Mon cours à StarAc: Mes impressions

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Photo: Le logo de la version française. Normal, Academy est orthographié à l’anglaise. Ici, Julie a rétabli le français!

« Qu’est-ce que tu es allé faire là ? » m’a demandé une amie néo-démocrate, parlant du cours de discours que j’ai donné à Star Académie, à l’invitation de Biz, cette semaine.

Ma position sur StarAc n’a pas varié depuis que j’en ai vu la première mouture, en France en 2001. Voici une formule qui apprend à des millions de personnes — notamment des enfants et des jeunes — que le succès n’est pas instantané. Qu’il est fondé sur le travail et la passion, sur la capacité d’écouter ce que nous disent des gens d’expérience, d’accepter la critique, de l’intégrer, pour se dépasser.

StarAc est donc, contrairement à des dizaines de rebuts de la téléréalité, une véritable école de l’effort, du travail d’équipe, de la réalité de la compétition dans le monde qu’ils ont choisi, celui de la chanson.

De plus, en France comme ici, StarAc joue un rôle de passeur de culture musicale. La chanson québécoise, française et francophone au sens large y est réintroduite, avec des voix anciennes et nouvelles, à chaque nouvelle cohorte de jeunes téléspectateurs. Je le constate chaque semaine dans ma propre maison et, pour une nation créatrice comme le Québec, voilà qui est extraordinairement précieux.

Bref, Biz m’a invité il y a quelques mois à venir parler des discours aux académiciens qui ont, immédiatement et dans leurs carrières à venir, à savoir s’exprimer clairement, mais avec cran et émotion, à des publics variés: leurs fans, les gens intéressés aux causes, charitables, sociales, voire politiques, auxquelles ils choisiront de s’associer.

Biz et moi avions conçu le cours comme suit (nous avions deux heures et demie).

D’abord, je donnerais un aperçu des composantes du discours, dans lequel se réunissent toujours trois amis: ethos (le signal transmis, avant la première parole, par l’attitude de l’orateur), pathos (l’émotion) et logos (l’argumentation).

J’ai choisi deux extraits de discours présentés sur écran. L’allocution de clôture de Jean Lesage lors du débat des chefs contre Daniel Johnson en 1962 (il n’existe pas de video de son autre discours sur le « Maître chez nous »)

lesage

 

 

 

 

 

Un style de discours classique donc. J’ai demandé aux académiciens de commenter, ce qu’ils ont fait avec compétence.

Puis, j’ai choisi un discours beaucoup plus proche de leur sensibilité, celui prononcé par la comédienne Suzanne Clément lors de la Fête nationale du  24 juin 2009.

Il y avait beaucoup de frissons chez les académiciens pendant cette prestation et ils furent presque unanimes à indiquer que c’était plutôt ce genre de discours qu’ils voudraient un jour prononcer.

La qualité intellectuelle de la discussion autour des deux discours était très bonne. Nous sommes en présence de 12 jeunes allumés, curieux, sensibles.

Biz et moi avons ensuite demandé aux 12 académiciens de se répartir deux par deux et, pendant 30 minutes, de préparer un bref discours sur l’avenir de leur nation, québécoise, acadienne ou autre. Ils étaient invités à choisir l’aspect qui les intéressait le plus: environnement, famille, jeunesse, souveraineté, fédéralisme, enfance…

StarAc a mis en ligne les deux discours acadiens et une partie de la discussion qui a suivie:

acadiens

 

 

 

 

 

L’autre excellent discours a été prononcée par Mélissa, sur l’appartenance (et coécrit par la prometteuse Andréanne). Mike, originaire de la Réunion, a centré le sien sur la hausse des frais de scolarité.

J’avoue que j’ai été agréablement surpris de la qualité de ces brèves performances, compte tenu de leur manque d’entraînement à cet exercice d’écriture et du temps imparti qui était limité.

Bref, j’ai été honoré de participer à cette formation (merci Biz). J’en suis ressorti toujours aussi partisan du message qu’envoie StarAc sur l’importance de l’effort et du dépassement. Heureux aussi que mes grands enfants me trouvent enfin cool, et décidément choyé par la vie ces temps-ci.