L’impatient

gilles-duceppe-87-499x322Entre la dinde de Noël et le galette des Rois, Gilles Duceppe a pris une décision très importante: refaire de la politique. Remis de son échec du 2 mai, ayant fait le tour du jardin des possibles, il a fait la paix avec sa réalité. Il n’a qu’un métier, noble et exigeant: politicien. Puis il a tiré une seconde conclusion, essentielle: il avait encore l’énergie de donner à la chose politique plusieurs années de sa vie.

Restait à déterminer comment il allait déployer son activité politique. Il avait à sa disposition deux séries de chiffres.

Le scénario #1: la soustraction

La première série — des sondages publics — lui indiquait que s’il remplaçait Pauline Marois à la tête du PQ, il avait de bonnes chances, du moins au point de départ, de conduire le parti à la victoire électorale.

Évidemment, pour y arriver, il faudrait se battre, diviser les troupes dans un putsch, peut-être une course au leadership, perdre des députés et des militants pro-Marois. Et perdre Pauline Marois, évidemment.

Le scénario #2: l’addition

La seconde série de chiffres lui disait autre chose: que s’il acceptait de venir appuyer Pauline Marois au sein du Parti québécois, son arrivée enverrait un signal de rassemblement tel que le tandem Marois-Duceppe aurait de bonnes chances, du moins au point de départ, de conduire le parti à la victoire électorale.

Dans ce scénario: aucun putsch, aucune remise en cause des orientations déjà adoptées par les militants, aucune course au leadership. Aucune démission causée par cette arrivée, au contraire.

Ce second scénario comportait, implicitement, un second volet capital. Si le bon soldat Duceppe aidait, par sa présence et son action, à la remontée du PQ mais que cela n’était pas suffisant pour que le parti forme le gouvernement, le départ de Pauline Marois coulait évidemment de source, et la candidature de Duceppe à sa succession également.

Pour choisir ce second scénario, il aurait fallu deux choses. Être un joueur d’équipe. Patienter 18 mois.