Leadership: Santé : Gel de l’enveloppe de rémunération des médecins

Proposition #3 du candidat Jean-François Lisée

« Les gouvernements essaient de ne pas affronter la médecine, ou de ne pas trop l’indisposer. On l’a vu lorsqu’on a accepté le principe du rattrapage par rapport à l’Ontario. On sait que c’est un non-sens. 

Si on essayait de rehausser la rémunération de toutes les professions et tous les métiers au niveau de l’Ontario, ce serait la faillite parce qu’on n’a pas le même niveau de richesse. On reconnaît aujourd’hui que dans un cadre normal, où les relations auraient été plus équilibrées, on n’aurait jamais consenti à une entente comme celle-là.[…] » 

«Notre système de santé n’est pas la propriété des médecins, mais des Québécois. Il devrait être vu, analysé et géré en fonction des besoins des Québécois et des patients. C’est un aspect qui m’apparaît fondamental.
Et on ne progresse pas dans ce sens-là parce que tout ce qui touche le moindrement aux médecins doit toujours être négocié avec les deux fédérations médicales. »

 -Claude Castonguay, père de l’Assurance-maladie, 24 février 2016

Aucune décision prise au cours des dernières décennies n’a causé autant de tort aux finances publiques que l’augmentation de la rémunération des médecins négociée par les docteurs Philippe Couillard et Gaétan Barrette. À ce jour, cette décision a mené au transfert de 3 milliards de dollars vers le 1% des citoyens les plus riches, compromettant l’équilibre déjà fragile des finances publiques, forçant des compressions dans tous les autres domaines d’intervention de l’État, et ce, sans gain pour les citoyens.

De 2006 à 2016, la rémunération totale des médecins (services médicaux payés par la RAMQ) est passée de 3,3 à 7,1 milliard de dollars. Si elle avait cru à la même vitesse que l’inflation (+18%) et que la population du Québec (+9%), cette rémunération se chiffrerait plutôt aujourd’hui à 4,2 milliards de dollars, soit presque 3 milliards de moins que ce nous paierons cette année.

L’augmentation de la rémunération des médecins ne s’est pas traduite par de meilleurs soins offerts à la population. Le nombre d’actes médicaux a légèrement augmenté (suivant l’augmentation générale de la population, +10%), mais le nombre d’actes par médecin a diminué, notamment parce que ces derniers sont parvenus à augmenter substantiellement leur revenu tout en réduisant leur charge de travail.

Comment un prochain gouvernement du Parti québécois pourrait-il reprendre le contrôle face à un tel gâchis ?

Geler l’enveloppe de la rémunération

Il m’apparaît impératif de contenir la valeur totale de l’enveloppe de la rémunération des médecins. Politiquement et financièrement, la croissance de la rémunération est insoutenable et injustifiable, au regard de l’état des finances publiques et de la rémunération des autres Québécois.

C’est pourquoi je propose que le Parti québécois demande en octobre 2018 aux Québécois un mandat électoral fort de geler dès sa prise du pouvoir l’enveloppe de rémunération des médecins, spécialistes et omnipraticiens.

Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que la rémunération globale se rééquilibre autour d’une norme québécoise de la part de la richesse que la société consent à verser à ses médecins – une norme qui n’est pas et ne doit pas être la moyenne canadienne.

De plus, un gouvernement du Parti québécois abolirait dès son premier budget le droit à l’incorporation des médecins et des autres professionnels dont la rémunération est entièrement liée à la dispensation de services publics payés par l’État. (Une mesure qui, à elle seule, pourrait générer des économies allant jusqu’à 150 millions de dollars par an.)

Il ne s’agit évidemment pas de sous-payer les médecins, mais leur rémunération doit s’insérer dans un continuum incluant les autres professionnels du réseau de la santé, et plus largement l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du Québec. Les médecins ne doivent pas constituer une caste à part. Cet exercice de rééquilibrage devrait raisonnablement prendre de cinq à dix ans.

Cette proposition soulève quelques enjeux importants:

Les ententes existantes : Malgré les augmentations gigantesques déjà réalisées, les ententes existantes prévoient que la rémunération des médecins augmente encore de 2,3 milliards de dollars d’ici 2021-2022, en raison de l’étalement des hausses convenu avec les fédérations médicales. Cette hausse supplémentaire est insoutenable pour les finances publiques et injustifiable à tout point de vue.

Fort d’un mandat électoral et de l’appui d’un grand nombre de médecins qui s’oppose à la dérive dans laquelle leurs fédérations les ont entraînés, un gouvernement du Parti québécois rouvrirait ces ententes avec les Fédérations pour annuler ces augmentations. D’où l’importance que cet enjeu fasse partie de la discussion lors de la prochaine campagne électorale.

Sait-on que la seule augmentation de 568 millions de dollars par an liée à la clause remorque consentie par le gouvernement libéral aux médecins suffirait pour mettre à niveau en moins de trois ans toutes les écoles vétustes de la Commissions scolaire de Montréal ?

Une nouvelle négociation s’enclencherait sur de nouvelles bases. Il ne fait aucun doute qu’un grand nombre de médecins membres de leurs fédérations, et qui ont à cœur leur rôle de service public et les notions d’équité, seront des alliés précieux dans cette renégociation.

Un « big bang » de la répartition des tâches : Les pharmaciens, les infirmières et les autres professionnels de la santé doivent être beaucoup plus présents pour dispenser les soins. En ce moment, les spécialistes consacrent une trop grande part de leur temps à réaliser des actes qui pourraient être assumés par les omnipraticiens et les omnipraticiens à réaliser des actes qui devraient être délégués notamment aux infirmiers ou aux pharmaciens.

La clinique d’infirmières de la Coopérative de solidarité SABSA à Québec est l’exemple d’une complémentarité réussie au bénéfice d’une clientèle vulnérable. Les infirmières et travailleuses sociales de SABSA ont pu répondre à 95% des besoins en santé des patients. Seuls 5% ont du ensuite voir un autre professionnel de la santé. Des cliniques semblables existent en Ontario depuis des années, et ces infirmières praticiennes n’exercent pas sous la gouverne de médecins.

Pour arriver à une offre optimale de soins, la RAMQ devrait pouvoir réduire périodiquement le financement de certains actes afin d’encourager la hiérarchisation et la pertinence des services rendus, ce qui pourrait être compensé par une augmentation du financement d’actes plus spécialisés ou de la prise en charge des patients.

L’abandon de la norme canadienne : L’augmentation de la rémunération des médecins s’est faite en vertu de l’atteinte de la moyenne canadienne. Pourtant, contrairement aux prétentions du docteur Barrette alors qu’il était président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ, l’écart salarial avec le reste du Canada n’a jamais conduit à un exode des médecins. Les départs pour le Canada ont toujours été peu nombreux et principalement motivés par des raisons linguistiques.

En fait, selon les calculs effectués le mois dernier (avril 2016) par l’économiste Pierre Fortin, la hausse excessive de rémunération accordée par le gouvernement libéral procure aux médecins un avantage de pouvoir d’achat de 19 à 34% par rapport à leurs confrères ontariens !

Fortin écrit : « Seulement en 2013-2014, l’excès de générosité envers les médecins du Québec a coûté 838 millions de dollars aux contribuables québécois. L’austérité imposée dans les années récentes aux autres secteurs de l’activité gouvernementale afin de parvenir à l’équilibre budgétaire s’explique en bonne partie par la nécessité d’absorber cette énorme facture annuelle supplémentaire de 838 millions. »

Les redressements budgétaires successifs imposés au réseau de la santé, largement dus aux sommes qu’il a fallu dégager pour assumer les augmentations des médecins, ont entraîné l’abolition de nombreux postes, la réduction de services à la population, la centralisation à outrance, tout cela au détriment du patient.

Je propose donc d’abandonner la norme canadienne et de la remplacer par une norme québécoise, tenant compte de plusieurs facteurs : le coût de la vie inférieur au Québec, la rémunération moindre des médecins dans les pays ayant une meilleure performance en santé et l’équité générale de la rémunération avec les autres travailleurs des secteurs public et privé.

L’impact sur le volume de soin : En ce moment, la rémunération des médecins est un bar ouvert, tout acte médical est remboursé. Cette situation a mené sur deux ans à un dépassement de 800 millions de dollars de la rémunération prévue. Fermer l’enveloppe de la rémunération des médecins devra se doubler d’une meilleure gestion des sommes disponibles, par l’introduction d’un mécanisme d’évaluation continue de la rémunération des médecins afin d’assurer l’optimisation des services médicaux offerts.

Passer de la rémunération à l’acte à une rémunération mixte digne du XXIe siècle : Il est grand temps de revoir le mode de rémunération des médecins, codifiés dans pas moins de  874 pages d’actes médicaux du manuel de la RAMQ.

Comme l’indiquait récemment Claude Castonguay : « La rémunération à l’acte est mal adaptée à la rémunération de gens qui fonctionnent en équipe. Cette approche individuelle ne permet pas de développer la  nécessaire vision d’ensemble permettant de mettre efficacement en réseau toutes les ressources. Les solutions doivent passer non pas par l’ajout de ressources financières supplémentaires, mais par une réallocation à l’intérieur de la masse financière déjà consentie. L’octroi d’une augmentation aux omnipraticiens pour qu’ils acceptent des infirmières praticiennes en première ligne constitue un exemple d’une approche totalement injustifiée. »

Un programme santé beaucoup plus large

Ces éléments ne portent que sur le cadre financier général de mes propositions en santé.

Comme porte-parole du Parti québécois en matière de Services sociaux, de Santé publique, de Protection de la jeunesse et de Soins à domicile, j’ai développé un grand intérêt pour l’ensemble de ces questions, ainsi que celles de la prévention et des saines habitudes de vie.

J’interviendrai sur ces autres volets pendant le déroulement de la campagne à la direction du Parti.

Vous êtes plutôt d’accord ?
Joignez-vous à ma campagne

Voici les propositions que j’ai mise de l’avant
depuis mon entrée dans la campagne, le 16 mai dernier.

Proposition #1: Chasser les libéraux. Réussir l’indépendance. Dans cet ordre.

Proposition #2: Immigration : Le chemin du succès

Proposition #3: Santé : Gel de l’enveloppe de rémunération des médecins

Proposition #4: Inégalités sociales : Un Québec riche de son équité

Proposition #5: Sièges sociaux : Miser sur la Caisse de dépôt et le développement régional

Proposition #6: Identité : La concordance culturelle

Proposition #7: Priorité PME : Moins de paperasse, plus d’entrepreneuriat

Proposition #8: Laïcité – une approche résolue et responsable

Proposition #9: Compte à rebours 2022 !

Proposition #10: Anticosti – Enfin sortir des faux-fuyants !

Proposition #11: Incarner la laïcité et l’ouverture

Proposition #12: Le pipeline Énergie Est: Pourquoi il faut dire Non et Non !

Proposition #13 : Pour un processus d’évaluation et de consultation « digne du 21e siècle »

Proposition #14 : Développement régional : rétablir les budgets et reconstruire les outils de développement dans le respect des régions

 

26 avis sur « Leadership: Santé : Gel de l’enveloppe de rémunération des médecins »

  1. Bonsoir , que ce soit en santé ou en éducation , ou en …… nommez les tous, on a du pain sur la planche avant et après les élections. Je suis d’accord avec vous, Jean-François sur tous les sujets. Nous sommes sur la même longueur d’onde et j’espère que nous sommes plusieurs à l’être. Je vous souhaite de gagner la course car vous le méritez amplement. Je ne veux pas diminuer les autres, ils sont tous talentueux mais trop pressés ou trop….  » je ne sais pas  » eux, pas moi. Bonne campagne !

    Madeleine Boucher.

  2. Bonjour,

    Je salue qu’on se donne ici les peines qu’il faut à chercher les solutions qu’il faudrait. L’article aujourd’hui cite le Claude Castonguay d’une époque certaine à propos de l’étrange incertitude québécoise en santé vécue ces récentes années. Il apparaît que ce《 rattrappage par rapport à l’Ontario》soit le point de vue des médecins ayant le projet, sinon le bilan, d’un emploi chez le  voisin ontarien. Davantage qu’argument donc, il est menace parfois d’un acte suivi, et qui gagne qu’on ait besoin d’eux dans nos cités et villages et qu’ils aient le soutient du corps soignant sous leur gouverne dans les hiérarchies du réseau de la santé.

    Or, on veut économiser tout en relevant le rendement des sommes investies. Mais comment concilier l’ensemble des réalités touchées par ce champ exploratoire du bistouri politique de sorte qu’au surplus des économies se concrétisent et favorisent tant la qualité des soins que le plaisir de les dispenser? Depuis trente ans, au sortir de grèves et de formations universitaires en ajout de leurs diplômes de base assorties de conventions collectives solides garantissant leurs droits, les travailleurs de la santé on rehaussé leurs statuts et diversifier leurs actes et pouvoirs. Il faut donc tout faire monter et non tout faire descendre, et toutefois économiser dans le plus gros porte-feuille de la Province. Une commande réalisable pour peu qu’on en assure un déploiement progressif et extrêmement conscient et du détail et de l’ensemble.

    S’énonçant ainsi:

    – La super-infirmière remplaçant davantage le médecin.
    – Le médecin invité, dės sa formation, à se spécialiser.
    -Le pharmacien invitant parfois l’un d’eux à offrir une consultation sur place dans les cas d’importance, rassurant tout le monde et favorisant une adéquate répartition.

    Chacun est satisfait:

    – La super-infirmière coûte moins cher et gagne du gallon.
    – Le médecin a l’option de réaliser ses rêves les plus élevés.
    – Le Québec vise les plus hauts standards de qualité des soins dans le monde.
    – Alors, il vend et son or-hydro et son nouvel or-cardio!

    Cordialement,

    John Honcharuk
    Rédacteur-communicateur et enseignant

    P.S.: Il m’étonna å Rosemont d’entendre toute une jeunesse immigrante me dire à peu près les mots suivants: 《Monsieur, nous les enfants d’immigrants dans ce quartier n’avons qu’une option d’avenir: réussir à l’école pour s’en sortir…》

  3. Mon commentaire sur cette question est essentialiste.

    1- Les médecins Couillard et Barrette se sont comportés en corporatistes et en gens inqualifiables s’en tenant à leur caste. P.Couillard fait beaucoup dans la petitesse, l’approche égocentrique sans envergure.

    -Les médecins au Québec en tant que majoritairement francophones ne verront qu’une minorité d’entre eux oublier le français, Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Laval, Chicoutimi, Trois Rivières pour s’exiler en Amérique anglophone. L’augmentation salariale des médecins est une absurdité considérant que même pour un médecin d’ici, Las Vegas et ses paillettes font ressentir un jour l’aigreur de l’exil.

    3- Une nation francophone majoritaire seulement dans une province d’un pays et qui se divise politiquement permet le pouvoir aux pires affairistes comme L’Amérique Latine en souffre encore et en a beaucoup souffert comme nous Québécois. Le Brésil pas si loin du Québec à certains égards ou vice versa sous un certain angle politique.

    4- Dans l’hyper libéralisme, on aimerait bien malgré ces discussions brumeuses sur un
    -revenu universel- minimaliste réduire l’assurance santé aux seules populations pauvres et pourvu d’une médecine publique avec des ressources comptées pendant que les riches et la moitié au mieux de ce qui resterait de la classe moyenne userait d’une assurance privée médicale.

    Brouillon ces phrases? Quoique ce que j’en dis c’est que l’assurance privée médicale c’est ce qui nous attend en plus gros de ce qui est connu déjà. JFL selon sa sensibilité plus à gauche qu’à droite sait que la privatisation de la médecine est le fond de commerce de ce club d’idéologues entrepreneurs démagogues que sont les libéraux de province se permettant parmi d’autres choses de s’en prendre aux bénéficiaires sociaux sous plusieurs aspects pendant que le réseau de la santé n’est pas plus riche sous la gouverne de ces austères maniganceux d’affaires .

    La Caq c’est leur club école, QS une sorte de secte dite de gauche qui fait tout pour rester un groupuscule en pire que le NPD fédéral! Reste le PQ tenté par le centre droit.

    La situation politique du Québec c’est aussi d’être coincé par deux partis et demi, la demi c’est le PQ; deux partis et demi qui sont à droite et qui croient que le libéralisme à la Thatcher et Reagan qui est celui de l’austérité est voué à un règne de mille ans!

    QS se comporte en chapelle de gauche qui sans la (grandeur passé du PQ de Lévesque de 1970-1976 qui a réussi à mobiliser le Québec d’alors) ne sert qu’à maintenir son intégrité de religieux politiques tout en appuyant les libéraux par effet électoral uninominal pendant que la demi du PQ qui est à gauche est altéré par la valse hésitation du PQ entre les électeurs caquistes et solidaires et l’usure de l’équation référendaire.

    JFL doit se démarquer entre tous ses -arbustes- pour sa campagne.

  4. Je répète :

    J’ai fait hein ! à Leadership. J’aurais pu faire quoi ? ou comment ?

    Pour un sens, j’ai été cherché de l’aide chez Wikipédia et voici ce que j’ai trouvé :

    « Le leadership est l’influence d’un individu sur un groupe. C’est une relation de confiance temporaire et réciproque. Elle se manifeste par sa capacité à fédérer et à mobiliser les énergies autour d’une action collective. … »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Leadership

    C’était assez pour moi, ça va chercher.

    J’ai hâte de lire ce que vous avez préparé Jean-François pour « contribue à l’élaboration des orientations politiques du Parti », pour « ainsi qu’à leur promotion et à leur diffusion », pour « siège au conseil exécutif national » et pour « peut participer aux travaux de la commission politique ».

    J’ai constaté sans approfondir que vous faites sans être chef du PQ depuis août 2015 minimum, Josée Legault remonte à avant l’an 2000, pour l’élaboration, la promotion et la diffusion. J’ai hâte de savoir pour ce que vous saurez faire au siège du Conseil exécutif national et à la commission politique.

    http://mon.pq.org/documents/statuts2011.pdf Page 4

    Bref, au PQ, il y a place pour de nouveau membres qui sauront ou pas d’ici juin 2017, mettre le PQ à niveau, comme a déjà dit Agnès Maltais, pour autre chose que le PQ.

  5. Je suis en accord avec tout cela. Je crois toutefois utile de dire que l’avenir passe non seulement par la « désacralisation » du médecin, mais par une revalorisation de la place de l’infirmière et de l’infirmier dans le système de santé. Alors, j’estime qu’il faudrait mettre au point un programme exceptionnel de formation des infirmières et infirmiers.

    Pierre Boucher

  6. Monsieur Lisée,

    Votre proposition témoigne de votre part d’une excellente connaissance de ce dossier.

    Mais n’y aurait-il pas lieu d’établir ici un lien avec le projet d’indépendance? Permettez-moi d’insister sur le fait que l’indépendance permettrait au Québec de devenir un pays riche et prospère, comme ne cesse de le répéter l’ingénieur Jean-Jacques Nantel dans sa série de vidéos, dont celle-ci: https://www.youtube.com/watch?v=zLjKgaRgB0U.

    Autrement dit, une fois devenu maître chez lui, le Québec aurait les moyens financiers de maintenir et même de développer tous les services sociaux qu’il s’est offerts depuis la Révolution tranquille. Au lieu d’être à la traîne du Canada comme en ce moment, le Québec serait à l’avant-garde de l’Amérique du Nord dans ce domaine. Le programme d’austérité des libéraux n’a de sens que si nous continuons à faire partie du Canada. C’est pourquoi il importe d’en sortir le plus vite possible!

    Pensez à le mentionner dans vos futures propositions. Elles n’en seront que plus crédibles et plus percutantes!

    Cordialement,

    Normand Paiement

  7. Effectivement, mes rencontres de la dernière années avec des médecins me donnent l’impression que ces médecins optimisent le revenus en choisissant les actes les plus rémunérateurs d’une intervention donnée. Aussi, je me retrouve seul avec un problème de parasites qui remonte à mars 2015. Le premier m’a affirmé que la maladie de Lyme n’existait pas au Québec. Un autre m’a affirmé qu’au Québec il n’y avait pas de parasite. Je suis perplexe.

  8. Même l’Association médicale du Québec (AMQ), qui représente près de 10 000 médecins, reconnait l’urgence de réviser les modèles de rémunération actuels. Dans son mémoire déposé dans le cadre des consultations sur la couverture publique des services de santé et de services sociaux au mois de janvier dernier4, elle affirme que :

    Certaines composantes systémiques très structurantes (par exemple, les modes de rémunération) peuvent influencer tant les politiques de santé que la culture médicale elle-même […] La culture de notre système pousse les différents acteurs à multiplier les interventions, tout en minimisant les risques, en amplifiant les bénéfices et en considérant peu les couts qui y sont associés […] Il faut résolument réduire l’importance du paiement à l’acte et privilégier un mode de rémunération mixte où la capitation et le salariat sont davantage valorisés. Il s’agit là d’une condition sine qua non pour assurer la responsabilité et l’imputabilité des médecins.

    Pour consulter le mémoire de l’AMQ D’abord la pertinence : consultation du Commissaire à la santé et au bien-être : révision du panier de services

    https://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwi4zPTsyvbMAhUVMFIKHaR0C4UQFggbMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.csbe.gouv.qc.ca%2Ffileadmin%2Fwww%2F2016%2FPanierServices_Memoires_Recus%2FAMQ.pdf&usg=AFQjCNGeZ7CZO6Q_QEvf1tOrVsqG_OUvXA&bvm=bv.122852650,d.aXo&cad=rja

  9. Lorsqu’il est question de salaire égaux entre les médecins de chaque province, on devrait tenir compte du coût des études dans chaque province, du coût de la vie dans chaque province et d’un certains nombres de facteurs, tels que les salaires imposés à d’autres professions et la capacité de la population à payer l’équivalence..

    Je ne crois pas que les médecins sont tous des gens intéressés que par l’argent. Mais si on ne leur offre pas d’autres moyens de se réaliser, ils vont prendre l’enveloppe et la poule, parce que ceux qui dirigent n’en font qu’à leur tête.

    Si le ministre de la Santé est un médecin, il sera bien difficile de faire la part des choses, surtout si ce ministre agit comme un dictateur et ne respecte pas ses engagements aux dates négociées..

  10. Bonjour M. Lisée,

    Mon commentaire est hors-sujet mais je ne connais pas d’autre moyen de vous mentionner que j’aimerais beaucoup lire une mise à jour de votre premier chapitre de « Sortie de secours »

  11. Enfin les vrais chiffres démontrant que la rémunération des médecins à plus que doublée en 10 ans à peine…

    Alors messieurs Barrette et Couillard, avez-vous des explications à donner ??

  12. Je comprends peut-être très mal notre système judiciaire mais, depuis des décennies, je croyais que les paiements ou primes de départs étaient basés sur les dommages causés. Pas de dommages, comme dans le cas d’une pleine retraite gagnée et payée. Dans un cas où l’employeur accepterait de payer une somme gigantesque sans qu’il y ait de dommages apparents, je serais tenté de croire qu’il doit alors y avoir une promesse de retour d’ascenseur. Pas vous?

  13. Parfaitement d’accord avec l’abolition du droit à l’incorporation.
    Il y a quelque mois, le ministre Barrette nous a informés que les médecins étaient des entrepreneurs, c’est pour ça qu’il était normal qu’ils puissent s’incorporer.
    On a d’abord pensé qu’ils voulaient sauver des impôts?
    Eh bien non! Ils veulent plutôt augmenter leurs revenus tout en réduisant leurs heures de travail personnel et réduire leurs impôts personnels en transformant leurs revenus en dividendes.
    Plutôt que de rattacher les GMF au CLSC qui existent déjà et regrouper tous les employés de l’État au même endroit, services sociaux et services de santé, le ministre a fusionné les CLSC avec les cliniques des GMF.
    Pourquoi?
    Les GMF vont devenir des centres de services experts comme les firmes d’ingénieurs, d’administrateurs, de comptables agréés ou de services informatiques.
    Tout le personnel sera à la disposition du GMF qui offrira au Ministère de la Santé et des Services sociaux, les services experts de son personnel, comme les firmes d’ingénieurs, d’administrateurs, de comptables agréés, de services informatiques.
    Quelle différence avec la situation actuelle?
    Comme entreprise, le GMF chapeautera non seulement les services de santé mais aussi les services sociaux. Il augmentera le nombre d’employés et cumulera donc une masse salariale supérieure.
    Comme entreprise, il chargera au gouvernement non seulement le coût des services donnés par le personnel mais aussi celui de son administration et de son bénéfice.
    En général, l’entreprise prend le total de sa masse salariale et le multiplie par un facteur, probablement X2 en ce moment pour les contrats gouvernementaux.
    En langage courant, c’est ce qu’on appelle le « mark-up ».
    Le mark-up comprend tous les frais administratifs y inclus, entre autres, les loyers, le matériel utilisés et les salaires des administrateurs.
    Les propriétaires des GMF vont donc réaliser un bénéfice bien supérieur puisque le coût de leurs frais généraux ne fera plus partie de la rémunération à l’acte comme maintenant, mais du « mark-up ».
    De plus, le « mark-up » se calculera non seulement sur leurs propres services et sur les services de santé mais aussi sur les services sociaux qui étaient dispensés par les CLSC jusqu’à maintenant et le seront par les GMF, dans un avenir rapproché.
    Le calcul valait la chandelle.
    C’est le mandat pour lequel le docteur Barrette a été élu.
    Après les cliniques, il s’attaquera aux hôpitaux pour y implanter le même modèle d’affaires.
    Conséquence?
    Dans une société où les services de Santé et les services sociaux sont du domaine public, ils seront gérés et opérés par des entreprises privées.
    Les médecins tout comme l’ensemble du personnel sous le chapeau des GMF seront des employés des cliniques et non plus les employés de l’État.
    Les GMF deviendront des fournisseurs privés de services rémunérés par l’État.
    Comme entreprise privée, ils pourront décider d’offrir des services non couverts par la RAMQ.
    Parallèlement, le gouvernement pourra décider que certains services ne sont plus couverts.
    Progressivement, on peu supposer qu’il serait possible de privatiser entièrement le système de santé et tout ça, au frais de l’État.
    La rémunération à l’acte doit aussi être remplacée par un système de rémunération respectueux de la relation du patient avec son médecin.
    Actuellement, parler avec son patient, répondre à ses questions, expliquer la situation, rassurer, encourager, entre autres, ne sont pas des actes tarifés.
    Il n’y a donc plus, auprès du patient, d’intervention autre que les actes spécifiquement tarifés.
    Il s’ensuit une distanciation entre le patient et son médecin dont la relation se résume à l’acte médical proprement dit.
    Totalement inacceptable. Le patient a droit de comprendre ce qui lui arrive. On paie assez cher pour qu’on prenne le temps de nous parler, de répondre à nos questions et de calmer nos inquiétudes et nos angoisses.

    • Bonjour.
      Michele Clement a dit
      «« Progressivement, on peu supposer qu’il serait possible de privatiser entièrement le système de santé et tout ça, au frais de l’État. »»

      Merci, c’est exactement ce qui se passe, et le néo-accaparement sauvage sait s’adapter:
      Ici au Québec, pas de presse, les politiques économiques d’ajustements sont bien adaptées pour leurrer la population. L’incorporation de médecins pas beaucoup de réactions de la part des citoyens, OUPS!, «« des clients »». Ici, un consommateurs de santé, c’est un client et l’hôpital offre un service « spécialisé ». Tant qu’à y être privatisons. Pourquoi ne pas y avoir penser avant!
      C’est en bonne voie de réalisation. La recette réside dans la pratique méthodique (toutes les raisons sont bonnes et ne manquent pas: il faut se moderniser, le publique un fardeau……) des politiques économiques d’ajustement: la rémunération des médecins ajustés……
      Mais c’est quoi la mentalité d’un québécois moyen ?
      C’est je veux tout de suite…

      Voyons ailleurs.

      Au Moyen-Orient, la population encore au moyen-âge, une autre approche……

      Au sein de l’UE, une leçon doit être donnée pour secouer les rétifs, et quoi de mieux qu’une bonne austérité bien senti, la Grèce. Les pays « asservis » de l’est vont vite entrer dans le moule concocté par le monde financier. La BCE et l’Euro-groupe vont y veiller, bien sûr, le tout corroborer par des états clefs, par les hollandes-merckel, de précieux collabo, mais jetable, il y a toujours un suivant, la paye est bonne ou bien , les extras, trop directe, plutôt différé. Il y a tellement de méthodes de corruption.

      Maintenant, l’Amérique latine, la recette aura et a plusieurs dimensions.

      Bon , la Chine et la Russie, OUAIS, les BRICS….
      Ça l’aire que la méchante Chine menace le Viet-Nam….De bones affaires en vue, des armes à vendre.
      Et la trudeaumanie (58%) se vend bien à l’internationale, enfin débarrasser de harper, tout va aller pour le mieux. Mais dans quel monde d’hypocrite…..

      Si je vous suis M. Lisée, votre politique c’est de l’ajustement «« ciblé »».

  14. J’ai vu à la SRC un reportage télévisé sur le système de santé français. En plein centre-ville de Paris, l’hôpital le plus occupé du pays, salle d’attente – deux ou trois personnes. On demande au médecin responsable quel est le temps d’attente moyen – il répond, sur la défensive et d’un air coupable: « Environ une heure, mais nous tentons de faire mieux. »

    Le ratio médecin/population en France est du même ordre que le nôtre.

    Quelle serait la différence qui compte?

    En France, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux ne travaillent que dans les hôpitaux et sont salariés.

    Et quand c’est un problème qui n’est pas une urgence, on n’est pas obligé d’aller à un hôpital, on a accès à un médecin en clinique.

    Mais, à cause de puissants groupes d’intérêt, il serait peut-être difficile d’instaurer la chose ici, aussi désirable ce changement serait-il.

    • Je n’ai malheureusement pas trouvé l’archive vidéo du reportage lui-même sur le système de santé français. Voici, à défaut, le synopsis du reportage. Ça a été présenté en 2013 dans le cadre de l’émission « Une heure sur terre » animée par Jean-François Lépine.

      http://blogues.radio-canada.ca/uneheure/tag/urgences/

      D’après ces sources, j’avais exagéré: l’attente moyenne est d’un peu moins de deux heures. Mais quand même…

      Extrait du synopsis:

      « En France le concept de temps d’attente n’existe pas, on parle plutôt de « temps de passage » aux urgences, ce qui fait dire avec un peu d’humour que les Français passent à l’urgence et que les Québécois y attendent. Mais il y a beaucoup plus qu’un jeu de mots pour expliquer l’efficacité du système de santé en France. Chaque Français a son médecin de famille qu’il peut voir le jour même ou dans les 48 heures. Les médecins se déplacent à domicile. Ils interviennent directement sur les lieux d’un accident plutôt que de transporter le patient dans une urgence. Et contrairement au Québec, ce sont des urgentistes qui travaillent aux urgences, pas des omnipraticiens. Ces derniers sont donc disponibles pour l’ensemble de la population. Et fait à noter, en médecine familiale il y a plus d’omnipraticiens disponibles au Québec per capita qu’en France alors qu’ici, deux millions de Québécois n’ont toujours pas de médecin de famille. »

  15. Ça fait du bien d’avoir un conte-rendu aussi complet. Ce que le gouvernement Couillard se garde bien de préciser. Merci Monsieur Jean-François Lisée.

    • Continuez à avoir le souci de la vérité; ainsi le nombre de vos supporteurs sera à la hausse.
      Incidemment, votre résultat sera proportionnel aux efforts quotidiens de tous et chacun qui appuient votre candidature à la chefferie.

  16. Enfin voilà une solution équilibrée au sempiternel problème dans le domaine de la santé.J’ajoute que les
    professionnels diplomés des grandes universités , france allemagne italie angleterre devraient être admis
    rapidement à la pratique après vérification de leurs antécédants .

  17. Je suis totalement en accord avec vos propositions M.Lisee! Vous cernez très bien les enjeux majeurs en santé! Merci pour votre courage de s’attaquer aux rémunérations des médecins particulièrement aux spécialistes et aux gaspillages à d’autres niveaux (actes délégués aux bons professionnels de la santé). Notre société n’a plus les moyens de supporter ces salaires faramineux. Plusieurs médecins ne sont pas d’accord non plus et le dénoncent. M. Couillard et M. Barrette sont en conflit d’intérêt flagrant dans ce dossier et ne travaillent pas pour la population ni pour l’accessibilité des soins de première ligne! Personne ne semble avoir assez de cran d’arrêter cette hémorragie dans notre système de santé! Vous pouvez compter sur mon vote! Je souhaite que vous devenez premier ministre du Québec! Il est temps que les Québécois réalisent que les médecins au pouvoir sont de très mauvais politiciens et gestionnaires pour la santé et l’économie au Québec!

  18. Bravo!
    Heureux de constater que ce à quoi le « gros bon sens » aurait dû nous sensibiliser depuis longtemps commence à apparaître dans le discours public. Il faut surtout expliquer pourquoi cette « égalité de traitement » est insoutenable: je ne suis pas certain que tous comprendront le principe. Et il faut faire comprendre que cela ne s’applique pas qu’aux médecins…

  19. Bravo! M. Lisée, j’aime beaucoup votre vision, continuez vous êtes bien partit.

  20. Laissez les médecins tranquilles!
    Il est connu de tous que de s’attaquer à l’effet n’a généralement aucune conséquence pour la cause qui crée le dit effet.
    L’inflation, comme tout le monde devrait le savoir, est un effet qui a son tour cause toutes sortes de dépassements de coûts pour tout le monde, gouvernements inclus, et ce, année après année.
    La cause de la majorité des maux associés aux disparités sociales grandissantes tient à une chose: le pouvoir des banques de créer et d’utiliser l’argent-dette. C’est là que se trouve la principale cause de l’inflation.
    L’argent-dette est le mécanisme suivant lequel les banques créent l’argent qu’elles prêtent sans jamais créer l’argent des intérêts qui leurs sont dû.
    Aux États-Unis, un citoyen aurait gagné une cause contre une banque. Il avait décidé de ne plus payer son hypothèque. En cour, le représentant de la banque a admis avoir créé l’argent du prêt, permettant au juge d’arriver à la conclusion que les deux partis, n’ayant pas présenté de collatéral équivalent, rendait le contrat nul et sans effet. (Sans confirmation, je considère présentement cette anecdote comme une légende urbaine)
    Cependant, nous vivons dans une société à contrat. C’est indéniable!
    Hors, un contrat, est véritablement un accord ou tous les partis impliqués se commettent à un niveau équivalent.
    Puisque les banques prêtent uniquement de l’argent qu’elles créent de toutes pièces, il s’en suit logiquement que tous les contrats de prêts bancaires sont déséquilibrés.
    Voila ce qu’il faut travailler à corriger!
    Il me semble bien que la nationalisation des banques est la solution de choix!

    De plus, mais c’est hors sujet…
    – Quel nom se retrouve sur « votre » permis de conduire?
    – Qui a l’obligation légale de payer un « relevé de compte »?
    – Devant une cour de justice, un juge est un tuteur de fiducie, un procureur est l’exécuteur de la dite fiducie et vous, qu’êtes-vous donc?
    – Attestation de naissance vivante ou certificat de naissance? Quelle est la différence?
    – Pourquoi aucune punition n’est imposée à qui transgresse la constitution du Canada?
    – Pourquoi il n’existe pas de formule d’amendement pour la constitution du Canada?

  21. M. Lizé, suite à votre communiqué et à l’article de Tommy Chouinard dans La Presse du 25 mai, je dois vous dire que je suis d’accord avec un grand ménage dans la rémunérations des médecins qui les propulses actuellement dans une classe à part et très au dessus de toutes les autres professions.Avec beaucoup de loisir à pouvoir se payer, les nombreux voyages payé par les pharmaceutiques ect. ils seblent devoir travailler de moins en moins de jours ce qui allonge hélas les files d’attente pour les malades qui désirent consulter ou ont besoin d’un traitement. C’est scandaleux cette attente à la porte des dieux.

    Enfin il ne faudrait pas oublier que tout ce gâchis dans les soins de santé origine des stratégies du PQ qui a licencié prématurément des milliers de médecins, de travailleurs de la santé, fermé des établissements et ce sans aucun égard pour les patients dépourvus depuis et sans vision pour la suite des choses. Si vous voulez réparer cette erreur historique des membres de votre partis, bravo pour cette orientation réparatrice et espérons que le geste suivra la parole. Regarder dans le rétroviseur vous aidera à garder le cap sur la bonne destination

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