Parti Québécois: donnons le pouvoir aux militants !

Ce samedi, à Sherbrooke, les présidents des 125 associations de circonscription du Parti québécois sont appelés à poser un geste important. Ils sont appelés à partager leur pouvoir.

Le partager avec qui ? D’abord avec les 90 000 membres du parti, ou du moins avec les quelque 10 000 militants les plus actifs. Pour l’instant ces militants ne sont que les spectateurs des débats qui nous animent, au lendemain d’une défaite électorale crève-cœur et à l’aube d’une nécessaire reconstruction.

Ce samedi, les 125 peuvent décider de mettre fin au débat en adoptant séance tenante les règles de la course au leadership, l’événement le plus important et le plus publicisé de notre formation pour les années à venir. Ils peuvent décider que la course se déroulera d’une façon traditionnelle : vente de cartes, vote des membres. C’est leur droit.

Et il est certain qu’il n’existe pas, aujourd’hui, dans le parti, de forte majorité en faveur d’un processus plus ouvert qui inviterait des centaines de milliers de citoyens indépendantistes, qui adhèrent aux valeurs du PQ, de participer au processus. Ce qu’on a appelé la « primaire ouverte ». Il faudrait, pour y arriver, que 66% des 125 présidents votent en faveur de la tenue d’un Congrès spécial. On est loin du compte.

On sent pourtant, chez les militants, même chez ceux qui sont réticents face à la primaire ouverte, un appel : partagez ce pouvoir de décision avec nous, les militants de la base. Laissez-nous débattre de cette question, posément, assemblée par assemblée, comté par comté. Ne précipitons pas les choses. Cet enjeu est trop important pour être escamoté. Débattons, de façon éclairée et informée, donnons des mandats à nos délégués, et réunissons les de toutes façons, dans un congrès spécial, à la fin novembre.

Les 14 présidents de Montréal-Centre ont par exemple décidé majoritairement, mercredi soir, d’appuyer la tenue d’un congrès spécial, pour permettre ce débat. Permettre ce retour aux sources militantes du parti.

On a beaucoup dit, ces dernières années, que le parti s’était déconnecté de ses membres et qu’il s’était déconnecté de l’électorat. Le fait que 200 000 électeurs péquistes de 2012 se soient abstenus lors de l’élection d’avril dernier en est la preuve tangible.

La reconnexion du parti avec sa base militante et sa base électorale est donc le défi principal qui se pose à nous. La proposition d’aller à la rencontre des électeurs, région par région, pour partager avec eux, lors d’un second tour de scrutin, le choix d’un chef est une façon concrète d’opérer cette reconnexion.

Ce serait un changement historique. On peut être pour ou contre. Mais ne serait-il pas normal que, dans ce grand parti de militants et de débats, la décision revienne à ses membres ?

Les militants souhaitent être partie prenante des grandes décisions qui détermineront l’avenir de notre parti. Décidons ensemble, ce 4 octobre, de leur donner la parole, de leur redonner le pouvoir.

(Ce texte a été publié dans La Presse, ce samedi.)

14 avis sur « Parti Québécois: donnons le pouvoir aux militants ! »

  1. C’est drôle que personne a parler de votre texte. C’est exactement en incluant les jeunes et autres intelligent et motive a aider le gouvernement.. le PM directement qu’il y a des chances pour l’avenir du quebec…

    Si c’est pas vu qui etes chef, j’espere que vous aller continuer d’imprégner vote justesse d’esprit et intelligence dans le parti et dans la province..

    J’espère aussi que les trois drainville, PKP et toi allez travailler ensemble pour refactoriser le systeme tout croche une fois pour toute.. Demontre nous que vous pouvez gerer une province avant de vouloir convaincre les gens de faire un pays.. chaque chose en s’on temps..

  2. Non seulement Peladeau devrait garder ses médias, mais il devrait les utiliser à promouvoir l’indépendance à100% comme La Presse le fait avec RC pour le PL. À force de vouloir être trop sans reproche, on se fait avoir par les tricheurs. Reférence, entre autre, au dernier référendum. Et ce sont toujours eux les tricheurs qui gagnent.

  3. Je reprend mon texte précédent , par inadvertance j’ai commis quelques fautes d’orthographes et j’avais oublier certains ajouts.

    Si M. Lisée a vraiment à coeur l’indépendance du Québec, il devrait plutôt se réjouir qu’un Péladeau récolte autant d’appuis auprès de la population et des membres de ce parti. Il devrait plutôt considérer qu’il en va de l’avenir de ce parti. Ne pas aussi n’en faire qu’une question de droite ou de gauche. Quand une maison brûle, on ne se demande pas si les pompiers sont de droite ou de gauche avant de les appeler , l’essentiel c’est d’éteindre le feu. Réalisons d’abord la souveraineté, nous serons plus libres après de choisir nos orientations sociales. M. Lisée lui-même déplorait que Québec Solidaire nuisait à la cause. Je trouve ça triste de sa part car je ne doute pas de ses véritables convictions indépendantistes. Pathétique encore une fois cette guéguerre au PQ pour tenter de freiner le seul candidat potentiel qui pourrait sauver ce parti. Le PQ a vraiment fait un coup de maître à la dernière élection en allant recruter un PKP,que pour des raisons électoralistes sauf qu’il n’avait pas prévu qu’il allait mettre à mort leur maudite politique de stratégie et de bonne gouvernance plutôt que de revenir à la véritable raison d’être de ce parti qui est de réaliser l’indépendance. Ils doivent s’en mordre les doigts aujourd’hui et tant pis pour eux !! C’est nous les véritables indépendantistes qui sommes vraiment contents !
    Répondre ↓

  4. M. Lisée,
    Vous avez parfaitement raison pour M. Péladeau, patron de presse et premier ministre, ça ne passera pas.
    Mais vous ne passerez pas non plus, ni auprès du parti ni auprès de la population.
    Je vous aime, je vous adore, mais vous êtes trop intellectuel, trop caustique pour qu’on vous accepte. Pire que tout cela, ce sont vos anciens collègues journalistes qui ne vous laisseront aucune chance. Ils l’ont amplement démontré durant la dernière campagne électorale: ils déforment vos propos et se gardent bien de rapporter vos arguments les mieux fondés et les plus intéressants.
    À regarder ce qui se passe, je songe, pour la première fois depuis que le PQ a été créé, à me retirer dans mes terres. Il faut reprendre le projet à la base, avec les jeunes et les néo-québécois. Tout repenser, tout reconstruire.
    Vous avez l’envergure et les idées pour le faire. Aidez le mouvement à se repositionner. Mais autrement que comme Chef: vous ne réussirez pas et vous allez vous blesser.

  5. D’abord j’ai été très heureux d’avoir pu vous rencontrer. Je crois que l’indépendance doit être une obsession, car le fédéral n’hésitera pas à prendre tous les moyens pour empêcher le Québec de devenir une république indépendante. Pour cela, il faut immédiatement faire comprendre aux Québécois (le pont Champlain, les bateaux sur le St-Laurent pour nourrir l’économie canadienne sans rien nous apporter au Québec sinon les dangers) de la nécessité d’ouvrir à nouveau la constitution pour revendiquer plus de pouvoirs. Mais, comme le disait si bien Gilles Duceppe, ce n’est plus possible. C’est là la faiblesse des libéraux fédéralistes. Alors, on a deux voies : l’indépendance ou le statut quo ( le Canada en guerre de Stéphane Harper). Autant la société civile que le PQ doivent travailler pour nous redonner le goût d’être maîtres chez nous. Comment peut-on faire le ménage dans nos finances quand près de la moitié nous échappe dans le cadre fédéral ?

  6. M.Lisée je pourrais vous remercier,d’avoir dégonflé le ballon que Couillard a aurait pu utiliser en faisant votre sortie a propos de la propriété de Quebecor par M.Péladeau.A la prochaine élection ,cela ne sera plus tabou,c’est du connu et M.Péladeau pourra montrer la ferveur d’etre une nation ;les principes de la droite et non le libéralisme ,on s’en a accomodé, le reste suivra puisque nous sommes nés par la solidarité.S’il en reste encore dans les gènes.

    • M. Côté, je n’avais pas vu l’incident Lisée-Péladeau sous cet angle. Bien que j’admire votre optimisme, je crois que notre mouvement, (au passage je lance la flèche à notre blogueur préféré) devrait éviter ce genre de sortie publique. La réputation du parti à propos des querelles internes nous collant à la peau ; c’est elle, et non quelque actions dans Québecor qui risque de nous tuer auprès de l’électorat.

  7. Au fil des 50 dernières années, j’ai acquis la conviction que nous ne parviendrons à la naissance de notre pays qu’en créant une alliance entre le
    centre gauche et le centre droit.

    Un nouveau parti indépendantiste devra trouver les moyens de faire comprendre aux citoyens les énormes avantages d’être maître de ses décisions et notre capacité à surmonter les obstacles qui se dresseront sur notre chemin. Une fois indépendant, il sera alors temps de régler entre nous les équilibres à atteindre entre la gauche et la droite. Nous avons évidemment tous les atouts pour tracer le profil de notre existence sans les directives biaisées du Canada.

    Bien que je sois personnellement clairement de gauche, je crois que Pierre Karl Péladeau est présentement la personne la mieux placée pour réaliser cette alliance et mener le Québec à l’indépendancce.

    • En effet, dans un contexte nord-américain comme le nôtre, il n’y a pas une grande différence entre un parti de gauche qui conduit à droite pour démontrer qu’il peut être aussi un bon gestionnaire, et un parti de droite qui conduit à gauche afin de démontrer qu’il peut également se préoccuper des gens.

  8. … d’imposer des péages non seulement sur le futur pont Champlain, mais également sur Jacques-Cartier et sur Honoré-Mercier….

    Franchement, le fédéral dit que les québécois devront payer pour circuler sur le pont Champlain. Nous disons non au fédéral. Pour faire avancer l’Idée, il dit, les québécois vont payer pour circuler sur le Champlain,le J-Cartier et sur l’Honoré-Mercier.
    Est-ce que ce gouv nous prend pour des imbéciles ?
    On connait le truc qui commence à être vieux dans le domaine de la communication, i.e. encore plus de la même chose. Tu paiera pour ces 3 traversées et pas pour une. Tu dis non a une traversée mais voilà, tu paieras à 3 traversées. Le québécois est supposée, alors dire oui à une traversée ( champlain) alors que le gouv laissera tomber les 2 autres traversées. Il a gagné ce qu’il voulait gagner ; tu paies pour la traversée du Champlain. Youppi !

    Pour les travaux qui se déroule à Sherbrooke, c’est simple qui présentera le plus authenticité et le moins d’hypocrisie dans la perspective souverainiste.
    Bonne à toutes et à tous !

  9. J’aimerais, avec respect, vous faire part de mon désaccord sur vos propos en marge du congrès de Sherbrooke à l’égard de monsieur Péladeau et la disposition de ses intérêts dans Québécor.

    Tout d’abord, à cette étape du processus ces propos sont divisifs et sincèrement n’apportent pas grande chose au débat. Ces propos détournent même l’attention sur le fond de cette rencontre. A cet égard, le fond de votre billet de ce jour est beaucoup plus pertinent que votre déclaration aux médias ce matin.

    Bâtir le Québec n’est pas que l’affaire d’intellectuels et de biens pensants. Je crois fermement que monsieur Péladeau apporte à ce parti une sorte de fraîcheur qui lui manque depuis des lunes… Un apport économique , d’un acteur crédible avec ses qualités et ses défauts. Nul n’est parfait.

    La décision éventuelle de se délaisser de sa participation dans Québécor reviendra à PKP, selon les règles qui sont ou qui seront alors en vigueur et sa conscience. Sa position actuelle à visière levée est remarquable.

    Je ressens encore dans ce propos, le préjugé face au succès et à l’argent. Depuis plus de 25 ans, vous faites parti du paysage pour vos idées, souvent bonnes et réflléchies. Si les sondages à l’égard de la course à la direction du parti disent vrai et avec un appui assez marginal à votre candidature, je pense que vous devriez approfondir et faire mieux connaître vos idées et ce, au lieu de vouloir faire la leçon à des gens qui ultimememt ont le même but que vous pour notre Nation.

    Jean Teasdale

    • Vous avez parfaitement raison. Péladeau a une expérience hors du commun, c’est un véritable chef d’entreprise qui en plus a une pensée politique. Je suis d’accord avec PKP quand il dit qu’il n’est pas un sauveur. Mais on ne peut se passer d’un gars de sa trempe.

  10. L’enjeu le plus important pour le PQ actuellement est de clarifier le message. Il y a 2 tendances. L’une franchement indépandiste (Parizeau,Péladeau je présume, Ossant) et l’autre plus pragmatique, plus stratégique appartennant à Drainville et Lisée.

    La preuve a été faite que la dit stratégique n’aboutit à rien sinon qu’exaspérations et découragements.C’est ce qu’a prouvé l’époque Bouchard et Marois.

    Si on penche vers une tendance forte et lourde pour l’indépandance, allons-nous récupérer, en plus du vote souverainiste dur, le vote mou soit celui des indifférents et des indécis? Sera-t-il le moteur de ce mouvement?

    Si on penche du côté de M.Drainville, qui malheureusement porte les conséquences de l’épisode Marois, Le PQ pourra-t-il drainer le vote dur en plus de celui des mous? Le message qui dit plus tard peut-il encore porter sutout si on regarde le bilan de l’après 1995

    J’aurais tendance à pencher en faveur du clan dur ne serait-ce que pour vouloir reconstruire le parti autour de ses bases communes. Toutes ces années d’oublisme ont-elles sortis le PQ de l’orbite de l’intérêt nationale?

    Comment ranimer la flamme? tel est la question fondamentale.

    Moi, malheureusement, je pense qu’il faudra revenir aux bases de la prise de conscience que nous formons un peuple distinct du reste du Canada. Nous devons encore nous différencier du reste du Canada et encore insister. Pour arriver à faire cela, il faut revenir au beau risque et proposer une formule de quasi pays (Allaire + avec un bureau du Québec dans toutes les ambassades du monde).

    Je privilégie de maintenir le discours en ayant en priorité l’idée de l’éducation populaire et de rejoindre le plus grand nombre. Le discours pur ne rejoins qu’une minorité informée. Il faut toucher ceux qui ne sont pas touchés et prendre pour acquis les autres. Il faut aussi capter l’intérêt au plus vite car tout va très vite maintenant.

    Il y a-t-il risques de marginaliser le thème du pays si on radicalise le message? La place du Québec dans le Canada s’envisage-t-il uniquement par un parti indépandiste qui travaille sur le long terme? Si un autre parti politique récupère le thème du nationalisme  »deux nations, deux statuts », comment le PQ réussira-t-il à surfer et se maintenir?

Les commentaires sont fermés.