La zone radioactive

J’ai tout de suite vu que ça poserait un énorme problème. La caricature de Chapleau, dans La Presse de mercredi dernier, reprenait une illustration du film sur le vampire Nosferatu de 1922 pour montrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’apprêtant à planter ses longues griffes sur la ville de Rafah, à Gaza. Wow, me suis-je dit, ils ont laissé passer ça !

Le ressac n’a pas tardé. Aux États-Unis, le journaliste d’origine torontoise David Frum a dénoncé la chose sur X auprès de son million d’abonnés. Le Jerusalem Post, entre autres, en a fait état. Ici, l’ambassadeur israélien, des personnalités et organisations juives ont réclamé et obtenu le retrait du dessin maudit, rappelant notamment que les Nazis avaient utilisé la même imagerie dans leurs campagnes antisémites. La Presse s’est platement excusée.



Valider le vandalisme

Crédit photo: Courrier de Laval.

Cela avait débuté avec, disons, goût. Sur les rayons de votre succursale locale de la Société des alcools du Québec (SAQ) apparaissaient des pastilles colorées, comme celles vous informant que tel nectar est vif, fruité ou délicat. Ces nouvelles pastilles portaient un autre message : « santé et sécurité au travail ». Ou « valorisation de nos emplois ».

L’obsession ontarienne (intégral)

Il faut savoir ce qu’on veut, dans la vie comme en politique, sauf si on se satisfait d’une vie contemplative. René Lévesque souhaitait faire du Québec “un pays normal”, ce qui était à la fois ambitieux mais non prétentieux, à son image. Jean Charest visait plus haut. Faire du Québec, spécifiquement, un “paradis des familles”, et plus généralement le faire “briller parmi les meilleurs”. Nous avons assisté depuis à un rapetissement des attentes, car Philippe Couillard avait lancé son action gouvernementale en se fixant comme horizon “la moyenne canadienne”. Comptable, et s’avisant peut-être que le pétrole de l’Alberta faisait gonfler cette moyenne, François Legault réduisit le champ des possibles en choisissant comme étalon-or la seule Ontario.

Les dividendes de la peur

Alors c’est fait : une majorité monstre d’électeurs républicains des primaires ont jugé que la personne la plus apte à incarner leurs valeurs et leurs espoirs pour conduire leur parti à la victoire et pour rendre l’Amérique à nouveau grandiose est Donald Trump. Certes, il fut reconnu coupable de malversations financières, d’agression sexuelle et de diffamation, il est accusé d’avoir volé et disséminé des documents secrets, d’avoir tenté de corrompre des agents électoraux (plusieurs de ses coaccusés ont plaidé coupables) et d’avoir fomenté un coup d’État, heureusement raté. Mais, vous me direz, personne n’est parfait.

Le droit de réplique que la Gazette ne publiera pas

Après la publication dans Le Devoir de mon texte Identité anti-québécoise, où je recensais un certain nombre de témoignages sur l’expression de sentiment anti-Québécois dans des écoles montréalaise, la chorniqueuse de la Gazette Toula Drimonis a écrit une chronique où elle m’accusait de vouloir « manufacturer de la panique ». Des gens comme moi sont selon elle responsable de ce mépris, à supposer qu’il existe.