Montréal, futur M. Net des métropoles occidentales ?

Comment faire d’un problème une opportunité? En devenant champion dans la résolution de ce type de problème !
C’est ce que Montréal, et le Québec, sont en train de faire avec les questions de collusion et de corruption. Une lointaine perspective ? Pas selon Laurent Maruani, professeur de Marketing à HEC Paris et ex-conseiller ministériel français, dans une entrevue donnée au journal Les Affaires plus tôt ce mois-ci. Extraits:

Dans l’imaginaire des gens vivant à l’extérieur du Québec, ce qui se passe à Montréal est une bonne chose. Cela démontre que le problème de la corruption a été reconnu, et qu’on prend les mesures pour y mettre un terme. Cela témoigne d’une prise de conscience, d’une volonté des Québécois de faire le ménage dans leur métropole. En revanche, l’image d’une ville corrompue est vraiment ternie lorsque rien n’est fait pour remédier à la situation. Les citoyens n’ont alors aucun recours contre les gens aux commandes, qui maintiennent le système en place. Ce n’est pas du tout le cas à Montréal. La ville montre à la face du monde qu’il y a un réveil démocratique et un État de droit exerçant pleinement ses pouvoirs. Une telle approche ne peut que renforcer son image. […]

Les entreprises étrangères bouderont-elles Montréal ou seront-elles tentées d’y venir ?

Si j’étais à la tête d’une entreprise, la lutte contre la corruption à Montréal m’inciterait à m’y établir ou à y investir, pas le contraire ! Encore une fois, le ménage que les autorités font dans la métropole québécoise montre qu’il y a un État de droit fort. On peut donc s’y installer. […]

Quel rôle doit maintenant jouer Montréal dans la lutte contre la corruption ?

Montréal se trouve dans une position clé pour engager un débat sur les réformes nécessaires à la lutte contre la corruption. La démocratie n’est pas un rempart contre la corruption. Il faut donc un cadre plus rigoureux pour exercer un contrôle sur les finances publiques. Montréal doit s’inspirer des meilleures pratiques en vigueur dans le monde. Elle doit ensuite faire savoir à la planète qu’elle est maintenant une ville avec les plus hauts standards pour combattre la corruption.

9 avis sur « Montréal, futur M. Net des métropoles occidentales ? »

  1. Cela pourrait ressembler à un épisode de Columbo, où dès le début on connaît le suspect, mais où celui-ci a si bien organisé son coup que la preuve de sa culpabilité ne peut pas être établie. Le crime parfait, ou presque .Et c’est le petit détail de rien du tout qui va provoquer la chute de ses personnages. La collusion et de la corruption une prise de conscience,un réveil un État de droit .

  2. Vos remarques sont très pertinentes ! D’autant plus que nous avons vu dernièrement dans les médias, que la pègre italienne au Canada était maintenant dirigée à partir de Toronto ! Nos voisins canadians ne sont pas aussi « purs » qu’ils ne nous laissent croire.
    Alors BRAVO au Parti Québécois pour avoir persister, lorsqu’il était dans l’opposition, de réclamer durant plus de 2 ans une Enquête publique sur la corruption.
    BRAVO pour avoir agi avec célérité en prenant le pouvoir, même si minoritaire, en votant des lois afin de ramener l’intégrité dans nos villes et nos ministères.
    Cependant, est-il possible d’empêcher les libéraux et leurs petits amis de tout défaire lorsqu’ils reviennent au pouvoir ?
    Rappelons-nous les libéraux de Robert Bourassa et les scandales autour des dépassements des installations olympiques de 1976. Le thème de la campagne de René Lévesque était « Il faut faire le ménage » et Lise Payette était montée sur scène avec un balai à bout de bras.
    Après le retour des libéraux avec Bourassa (encore) le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard a dû faire tout un ménage dans les finances de l’État pour atteindre le Déficit « 0 » !
    Puis après les 9 ans du régime libéral corrompu de Jean Charest, le Parti Québécois doit encore se taper le mauvais rôle du père fouettard pour remettre de l’ordre et de l’intégrité dans les finances du Québec.
    Il faudrait jeter par terre le PLQ entre autre en revenant sur certains scandales sous Charest : scandale des garderies, endettement de plus de 54 G$, financement frauduleux du PLQ, salaire de 75 000$/an durant 10 ans donné à Charest par le PLQ, malversation des Normandeau, Beauchamp, Courchesne et Couillard avant leur retrait de la politique.
    C’est maintenant qu’il faut fouiller ces dossiers, avant qu’il ne soit trop tard. Faut les dénoncer sans hésitation et démolir leur assurance de revenir tout naturellement au pouvoir grâce à l’appui indéfectible de leurs électeurs « captifs »: les anglophones et les allophones FÉDÉRALISTES qui votent pour le PLQ, peu importe ses fraudes et ses innombrables malversations et sa corruption généralisée ! Certains en profitent et s’y complaisent ! Jamais ils n’appuieront le PQ de toute façon !

  3. Haro sur tous les dénigreurs , crtitiqueurs et auto-flagelleurs qui râlent contre la commission Charbonneau car elle salit l’image du Québec et nous infantilise selon eux …. Disons a ces complexés que nettoyer sa cour au vu et au su de tous est une thérapie et le meilleur geste a poser pour se re-donner un standard éthique fortement négligé par le gouvernement Charest …. Tous ceux au Canada , a travers le monde qui oseront se regarder dans le miroir auront peut-être le courage de nous imiter pour leur plus grand bien ……

  4. Tu vas dans le bon sens; tel un agent GLAD! Il est vrai que de faire le ménage en se débarrassant de ce vieux modèle de faire de la politique dit ‘du retour de l’ascenseur’ est bon pour la réputation future de Montréal et des autres villes du Québec. La génération montante de politiciens en devenir s’engagera pour des motifs autres que ceux de cette génération décadente… Les débats se cristalliseront autour du sujet de l’heure qui est la protection de l’environnement. Fini la priorité à la construction de chemin de fer pour bâtir un pays, fini la constitution et son avenir, fini la protection de la langue ou de la diversité culturelle, fini la surconsommation à outrance du jetable ou la pension à vie pour services rendus, ou du Scratch my back and I scratch yours…Nous sommes maintenant à l’ère de l’éthique, de l’économie verte et du recyclage exemplaire valorisant la simplicité volontaire. L’ère verte commence; l’avenir et vert!

  5. Vous avez entièrement raison et j’ai hâte que le R.O.C. commence à se regarder dans le miroir car nous sommes capables de nous auto-critiquer mais malheureusement cette qualité que nous avons élevée au fil des siècles ne semble pas se propager à l’ensemble du Canada.
    Imaginez une commission d’enquête sur la corruption à Ottawa ou Toronto…

  6. Oui, Jean-François, vous avez parfaitement raison. Être leader, c’est d’avancer et ne pas se soucier de ce que les autres penses. Le Québec fait de grand pas et dans la bonne direction.
    Bravo pour votre travail et votre talent.

  7. Il est toujours intéressant de lire ce genre de commentaires. Mais il ne faudrait pas non plus sombrer à nouveau dans l’angélisme qui nous habitait avant les dénonciations de ces faits et des débats qui s’en sont suivis. L’angélisme des Québecois est ce qui nous a fait perdre de vue que la vie démocratique était fragile, trop fragile. Le réveil n’en fut que plus douloureux. Comment combattre les corrupteurs, les corrompus et les profiteurs? En investissant temps et énergie dans l’animation de la démocratie. Un état de droit sans citoyens qui se donnent la peine de s’informer, d’analyser, de se regrouper et de dénoncer, n’a d’avenir que celui que lui fixent les gestionnaires des ombres. Nous connaissons maintenant les visages de ces nombreux malveillants antisociaux, il nous faut nous rappeler que ceux-ci furent parfois nos voisins, nos accointances, nos patrons. Du reste, le monde des affaires souffre d’une grave maladie instillée subrepticement par les hérauts du néolibéralisme, à savoir la maladie de celui qui croit bien faire en faisant tout pour nuire au bien-être des autres. L’individualisme radical confine au solipsisme, et cela est une aberration.

  8. Heureux de lire ce billet qui décrit bien l’action qui doit être conduite au cours des prochains mois. Les Assisses nationales du numérique qui se déroulement à Montréal en avril prochain seront une opportunité importante de contuire ensemble le plan qui contribuera à faire de Montréal, une ville « intelligente » dans laquelle les citoyens sont activement impliquées dans les décisions et dans la surveillance des dépenses publiques. La mobilisation de la société civile que nous sommes à créer autour de cette initiative citoyenne est une opportunité pour nos élus de concrétiser de nouvelles collaborations entre les organisations publiques et les citoyens qui sont la clé du rétablissement de la confiance.

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