Les Québécois plus travailleurs que les Américains !

tobinNous interrompons, comme c’est notre habitude le vendredi matin, le lancinant commentaire antimodèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Il fut difficile de choisir, cette semaine, quelle information vous livrer. Il y avait bien sûr l’étude internationale de KPMG affirmant que Montréal était la troisième grande ville au monde la plus compétitive (sur 41) pour l’établissement d’entreprises. Les États-Unis ayant la cote 100, Montréal offre des coûts de production et fiscaux globaux moins chers, à 94,2, devant Vancouver (94,9), Toronto (95,8) et devant toutes les grandes villes américaines (deux villes mexicaines devancent notre métropole).

Mais j’ai préféré vous offrir le graphique présenté par André Grenier, coordonateur de l’analyse du marché du travail à Emploi-Québec, lors du récent colloque de l’IREC sur la main-d’oeuvre.

Il y a trois mesures différentes pour parler d’emploi. Le taux de chômage, qui est la proportion de personnes sans emploi et à la recherche d’emploi. Le taux d’emploi, qui est la proportion de personnes en emploi. Puis le taux d’activité, qui nous donne la proportion de personnes qui ont un emploi et de ceux qui en cherchent un. Donc, la proportion de la population active qui est ou désire être active.  En un mot: les travaillants.

Chaque mois, StatCan nous donne ce chiffre, appliqué sur toute la population de plus de 15 ans, donc y compris les papies et les mamies, un peu moins actifs chez nous qu’ailleurs.

Grenier présente la comparaison des actifs dans la population de 15 à 65 ans pour 2008. C’est une plus juste représentation de la volonté de la population active de se mettre à la tâche.

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Bref, on sait que les Québécois travaillent moins d’heures par an que les Américains (mais davantage que plusieurs européens), mais ce graphique terrasse le mythe selon lequel les Québécois en âge de travailler y seraient moins enclins que les autres occidentaux. Ils le sont, en fait, davantage que les Américains. De plus, cette mesure fut prise pour l’année 2008, donc avant la crise pendant laquelle le Québec a mieux performé encore.

Finalement je tiens à remercier chaleureusement un de mes lecteurs les plus fidèles, David, qui dirige le site libertarien Antagoniste.net . Dans un des magnifiques tableaux qu’il met en ligne, il démontre que l’écart de taux de chômage entre le poussif et bureaucratique modèle québécois d’une part et le superbe bolide économique néo-conservateur américain d’autre part, s’amenuise  depuis 1998.

On note d’abord une forte chute de l’écart pendant les années de gouvernement Bouchard-Landry (affreusement interventionniste), puis une stabilisation sous M. Charest (plus laissez-faire), puis une nouvelle et forte réduction de l’écart, le modèle québécois résistant beaucoup mieux à la crise que le modèle américain.

Mais, voyez vous-mêmes :

BernardLandry200510

 

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :

Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.