Le cadeau de rentrée empoisonné de Jean Charest

85%

C’est la proportion d’ingénieurs du Québec qui considèrent « totalement ou partiellement vraies » les allégations de favoritisme dans l’attribution des contrats de construction au Québec. 73% en ont « entendu parler », ce qui n’est pas significatif. Mais 33% affirment avoir été témoins d’au moins un cas de favoritisme dans une entreprise pour laquelle ils ont travaillé.

Les résultats de ce sondage, publiés dans La Presse de ce matin, arrivent à un fort mauvais moment pour le premier ministre qui, de retour d’Inde, est ainsi accueilli à la reprise des travaux parlementaires aujourd’hui avec un nouvelle gifle sur ce dossier qui l’embête au plus haut point.  Il ne savourera pas particulièrement ces résultats:

Plus de 80% des ingénieurs se sont en effet dit d’avis qu’une commission d’enquête «permettrait de savoir s’il y a un système organisé ou non», «d’identifier les responsables éventuels», et de «réviser les processus de gestion des appels d’offres». À peine 12% des ingénieurs ont pour leur part estimé «qu’une commission d’enquête n’est pas nécessaire et qu’une enquête policière suffit».

Ce sondage, réalisé auprès 2400 ingénieurs, est par contre un cadeau de premier ordre pour le Parti Québécois, qui pourra l’utiliser comme d’un paravent cachant le petit résultat de sa pétition pour une commission d’enquête, pétition qu’il doit déposer cette semaine, pour ne plus jamais en parler. (Rappelez-moi encore pourquoi on fait signer une pétition quand 80% du public est favorable à la mesure réclamée ? Ne voit-on pas qu’à ce niveau, aucun nombre de signataires ne peut faire autrement que de décevoir ?)