choses.

La responsabilité de Robert Bourassa, qui a patiemment et délibérément gaspillé la chance historique qui se présentait aux deux grandes familles politiques québécoises – fédéraliste et souverainiste – n’en est que plus écrasante. Il a arnaqué les souverainistes pendant cette période. Certains diront que c’était dans sa définition de tâche, quoique, parmi ses dupes, on comptait une grande majorité de Québécois qui avaient eu le tort de croire en sa sincérité. Qu’il ait roulé les fédéralistes réformateurs dans la farine et brisé durablement leur élan, voilà qui est encore plus difficilement excusable.

À l’époque, 85% des Québécois croyaient Bourassa lorsqu’il leur promettait de leur livrer une « réforme en profondeur » du fédéralisme, sans quoi il allait les mener à la souveraineté, le tout en moins de deux ans. Ce n’était pas un mensonge. C’était deux mensonges. Il affirmait secrètement à ses alliés de l’Ontario et de l’Alberta qu’il n’allait jamais envisager la souveraineté et il prenait sur lui de refuser tout aussi secrètement des offres de réforme en profondeur qui auraient donné, notamment, une autonomie complète au Québec en matière linguistique et culturelle.

La publication, en 1994, de mes livres Le Tricheur et Le Naufrageur et la diffusion d’un documentaire basé sur ces ouvrages (qu’on peut visionner en ligne ici) a mis M. Bourassa, alors à la retraite, et ses partisans dans l’embarras.

Aucun proche de Robert Bourassa n’a, jamais, accepté de débattre des révélations du livre avec moi. M. Bourassa lui-même a promis aux journalistes de donner un jour « sa version » des faits, mais n’en a pas écrit une ligne, n’en a pas préparé même le canevas, avant de nous quitter en 1996.

Il n’a abordé la question que de façon incidente, dans une entrevue accordée au Soleil, où il me reprochait de ne pas avoir cité dans les 1200 pages des deux ouvrages une lettre qu’il avait envoyée au premier ministre canadien Brian Mulroney et qu’il m’avait remise. Or la lettre y est longuement citée, accompagnée des commentaires de Bourassa qui en soulignait l’importance. Un mensonge de plus.

Jean-Claude Rivest, son conseiller de toujours, a publié en 1995 un document prenant la défense de son ancien patron, document dans lequel il admet que dans mes ouvrages, « toutes les citations sont vraies ». Ce qui était déjà tout un aveu, mon récit s’appuyant largement sur les témoignages des principaux acteurs, dont Rivest.

En effet, pendant plus de 200 heures d’entrevues réalisés entre 1990 et 1994, Robert Bourassa, ses conseillers, ses ministres, ses députés ont été avec moi d’une grande candeur. Au début parce qu’ils croyaient faire l’histoire, ensuite parce qu’ils voulaient se justifier de ne pas la faire. J’ai eu également accès à des milliers de pages de documents jusque-là confidentiels, du gouvernement, du Parti libéral, du gouvernement fédéral.

Pour la partie qui concerne le jeune Robert Bourassa, j’ai dépouillé la littérature existante, notamment celle produite au moment des faits, ajouté mes propres sources et complété, pour cette édition, avec les nouveaux éléments mis au jour.

Bourassa : l’opération réhabilitation

Les amis de Robert Bourassa souhaitent réhabiliter la mémoire de leur homme. C’est leur droit le plus strict et ils savent que, pour ce qui est de l’opinion publique au sens large, leur combat est déjà gagné.

Des sondages publiés en 2006 ont montré qu’une majorité de Québécois ont une image positive de Robert Bourassa. Je suis prêt à parier gros que, plus les années passeront, plus ce sera vrai. Les Québécois ont l’identité trop fragile pour accepter que plusieurs de leurs anciens Premiers ministres aient été, pour l’essentiel, nuisibles à leur vie collective. Duplessis tient déjà ce rôle, et cela suffit amplement. Ajouter Bourassa, ce serait avouer que nous ne savons pas choisir nos chefs.

Mais les jardiniers de l’image de Robert Bourassa ne veulent pas se contenter de l’adhésion molle d’une plèbe oublieuse. Ils souhaitent mettre dans les bibliothèques et sur les ondes des œuvres solides faisant l’éloge de leur héros.

Ainsi, Radio-Canada a produit en 2005 une biographie radiophonique de l’homme qui sentait bon l’hagiographie et faisait complètement l’impasse sur son double-jeu pendant la période 1990-1992. « Ton livre l’avait assassiné, la série radio l’a encensé, les choses sont en équilibre » m’écrivit un jour un ami de Bourassa, Jacques Godbout, qui avait participé à l’opération de béatification.

L’ex-conseiller en communication de Robert Bourassa, Charles Denis, se livra ensuite à une l’écriture d’une biographie en trois volumes (deux ont été publiés au moment d’écrire ces lignes).

L’opération ne fut pas un succès de librairie. Il faut dire que M. Denis a dû admettre avoir travesti la vérité dans l’affaire des poètes emprisonnés. Il avait écrit que M. Bourassa était intervenu pour faire libérer Gérald Godin pendant la crise d’octobre. Or l’ex-premier ministre avait lui-même raconté en entrevue avoir pris la décision de ne pas se mêler de l’affaire – sauf pour donner aux policiers le feu vert pour les arrestations, y compris celle de Godin.

Il fallait donc trouver mieux pour réhabiliter Robert Bourassa dans les milieux intellectuels et chez les gens qui sont intéressés aux détails. Chez les souverainistes, la chroniqueuse Josée Legault fait régulièrement l’éloge de l’ex-chef libéral. Les amis de Bourassa se sont tournés vers une des meilleurs plumes au Québec : Georges-Hébert Germain. Son livre fut truffé d’un nombre tellement incroyable d’erreurs que son éditeur a du pilonner la première version et réimprimer, et que des historiens ont renoncé à recenser toutes les inexactitudes qu’il contient.

Ce qui démontre qu’il faut s’éloigner beaucoup des faits pour brosser de l’homme des mesures de guerre un portrait qui en fait, a expliqué M. Germain en entrevue, non seulement « un honnête homme», mais « un homme honnête».

Cette affirmation prend l’exact contre-pied de la démonstration faite dans Le Tricheur et dans Le Naufrageur. La malhonnêteté intellectuelle est, à mon avis, le mode de fonctionnement principal de Robert Bourassa. On ne peut imaginer, aujourd’hui, la vase mentale dans laquelle il a entraîné pendant de longues années un Québec qui avait pourtant soif de clarté.

On a également peine à imaginer le prix que le Québec paie, encore, pour le refus de Robert Bourassa de se battre visière levée pour ses convictions et ses opinions. Pour son choix parfaitement assumé de tromper, de louvoyer, d’éteindre. De tricher. Que dire d’autre d’un homme qui, pendant six mois cruciaux, a refusé de répondre à la simple question : « êtes-vous fédéraliste ? »

J’ai donc pensé rendre service aux lecteurs d’aujourd’hui et de demain qui veulent en avoir le cœur net sans devoir se plonger dans deux long tomes, en leur offrant une version courte des principaux éléments du récit de 1994 avec des noms, des dates, des témoignages irréfutables et irréfutés.  Ils y trouveront aussi, ici et là, quelques ajouts.

Contrairement à ses deux grands frères, Le Tricheur et Le Naufrageur, ce Petit Tricheur suit notre protagoniste dans l’ordre chronologique. D’abord en examinant son enfance et son parcours pré-politique. Ce que j’appelle L’apprentissage de l’insécurité. Puis vient la construction du jeune Premier ministre avec L’initiation au cynisme. Son rôle dans la Crise d’octobre y est examiné avec soin – et avec les derniers éléments disponibles à ce jour– comme l’est aussi, dans une digression nécessaire pour livrer l’ensemble du portrait, celui de Pierre Trudeau.

Petit tricheur (Le): Robert Bourassa derrière le masque - Jean-François Lisée

Cliquer pour commander l’ouvrage.

Suivent les moments essentiels de la surréaliste saga politique qui s’ouvre avec la mort de l’accord du lac Meech et se referme le jour où les Québécois expriment, en référendum en 1992, leur rejet de la méthode Bourassa, de ses entourloupes, de sa triche.

Au lecteur de juger si on était en présence, là, d’un homme honnête. Et s’il faut nous souhaiter en avoir d’autres, de cette trempe, aux commandes.

31 avis sur « En flânant sur l’Avenue Robert-Bourassa »

  1. Monsieur Lisée,
    J’essaie de comprendre la raison pour laquelle vous ramenez votre hargne envers l’homme, dix-huit ans après sa mort et plus de vingt ans après qu’il ait quitté la vie publique. Je déplore qu’un homme intelligent comme vous puisse se rabaisser au rang de ceux qui, au Canada anglais et maintenant de moins en moins nombreux, continuent de salir la mémoire de René Lévesque. C’est d’une profonde tristesse.
    Passons à autre chose…

  2. À Québec, Robert Bourassa a eu plus de chance avec Madame Boucher qu’à Montréal avec Gérald Tremblay.

    http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/archives/2006/11/20061104-081703.html

    L’autoroute nommé Robert-Bourassa se termine près d’un important édifice d’Hydro-Québec et un centre d’achat et prend sa source près d’un autre. Que voulez-vous, l’économique !

    Le boulevard nommé René-Lévesque frôle la colline parlementaire et fait le pont de là à l’université Laval. Plus court, mais plus long en histoire comme pour autre chose on dit long en bouche !

  3. Pour ma part , au vu de ce que R. Bourassa a fait du Québec i. e. nous mener dans un cul de sac, une ruelle sans issue ferait bien l’affaire.

  4. Tricheur et Naufrageur: comme vous résumez bien Bourassa. Le Bourassa de Meech et de l’après-Meech.

    Et bien sûr, « Les mesures de guerre » en temps de paix », en 1970!

  5. On a tendance a oublier des faits importants dans l’analyse a fortiori. Bourassa et dix premiers ministres ont signés un Accord en 1987 qui pouvait refonder le Canada en reconnaissant le statut du Québec. Le Canada avait dit oui au Québec pendant trois ans. Les plus grands traîtres et manipulateurs de cette période ont été Clyde Wells, Trudeau et Chrétien. Bourassa a tenté de maintenir un rapport de force pour le Québec jusqu’en 1992. Visiblement, il a échoué. Mais il est tout de même celui qui a passé le plus près de répondre à la question « What does Québec want ».

    Tout comme René Lévesque, il a incarné, à sa façon, l’ambivalence du peuple québécois et l’expression saine du doute. Les québécois préfèrent les prudents comme Bourassa, Bouchard et Lévesque plutôt que les jusqu’au-boutistes. Est une tare ? Je ne pense pas. Il faut parfois assumer l’ambiguïté comme mode d’apréhension du réel.

    • Pourquoi dire que les Québécois sont ambivalents? Moi-même, avec tous les souverainistes convaincus, nous ne sommes pas ambivalents. Les fédéralistes convaincus ne sont pas ambivalents. C’est trop facile de mettre tout le monde dans le même sac et de régler le sort du Québec à la manière d’un psy du dimanche, comme le font plusieurs analystes à la petite semaine. Comme pour tous les peuples, il y a au Québec des purs et durs des deux bords, et il y a des mous des deux bords. Les mous font la différence au gré des sottises véhiculées par les démagogues de tout acabit.

    • Les québécois ne sont pas ambivalents, ils ne pensent pas tous la même chose… Je pense plutôt que c’est sain… Quand je vois les comtes du West Island qui votent massivement libéral, qui voteraient pour un cochon pourvu qu’il soit libéral, je me demande si ces gens se servent de leurs petites cellules grises, et même s’ils en ont. Quant a M. Bourassa, il n’était pas ambivalent, il était fédéraliste comme le West Island, mais avec un discours qui pouvait plaire a la majorité… laissant entendre toutes sortes de choses auxquelles il ne croyait pas… Il y a tellement de pissous chez nous qu’il aurait pu battre la longévité de Duplessis si sa santé l’avait permis…

      Charles Talon

  6. Suite de mon commentaire précédent hélas plus que pertinent. En y ajoutant une autre parcelle d’optimisme en attendant les candidatures à la chefferie péquiste offrant une alternative au manque d’envergure de François Legault en tant qu’aspirant premier ministre. Soit ces exemples positifs: l’énergie du jeune L.B.Blouin presque arrogant mais lorsque ça manque, La responsabilité désirée du Bloc par Mario Beaulieu malgré les difficultés.

    L’autre angle optimiste de mon premier texte « noir » étant que oui, le PQ devrait surprendre en tentant de s’allier avec un petit parti souverainiste qui pourrait être encore Option Nationale ou sinon tenter le quasi imaginable trouver un terrain d’entente avec Québec Solidaire plutôt que de voir ce parti dans l’orbite du NPD fédéral, la moitié de ses membres étant peu nationalistes. Il s’agit alors pour un parti comme le PQ de savoir garder QS dans l’orbite souverainiste nationaliste tout en sortant du -crois ou meurs péquiste- en quelque sorte fruit du bipartisme uninominal britannique.

    Évidemment, je crois comme probablement J.F.Lisée que le PQ ne trouvera pas de place au centre droit puisque la place est prise par la CAQ sans oublier que malgré une gouvernance passablement au centre droit principalement sous L.Bouchard, le PQ y a perdu beaucoup d’appuis pas seulement pour d’autres motifs dans la ville conservatrice de Québec mais aussi du fait que QS est né de cette gouvernance de 1996-2000.

    Le PQ devrait se maintenir véritablement au centre gauche étant donné de plus que le glissement relatif au centre droit pendant l’élection s’est traduit par un léger gain en faveur de QS et surtout par une abstention de 4 à 5% d’électeurs péquistes par rapport à septembre 2012. La proposition électorale péquiste ouverte au centre droit pendant mars et avril a fait passer le PQ de 32% à 25%, cette approche électorale avec le résultat tiède sur la promesse sur la taxe santé a contribué avec les autres causes au résultat connu.

    Certains croient qu’avec la candidature de P.K.P, le PQ pourrait voguer résolument à droite. Or, la CAQ le parti le plus à droite davantage que le PLQ ensuite le PQ et en dernier QS a malgré les sondages actuels là où ça comptait
    fait 23% des voix en avril, 2% en dessous du PQ. On reconnaît des faits en politique tout également sa composante relativiste qui en est partie prenante.

    Sur P.K.Péladeau, pourrait t-il être plus à droite encore que L.Bouchard avec un parti comme le PQ? Sinon il serait en politique avec F,Legault.
    Où contre toute logique, rions un peu, P.K.Péladeau ne serait dans le PQ qu’en tant qu’agent double, un agent d’infiltration ayant pour but de saboter le PQ! Hypothèse absurde et ridicule qui lorsque raison perdue et devant les suites de l’incident du poing levé pourrait faire croire à tout et à son contraire!

    Manière de dire que le rétablissement du PQ si possible ou plutôt par effet d’un fort volontarisme concernera des prises de positions articulées soit sur la souveraineté à moyen terme ou remisée pour le parti et sur l’identification de son identité sociale tout comme les candidats et principalement PKP trop associé à priori à la CAQ et à la droite libertarienne à la limite devront proposer des voies claires et cohérentes.
    Ce commentaire essai de démontrer toute la confusion qui accompagne le PQ suite à la défaite du 7 avril et qui touche idem son candidat vedette P.K.P qui ne s’est jamais expliqué vraiment et profondément comment il a retrouvé la conviction souverainiste de son père. Car il était dans la trentaine plutôt apolitique d’après les indications biographiques et surtout comment il se situe sur l’échiquier gauche-droite considérant l’orientation prédominante de Québécor sur le plan socio-économique. Il ne suffit pas de dire qu’en politique, on ne peut être à droite comme dans la direction d’une entreprise.

    Robert Bourassa a prouvé comment l’itinéraire d’un homme politique pouvait être dissimulateur, sinueux, menteur et manipulateur. C’est cette duplicité qui alimente le cynisme politique dans une démocratie de représentation fort déjà décalée. Alors, il faudra de la clarté et de la résolution pour le PQ et ses candidats.

  7. Dans une métropole où le nom de René Lévesque identifie son principal boulevard, dans un pays où le nom de Jean Lesage évoque sa principale autoroute, dans un pays où le nom de Daniel Johnson s’attache à l’oeuvre de génie la plus audacieuse de son histoire (le barrage de Manic5), il ne reste plus grand place pour un autre ex-premier ministre de figurer en bonne position sur les panneaux d’affichage.
    Manifestement, le maire de Montréal, remuant de vieilles cendres libérales réchauffées par le 7 avril, paraît disposé à déclencher une autre bataille de rue en voulant faire l’honneur à Robert Bourassa de pouvoir se réclamer du nom d’une grande artère à Montréal.
    Et si on gardait les batailles de rue pour « les vraies affaires »?
    Un univers où M. Bourassa s’assurerait une grande estime, rejoignant même la mouvance péquiste, c’est le rôle joué par le premier ministre dans l’aménagement des grands barrages à la baie James.
    À l’heure d’une reprise du programme dit du Plan Nord, le Parti libéral tirerait un meilleur bénéfice d’une évocation des réalisations de Robert Bourassa à la baie James qu’en virant à l’envers tout un coin de la métropole dans une bataille de nom de rue.
    Et comment rendre hommage au Robert Bourassa de la baie James?
    En transformant par exemple l’église Saint-Pierre-Claver, situé sur le boulevard Saint-Joseph dans le Plateau, en un muséum voué aux grands travaux de génie liés à l’eau dans le monde.
    Pourquoi l’église Saint-Pierre-Claver? Parce qu’elle fut l’église paroissiale du quartier ouvrier où a grandi M. Bourassa.
    On trouverait dans ce muséum :
    * des miniaturisations aussi bien didactiques que ludiques de grands barrages comme ceux d’Assouan, sur le Nil, ou des Trois-Gorges sur le Yangtsé, en Chine (plusieurs ingénieurs chinois sont venus chercher de l’information chez leurs confrères d’Hydro-Québec à l’époque);
    * des miniaturisations ensuite de grands canaux comme ceux de Suez et de Panama;
    * miniaturisations enfin de grands ouvrages d’aménagement hydro-électrique de par le monde en général et du Québec en particulier, dont ceux évidemment de la baie James qui ont été identifiés à Robert Bourassa.
    Je verrais assez Hydro-Québec et des sociétés (qui doivent quelque chose au Québec) comme SNC-Lavalin assumer le plus clair des coûts d’une pareille initiative (qui se trouverait à leur rendre hommage aussi, indirectement), en ces heures d’austérité budgétaires de l’État.

  8. Oui, un cul-de-sac pour R.B. serait suffisant pour faire comprendre que Le Québec, au complet, devrait faire un tour sur lui-même pour retrouver son chemin. Enfin! qu’on parle des vrais enjeux pour les peuples (québécois et amérindien) qui habite ce territoire du Québec d’aujourd’hui. Ce retourner sur un « 10 cents » et trouver le bonne direction, on devrait savoir faire ça.

  9. Merci de nous avoir partager un pan de notre histoire, je vais me procurer votre livre, Le Tricheur, pour en apprendre davantage. Diane Garneau

  10. Bonjour ! M.Lisée.

    Vous avez entièrement raison. Pour ma part, je comparerais Robert Bourassa a un plat de« gelée mou ». Bien intentionné au départ. Économiquement en 1970, c’était l’époque des « idées de grandeur » et tout y était pour développer le Québec avec des projets d’envergure et à grande échelle comme la Baie James. Il a su en prendre avantage à ce moment-là et Nous l’en félicitons.

    Là où il vient de perdre « toute respectabilité et crédibilité », c’est lors des arrestations de 1970. Là, il vient de « prendre le champ» carrément. Dans ce cas, ce n’est pas un « faux pas »: c’est du « délirium tremens ». Une faute « monu-mentale » de la sorte cela ne se rattrape jamais !

    Sur la question du Lac Meech. S’il n’avait pas renié sa parole avec Mulroney, les choses auraient pu « peut-être » apporter quelque chose de plus au Québec. Cependant, comme il a préféré jouer « au caméléon », je ne le vois pas comme quelqu’un qui mérite l’admiration des Québécois(ses).

    • Je suis d’accord. Monsieur Lisée semble avoir oublié cette maxime de Nicolas Boileau:

      Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
      Et les mots pour le dire arrivent aisément

      Monsieur Lisée écrit un excellent français, mais ses développement sont longs.

    • Le meilleur moyen de promouvoir l’indépendance est de lutter contre l’analphabétisme… ou dans ce cas précis, du moins je l’espère, de lutter contre la paresse intellectuelle.

      Cette chronique se lit comme un charme et ce que vous appelez sa « longueur » n’est autre qu’un résumé le plus précis possible d’une pensée logique et structurée sur un thème extrêmement bien défini.

      Si on trouve cette chronique trop longue, j’ose à peine imaginer, si accessible soit-elle, la lecture d’un ouvrage comme « Le petit tricheur ».

      Bravo Jean-François Lisée, et merci de continuer à apporter votre éclairage toujours bien informé, cartésien et pertinent.

      Vive la complexité !

    • … ses développements contiennent rarement des «coquilles»!!

    • Je trouve assez con (ne) de reprocher ses longueurs a quelqu’un… Une idée, une pensée doit être nuancée. Par exemple, selon ses croyances ou préjugés, on peut traiter Jean Chrétien, Harper ou Parizeau de crosseur, c’est très court et très clair, mais pas très intelligent… Il faut être capable de nuancer et, surtout de justifier ses paroles. Pour ceux qui le trouvent trop long, je recommande les bandes dessinées du Journal de Montréal…

      Charles Talon

    • Chère Madame,
      Ce « on » n’engage que vous.
      Merci Monsieur Lisée de continuer à « nous » éclairer. Le « nous » représente tous les Québécois qui veulent connaître la vérité.

    • Commentaires tout à fait à l’image de la superficialité de leurs auteurs. Un peu d’effort mental et leurs neurones surchauffent.

  11. « La responsabilité de Robert Bourassa, qui a patiemment et délibérément gaspillé la chance historique qui se présentait aux deux grandes familles politiques québécoises – fédéraliste et souverainiste – n’en est que plus écrasante. ….Qu’il ait roulé les fédéralistes réformateurs dans la farine et brisé durablement leur élan, voilà qui est encore plus difficilement excusable. »

    J’ai eu le privilège d’écouter le discours du 22 juin 1990 de Robert Bourassa à l’Assemblée nationale ( « Quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse… » ) en compagnie d’un des ses amis de longue date et proche conseiller. Une personne d’une grande honnêteté, que je qualifierais de « fédéraliste réformateur. »
    À ce moment, celui-ci y a alors crû au point de me donner spontanément une claque sur la cuisse et de s’exclamer « ceci est la première déclaration d’indépendance! »
    J’aimerais bien revoir cette personne aujourd’hui et lui demander ce qu’il en pense maintenant.
    Mais, pas grave, le processus de réhabilitation, que dis-je, de sanctification, de Robert Bourassa suit son cours.
    Après tout, on a bien rebaptisé l’aéroport de Dorval « Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. »
    Plus cynique que ça ….et bien, on roule tout un peuple dans la farine!

    • Au contraire, je trouve cet aéroport très bien nommé: c’est un aéroport de merde! Quand je pense qu’on a nommé des gens pour choisir un aéroport et qu’on s’est arrêté sur celui-la, je pense que ces gens regardaient vers Toronto. Un aéroport en pleine ville,sans possibilité d’agrandissement… Il faut le faire…
      Quant à avoir une rue Robert Bourassa, pourquoi pas? On a quelque part un pont Jonh A. MacDonald, un boulevard Wilfrid Laurier, un boulevard Duplessis etc. Tous ces gens ont marqué notre histoire a leur manière, même s’il n’y a pas souvent lieu d’en être fier… Un copain, un jour, avait classifié Robert Bourassa: un premier de classe mémère… Je pense que ça résume assez bien le personnage, a l’exception de la duplicité.

      Charles Talon

  12. De toute son histoire le Québec et son peuple évoluent en régime colonial; d’abord sous celui des Français, puis sous celui des Britanniques et, depuis le putsch constitutionnel de PET en 1982, sous celui des Rocanadians. Robert Bourassa est d’entre tous les Québécois(es) le dernier qui méritent de la colonie pour son excellente collaboration et sa grande loyauté à Sa Majesté, à la Couronne britannique. Donc, je suggère que la rue Amherst devienne la rue Amherst-Bourassa. Joindre le nom du très loyal sujet britannique Bourassa à celui du très grand commandant de l’armée britannique Amherst est de rendre à ce naufrageur tous les honneurs qu’il mérite.

  13. Toutes directions…probablement.

    Comme nombre de gloires du PQ et de ses associés proches et lointains, tel le ‘poète’ de référence G. Vigneault, l’ex PM Parizeau ou le chantre de la mondialisation heureuse comme Landry, sont fort agés, il va être nécessaire de continuer a batir ou d’ouvrir de nouvelles rues ou routes…

    Cependant pour vos amis il existe quelques impasses a renommer…a défaut de directions…

  14. Je suis de l’est de Montréal. C’est là que j’ai grandi Comme on dit. C’est la place de ma vie. Nous savons y être négligés autant par Québec lorsque le PLQ est à Québec que ses amis lorsqu’ils sont à Montréal. Bleu et francophone est une tare. On le sent bien. Monsieur Lisée vous êtes député juste en haut de la côte de chez-nous. Écrire cultivé et informé son indignation pour nous est bien. Continuez, mais êtes-vous en «criss» êtes-vous fâché pour nous? Ou vous contentez-vous de croire que la plume est plus puissante que l’épée? J’étais adolescent durant les années 60′ , Cohn-Bendit était mon héros. Nous avions enfin une société à notre mesure. Mesures humaines s’entend. C’est à cette époque que fut fondée l’université (populaire) du Québec. Celle où je ne suis allé qu’après quarante ans pour y faire un bacc. et une maîtrise à quarante-six ans. Depuis on nous as volé ce monde humain que nous avions obtenu. On nous as aussi volé le Québec que nous venions enfin de prendre en main dans la même foulée. Le monde est devenu une grande boutique qui ne vend qu’un seul produit; «l’argeint». Vivre humain n’y sert plus qu’à survivre animal. Le monde à régressé. Se croyant menacé (économiquement) la société humaine est redevenu simplement anthropologique comme si elle n’était qu’une nuée atomisée de tribus. Un monde de mâles (parfois féminin aussi, hélas qui en adoptent trop souvent les attitudes) Alpha. Le monde de ceux qui parlent le plus fort, imposent le plus, riches et célèbres, féroces et convainquant à parce que Alpha. Tout cela me fâche. Robert Bourassa mît du temps à le comprendre. Il a dû traverser le désert pour cela. Vous savez mieux que moi ce qu’il en a résulté. Où sont nos mâles Alpha pour nous les Québécois qui avons construit ce pays, qui n’avons jamais osé la révolution? Révolution tranquille? Mon œil. Ce ne fut que l’état québécois qui devait se moderniser. Êtes vous fâché pour nous monsieur Lisée? Est-ce que le Parti Québécois croit suffisamment en nous pour se fâcher? Être le plus vertueux dans ce monde anthropologique de mâles Alpha n’est recette que pour devenir la dernière victime de l’heure.

  15. Le pouvoir libéral étant de fait à Montréal et Québec capitale provinciale, le maire Labeaume très conciliant envers ce même pouvoir, une bonne proportion de maires des villes du Québec se révélant proches des libéraux provinciaux et fédéraux, les bons médias ne faisant pas problèmes sur ce pouvoir. Eh bien, on nommera les rues et boulevards autant que se peut avec des noms d’anciennes figures libérales aussi inégales soient telles en termes d’apport à la nation, au bien public, etc..

    Lorsque LCN accorde une tribune au maire de Montréal lui procurant ainsi une vitrine parfaite pour une future réélection ne doutons que si peu sur cette intégrité des médias! La coupe est pleine! L’aéroport Montréal-Trudeau n’aura été que le début de cette opération de lobotomie politique.

    Le Québec en juillet 2014 sur le plan politique n’a que du vide à offrir, en oubliant notre progrès technologique, le Québec ressemble politiquement en 2014 à celui de 1914 également sous l’emprise des libéraux sous L.Gouin et A.Taschereau.

    Au Québec, plus ça change plus c’est pareil. Robert Bourassa est aussi le symbole de l’immobilisme canadien-français qui s’est prétendu un temps québécois.

    Pessimisme viscéral? Le passé annonce l’avenir au Québec: c’est à dire rien.
    Nous nous promènerons dans des rues et places libérales qui célébrerons le petit Québec.

    Le PQ a fait l’erreur de transporter la souveraineté sous un seul parti le PQ en oubliant qu’un seul parti vaisseau amiral pour changer un état constitutionnel cela ne serait pas sécurisant. La victoire du PQ en 1976 a surévalué l’engagement nationaliste des jeunes boomers d’alors en oubliant le vieux fond traditionaliste de leurs parents surtout précisément dans des régions du Québec non concernées par le bilinguisme et la vie urbaine à Montréal comme la Beauce, Québec et sa région. Il aurait fallu deux partis pour appuyer la souveraineté. En 2014, deux partis associés déterminerait une voie nouvelle par contrat électoral pour avancer vers la souveraineté ou au moins la maintenance à court terme de la santé francophone du Québec.
    La victoire libérale en avril n’est pas normale, elle est le résultat d’un effondrement socio culturel du Québec et des boomers qui ont échoués à transmettre leurs expériences à leurs fils et filles.

    Je n’écoute pas l’information québécoise depuis le 7 avril à la radio et à la télé. Je m’informe que par le net. Trop c’est trop depuis Meech, le référendum, les élections.

    La désolation politique..

    • J’ai également fermé mon entendement aux médias dits traditionnels (sclérosés) depuis le 7 avril dernier. Merci d’en témoigner également. Espérons que cela deviendra traînée de poudre. ;-)?(-:

    • LA DEFAITE FUT AMER le 7 avril dernier ,gardons espoir. Quelques batailles perdues;(et non la guerre); et puis gardons tous de même esspoir , pour nos valeureux ancêtres patriotes, qui ont cru et espérer avec un courage indéniable . Reveillons-nous , c’est l’histoire du passé, qui dois vous rappeler l’avenir ‘Je me souviens’….Espoir et détermination. À nous de décider de notre Québec, si riche en ressource et personnages. OUI, ENSEMBLE , ON peut, Y ARRIVER. Avec détermination, tout peu arriver à point pour tous ceux et celles qui doivent attendre l.Croyez-y. Visualisation. Oui visualisons, tous ensemble en ce jour de fête du bas Canada . Gardons toujours la tête haute ,pour tous ceux et celles qui ont cru et defendu la thèse. Aller, levons-nous. DROIT DEVANT, avec en tête ceux de la gauche qui ont aussi cette vision…Unissons ,nos forces. Pierre Bourgault y a réellement cru. Un vrai et tenace. Je me souviens encore de ses coriaces révolutionnaires, et très convaincu compatriote influent. Poursuivons notre route . Détermination.

  16. Je me souviens trop de l’été des indiens et du subterfuge utilisé pour contrer la volonté souverainiste: voter une loi pour dire qu’il ferait la souveraineté en cas d’échec dans les négociations Ottawa-Québec et la répudier à l’automne en se justifiant par le BLUFF, déplorable!……et ce fameux été des indiens où il a participé avec le canadian government à cette opération médiatique de dénigrement de la souveraineté, doublement déplorable!……………..Et la pseudo crise d’octobre, autre opération de dénigrement de la chose publique québécoise…………..tout ça me donne le goût de vomir…………….désolé aucun respect pour cet affairiste sans colonne et sans scrupule………

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