Le problème de Funkytown

photo-Funkytown-2010-16Bon, je l’avoue, me suis tapé Funkytown, dans une salle quasi-déserte, ce dimanche soir, dans l’espoir de vous écrire un billet politique.

D’abord parce que j’avais lu Nathalie Petrowski, dans La Presse de samedi, dénoncer la nette prédominance de l’anglais (60-40, écrit-elle) dans ce film anglofun:

Le problème de Funkytown, c’est son marketing opportuniste qui joue sur les deux tableaux et tente de faire croire au public québécois qu’il va voir la version disco des Boys alors qu’il s’en va voir un film sous-titré où l’anglais l’emporte largement sur le français.

Vrai, le film se déroule dans un milieu anglicisé (on ne veut pas de « disco » en français, par exemple) et où les personnages ont épouse et maîtresse anglophones. L’anglais est très présent et heureusement qu’il y a des sous-titres car dans le premier quart du film, la musique disco est si forte qu’on entend mal les dialogues.

Mais cela m’a moins dérangé que de me rendre facilement compte de la post-synchronisation française de toutes les scènes concernant le jeune italo-montréalais bisexuel.Il aurait parlé italien avec sa mère, j’aurais préféré !

Je suis aussi allé acheter mon billet parce qu’un ami péquiste m’avait avisé

de la charge anti-Parti Quebecois grossière du film Funkytown. Tous les clichés y sont : déclin de Montréal, exode vers Toronto, repli sur soi, police de la langue fasciste.

En effet, tous les clichés y sont, mais ils sont éructés par un des personnages les plus détestables du film. Genre Elvis Gratton sérieux. Le PQ s’en remettra facilement.

L’action se déroule de 1976 à 1980 et un parallèle paradoxal est suggéré entre la grande époque du disco vs l’élection du PQ de 1976, puis son déclin vers 1980 vs l’échec référendaire.

Rapport ? À mon avis aucun. Sauf pour la coïncidence de date, le film ne fait qu’indiquer qu’il existe au Québec des réalités complètement déconnectées des débats politiques en cours, ce qui n’est, dans toute société, qu’un bien banal constat.

Non, le vrai problème du film est que j’ai failli sortir aux deux tiers. Je reconnais la tentative de faire revivre l’univers du disco Montréalais de la fin des années 70. Le problème est qu’on ne s’attache à aucun des personnages et qu’on se lasse rapidement des cinq ou six intrigues entrelacées qu’on nous y présente. La mayonnaise ne prend pas.

Le problème de Funkytown, c’est que ne pas le voir ne manquera pas à votre culture, francophone ou anglophone, politique ou musicale.

Vivement Bon cop Bad cop II !