Harper et Haïti: Comment faire l’unanimité contre soi

harperJean21Apprenant que 75% des Québécois avaient une mauvaise opinion de leur gouvernement, le gouvernement Harper s’est-il demandé comment atteindre le chiffre magique de 100% ?

L’hypothèse doit être envisagée, car les conservateurs sont en train de réussir là où beaucoup ont échoué: se mettre du mauvais côté d’une crise humanitaire.

En refusant de permettre à davantage de sinistrés haïtiens de s’établir rapidement au Canada (lire: au Québec) via une réunification familiale élargie, Harper plonge avec enthousiasme dans le rôle du cœur de pierre à l’heure ou, tous, veulent ouvrir le leur.

Peut-être a-t-il mal lu l’opinion québécoise, la croyant réfractaire à l’immigration en soi, pour cause de réticences à la sacralisation des accommodements raisonnables? Or s’il y a un cas où les Québécois sont volontaires pour accommoder des immigrants, c’est bien celui-là.

Le gouvernement québécois, l’opposition, les ONG sont tous outrés. Cela pourrait cependant être pire pour Harper. Oui. Car la gouverneure générale, Michaëlle Jean, d’origine haïtienne, sait maintenant qu’elle n’aura pas de second mandat à son poste actuel. Elle est donc en fin de mandat. Je ne serais pas surpris, si le gouvernement Harper ne se montre pas généreux, qu’elle sorte de sa réserve pour semoncer le gouvernement sur un sujet où personne — du moins au Québec — ne le lui reprochera.

Avec la GG, un jeu dangereux. (Photo Presse Canadienne)