Philippe Couillard et l’islamisme: Monsieur le Premier ministre, j’ai honte !

Monsieur le Premier ministre,

Je me permets de vous écrire pour vous exprimer le malaise croissant que vos actions et déclarations envers les partenaires étrangers du Québec suscitent chez moi.

Comme vous le savez, je m’intéresse depuis près de 30 ans aux relations internationales du Québec et j’ai toujours salué, au delà des clivages partisans, la contribution des gouvernements successifs à la réputation internationale du Québec, notamment, dans votre famille politique, les actions structurantes de Jean Lesage et de Jean Charest.

Les nouvelles nous venant de votre passage à Bruxelles sont inquétantes, d’autant qu’elles s’additionnent à d’autres décisions ou actions déplorables en matière internationale.

Ce lundi, alors que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, soulevait publiquement devant vous l’intérêt d’une collaboration accrue afin de prévenir la radicalisation islamique, notamment « à travers les programmes scolaires, la manière de s’adresser aux jeunes lorsqu’on leur parle de citoyenneté, de philosophie, de religion», vous avez osé affirmer que la question de la radicalisation n’avait «rien à voir» avec la neutralité religieuse de l’État. Vous répétiez ainsi des propos tenus, la veille, au Royaume-Uni.

Vous avez ajouté qu’il n’y avait, sur ce plan, au Québec, aucune urgence d’agir, reportant jusqu’en 2018 l’adoption d’une législation sur la laïcité. Vous brisiez ainsi la promesse électorale que vous aviez faite d’agir sur ce point en début de mandat.

Vos collègues belges ont du être ahuris de vous entendre affirmer que la question de la laïcité et de la neutralité de l’État ’’est distincte’’ de la lutte au radicalisme islamique. Vos hôtes belges savent, eux, que le refus de reconnaître la primauté des règles laïques sur les enseignements religieux est la racine même de la radicalisation. L’islamisme radical prône précisément la constitution d’un pouvoir politico-religieux, par définition anti-laïque. Je suis un peu gêné de devoir vous l’expliquer dans cette lettre ouverte.

Votre incompréhension du sujet explique peut-être pourquoi vous étiez absent de la grande manifestation de Paris. Des journalistes rapportent maintenant que vous ne vous y êtes pas présenté parce que vous n’aviez pas reçu d’invitation. Or l’extraordinaire mouvement de solidarité des chefs d’État et de gouvernement présents à cette grande marche tient justement à ce que les vrais amis de la France ont spontanément offert d’être présents, sans que des invitations aient été lancées.

Que le chef de gouvernement de la première nation francophone d’Amérique n’ait pas manifesté spontanément le désir d’incarner, par sa présence, l’amitié du Québec en ce moment de douleur est une faute grave. Le fait de n’avoir même pas dépêché de ministre, alors que le gouvernement de Stephen Harper l’a fait, est simplement en-dessous de tout.

Le journaliste Michel Pépin, de Radio-Canada, a noté ce qui suit dans son blogue le 12 janvier:

Il est intéressant de noter que Philippe Couillard n’a pas employé l’appellation « islamiste » en parlant de ces radicaux (coupables de l’attentat de Charlie Hebdo). En fait, je constate que le premier ministre n’emploie jamais cette expression. J’ai réécouté ses déclarations du 21 octobre, à la suite du meurtre d’un militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu. Même s’il estimait alors qu’il y avait un lien entre cette attaque et l’intervention canadienne contre le groupe armé État islamique, M. Couillard était parvenu à ne jamais prononcer le mot islamique au cours de ce point de presse.

Une révision sommaire des articles consacrés au chef libéral confirme sa répugnance à faire un lien entre des individus qui se sont radicalisés et la religion islamique. Il semble prendre un soin particulier à ne jamais employer le mot « islam » ou l’une de ses déclinaisons dans un contexte négatif. (fin de citation)

Cher Premier ministre, la principale menace qui pèse sur la vie de nos citoyens dans les années qui viennent ne provient pas d’athés, de juifs ou de témoins de Jehovah radicalisés. Il provient de l’islamisme radical. Alors qu’en succession rapide, des attentats se sont déroulés chez nous, à Saint-Jean, tout près, à Ottawa, chez nos amis Français et, il s’en est fallu de peu, Belges, alors qu’on apprend que des organisations proches des Frères Musulmans sont présents au Québec et que de la propagande djihadiste est offerte dans quelques mosquées québécoises, votre refus de nommer le problème est préoccupant. Votre refus d’agir est pire encore.

Tout bien considéré, il était peut-être préférable que vous ne soyez pas en France, avec les autres dirigeants mondiaux, l’autre dimanche. Votre aveuglement face à la menace, votre refus d’agir pour la laïcité, auraient détonné. Nos amis étrangers auraient pu penser, faussement, que vous représentez correctement l’opinion québécoise.

Je l’ai dit, de Jean Lesage à Jean Charest à Pauline Marois, j’ai toujours estimé que, malgré la petitesse des moyens, nos Premiers ministres ont su bien représenter le Québec à l’étranger. Mais cette fois, sur la grande question de l’heure, je dois vous avouer, Monsieur le Premier ministre: j’ai honte.

Jean-François Lisée
Député de Rosemont
Ex-Ministre des Relations Internationales du Québec

39 avis sur « Philippe Couillard et l’islamisme: Monsieur le Premier ministre, j’ai honte ! »

  1. Précisions très importantes:
    Islam ne signifie pas Soumission mais « Soumission à Dieu » ce qui est différent.
    Charia ne signifie pa Loi mais voie à suivre et n’a rien de sacré.
    Djihâd signifie Élévation spirituelle avant tout.

    • Le problème c’est que ce sont des hommes et Imams: Imams et speudo savants si ignorants qui décident comment l’homme musulman va se soumettre à Dieu, puis l’homme musulman décide comment la femme musulmane va se soumettre à l’homme musulman qui se soumet à Dieu qui est lui-même défini par des Imams qui ne sont soumis à personne et qui imposent leur vision du monde à tout le monde…ça ressemble à de la folie. Où est l’amour dans toute cette autorité accablante, accusatrice, culpabilisante. Je n’y vois que de la colère, de l’intransigeance, de la haine du corps humain.
      Je n’y vois que la guerre entre sunnites, chiites et sémites plus la haine contre les Chrétiens, quel belle concoctions explosive.
      Je demande à Dieu de nous delivrer des religions, de nous délivrer de ces Imams qui prétendent tout savoir de la vie et de la mort.

      J’ai une seule prière c’est que les religions disparaissent de cette planète puisque depuis qu’elles existent, elles ont fait tant de mal, elles ont apporté tant de souffrance, tant de destruction, tant de misère, tant de guerre sanguinaire, des guerres sans piété.
      Je prie Dieu pour qu’un jour seul l’amour règne sur cette Terre et que cette amour n’est plus de nom de divinité.

      Ô DIEU SAUVEZ-NOUS DES RELIGIONS!!!!!

  2. Bonjour !

    Islam signifie « soumission », d’une manière ou d’une autre . . . ?!? Nous sommes condamnés aux troubles permanents.

    OUAO !!! Viviont la liberté, la modernité !

  3. Merci monsieur Lisée de dire tout haut ce que je pense depuis longtemps. Moi aussi j’ai honte de notre premier ministre.

  4. Merci d’exprimer si bien les carences de notre Premier Ministre. Le seul aspect limpide dans l’attitude de monsieur Couillard réside dans sa négation d’appeler les choses par leur nom. Son mutisme porte ombrage au Quebec sur la place internationale. Moi aussi, j’ai honte.

  5. C’est vraiment dommage. La nouvelle vient de tomber, vous vous retirez de la course. Je souhaite seulement que le Parti Québécois puisse continuer â profiter de vos idées et de votre expertise.

  6. Revenir à ce qui est important
    Pendant que le Québec croupit sous la gouverne d’un gouvernement libéralo-caquiste, qu’il est en train de reculer de 50 ans en matière de politique sociale, que les classes moyennes et les pauvres sont en train de subir les affres d’un cénacle d’idéologues de la droite bornée, le PQ trouve le moyen de revenir avec un débat certes nécessaire, mais qui ne doit pas distraire sur les graves problèmes de la gestion de l’État !

    Que les candidats à la course se montrent digne d’une opposition responsable et qu’ils talonnent le gouvernement sur ses politiques irresponsables qui sont en train d’amener le Québec au rang de province retardataire !

    Le Québec a besoin d’un Partie Québécois responsable et qui ne fait pas de diversion sur les vrais problèmes que rencontre un Québec en plein régression libéralo-caquiste !

    • Rien n’empêche qui que ce soit de mâcher de la gomme tout en marchant. En d’autres mots, gouverner c’est prévoir l’ensemble pas seulement les morceaux socio-économiques. Or le fanatisme islamique dérange (comme tout fanatisme d’ailleurs) et n’allez pas croire qu’elle ne va pas déranger l’activité économique qu’est le tourisme en France pour la prochaine année.

  7. Philippe Couillard a déjà déclaré que pour lui la laïcité était un «intégrisme laïque». Ce qui le situe.

    Voici un article d’autant plus pertinent qu’il a été écrit avant les résultats de l’enquête du Journal de Montréal.

    « Charlie Hebdo, la laïcité et le bal des faux-culs » (dernière partie)
    […] Le bal des faux-culs
    […] Interdire les signes religieux ostentatoires dans la fonction publique n’est en rien une forme de racisme et de discrimination. Ce qui vaut pour moi vaut pour autrui. C’est au nom de ce principe d’égalité que la République s’est formée. Au nom d’un autre grand principe, la séparation du politique et du religieux, que la modernité s’est constituée.

    Pourtant, il va falloir que le bal des faux-culs s’arrête à un moment donné. Que ceux qui avaient appelé à la censure des caricatures de Mahomet, comme l’avait fait Lamine Foura, ancien membre de Présence musulmane, un lobby islamiste, devenu soudainement un champion de la liberté d’expression, aient la décence de se taire. Il va falloir sortir de la victimisation systématique des musulmans comme sait si bien le faire Haroun Bouazzi, ce fantassin du communautarisme qui se drape dans la laïcité pour lui tordre le cou sous l’alibi fallacieux d’islamophobie.

    On ne l’a pas entendu sur le sort de Raif Badawi, ce libre-penseur saoudien condamné à recevoir 1000 coups de fouet.

    Comment se fait-il qu’aucun journaliste à Radio-Canada n’ait rappelé à Bouazzi que Charb et ses compagnons ont d’abord été accusés d’islamophobes avant d’être sauvagement assassinés. Pourtant, ce sont ces deux-là, Foura et Bouazzi, parmi d’autres, que le gouvernement Couillard consulte pour nous préparer un plan de match pour les prochaines années dans lequel il sera certainement question de tout, sauf de laïcité.

    Remobiliser les laïques
    Les musulmans laïques, ceux qui ont soutenu la Charte de laïcité du Parti québécois, ont été sciemment écartés par le gouvernement libéral et il ne s’est pas trouvé un seul journaliste pour demander à nos décideurs le pourquoi de cette éjection. Une vingtaine d’entre eux ont signé une lettre dans Le Devoir pour dénoncer la situation. On a même essayé de nous vendre la thèse de LA communauté musulmane soudée derrière le projet de Philippe Couillard tout comme on a essayé de nous faire gober la thèse des « loups solitaires », une pure construction médiatique. Non, mais de qui se moque-t-on?

    Il va falloir que les véritables laïques se ressaisissent et fassent entendre leurs voix, de nouveau, comme ils l’ont fait lors du débat sur la Charte. Il faut être clair: si nous ne sommes pas capables, aujourd’hui, de nous inscrire dans une démarche plus combative pour défendre la liberté d’expression et la laïcité, le Québec reculera de 50 ans. »

    http://actualites.sympatico.ca/nouvelles/blogue/charlie-hebdo-la-laicite-et-le-bal-des-faux-culs

    Qui voudrait revenir aux Belles Histoires des Pays d’en haut ?

  8. Soulignons, dans cette foulée que Tom Friedman, chroniqueur vedette au NY Times, blâmait cette semaine l’administration Obama pour ne pas avoir clairement souligné que les attentats de Paris étaient le fait d’islamistes radicaux:

    « When you don’t call things by their real name, you always get in trouble. And this administration, so fearful of being accused of Islamophobia, is refusing to make any link to radical Islam from the recent explosions of violence against civilians (most of them Muslims) by Boko Haram in Nigeria, by the Taliban in Pakistan, by Al Qaeda in Paris and by jihadists in Yemen and Iraq. We’ve entered the theater of the absurd. »

    Friedman continue : les déclarations de l’administration Obama

    « mak[e] it sound as if the Charlie Hebdo terrorists set out to commit a random act of violent extremism and only subsequently, when they realized that they needed some justification, did they reach for Islam. »

    Ceci nous rappelle que le premier ministre Couillard, dans une veine similaire, parlait de « chevaliers de l’obscurantisme » plutôt que d’islamistes radicaux…

  9. Courage ! Fuyons ! Telle semble être la devise de Philippe Couillard qui pense à l’instar de Robert Bourassa que le temps arrangera les choses. Sous le prétexte fallacieux que ce n’est pas le temps, son gouvernement procrastine. Faut-il ajouter que lorsque l’on manque de courage ce n’est jamais le bon moment. Et puis, confier ce délicat mandat à l’ineffable ex-ministre de la justice si proche du lobby juif et qui avec enthousiasme applaudissait son collègue Tomassi c’est condamner le Québec a accouché d’un projet ni chair ni poisson. Il ne faut surtout pas indisposer la clientèle libérale ! Quitte à ce que la majorité écope !

    Étant donné que vu la durée de son séjour en Arabie Saoudite, le Premier ministre doit conserver des liens d’affaires voire d’amitiés avec les autorités saoudiennes ne serait-il pas raisonnable qu’il dénonce avec fermeté le traitement inhumain et barbare imposé.

    Malheureusement, pendant que le PM banalise la situation, les intégristes eux ne se reposent pas. ils étendent leurs tentacules.

    Et que dire du multiculturalisme canadien à la sauce Trudeau tant vanté par le Premier ministre québécois qui, aujourd’hui en France, est considéré par le gouvernement comme un échec qui doit être jeté aux orties.

    • Je suis absolument d’accord. Mais nous savons très bien que M. Couillard a été conseiller en Arabie Saoudite et qu’il ne veut pas choquer ses petits amis «si démocrates»!

  10. À part l’argent (les « vrais affaires »), notre PM n’a aucune opinion ferme en quoi que ce soit : culture, éducation, santé, environnement, vie en régions, francisation, laïcité… rien d’important!
    Quand je pense à lui, un seul mot me vient à l’esprit: « trouillard »…
    Bravo pour votre article: espérons qu’il en retira quelque intelligence. J’ai honte qu’un tel type nous dirige, et nous représente à l’étranger…

  11. Monsieur Couillard n’a pas peur!

    Je lis et relis divers commentaires et je réalise qu’il y a chez certains
    un déni des résultats du 7 avril dernier au Québec.
    Monsieur Couillard a en six mois articulé un début d’équilibre budgétaire, dont certains croient que c’est une peccadille (2½ milliards à trouver dans cette immense machine…). M. Couillard ne s’est pas laissé distraire par aucune des Oppositions, par aucun syndicat, par aucun lobby… Ni par quelques questions de l’intérieur
    du parti libéral… Merci M. Couillard!
    Pour les autres priorités, M. Couillard a son calendrier. Plusieurs pensent qu’il se traîne les pieds… Archi-faux! Il nous faut un instant
    refaire le parcours des derniers 30 ans de cet homme et, si je suis
    tolérant, ouvert, démocrate… Je peux penser qu’étant au pouvoir, il ne peut simuler une action responsable sans avoir la certitude que tout le Conseil des ministres va le suivre… Bref, il ne faut pas qu’un autre Lisée de ce monde vienne dire en 2022, vous savez MOI (!),
    je n’aurais pas voté pour ça. Aussi, prenez le temps qu’il faut pour articuler la position minimale dans ce dossier et chaque fois que vous voudrez monter une marche en ajoutant des normes et règles,
    rappelez-vous que le Québec RÉEL est derrière vous monsieur Couillard.
    En 2018, vous serez jugez sur votre équilibre entre le faisable et le souhaitable POUR L’ENSEMBLE DES QUÉBÉCOIS. Quand on a 70 sièges, on est en droit de marcher visière levée, face à TOUS les QUÉBÉCOIS… Y compris ceux que J-F Lisée aime d’abord!!!!!

    • Oui, les Libéraux, hélas pour moi, parle d’une seule voix. Ils ne s’éparpillent pas en tergiversations décisionnelles. Ils adoptent des politiques et les respectent. C’est leur force. Personne ne renie les positions du Chef publiquement. Personne ne dénigre avec une petite pointe de sarcasme son meilleur allié ministériel. Personne ne conteste au vu et au su de tous des politiques fondamentales qui visent à donner une direction, une certaine fermeté décisionnelle. Personne dans le PLQ va rabaisser un collègue ministre en l’appelant monsieur la Charte. Qui à votre avis devrait avoir honte ? Moi

  12. À chaque fois que l’on fait un reproche aux anglophones, on nous traite de raciste. C’est toujours la même chose dès qu’on ose parler du terrorisme qui se sert de l’enseignement de l’Islam pour justifier ses actes. C’est drôle que ce soit toujours « nous » qui sommes les gros méchants. La Charia ce n’est quand même pas le petit catéchisme. Il faut faire une nuance entre une personne croyante et un fanatique, je suis bien d’accord, mais les racines sont les mêmes. C’est malheureux pour celui qui s’en tient à la prière. Le seul moyen de régler le problème est de privilégier la laïcité de l’état et le droit à la conscience personnelle, le droit à la critique.

  13. Malheureusement, PCouillard a été élu par des Québécois aveugles. Je pensais que le pire Premier ministre que nous avions eu était Jean Charest. Je me suis trompé, les deux pires Premier ministre que nous avons eu, Charest et Couillard. Même si c’est un roman, acheté le livre « SOUMISSION » de Houellebecq c’est une oeuvre prémonitoire.

  14. M. Lisée votre analyse manque de profondeur. La radicalisation islamique n’a rien à avoir avec la laïcité.

    Il s’agit de jeunes hommes démunis d’espoir, peu scolarisés, généralement chômeurs ou dans des emplois sans avenir, déboussolés, et souvent, psychologiquement instables. Nos propres radicaux de l’automne dernier étaient « made in Quebec », des descendants de Québecois de souche en totalité ou en partie. D’après leurs parcours, ils étaient mûrs à devenir proie de l’idéologie du jour. Reculez 40 ans et remplacez « militants islamistes » par « militants marxistes », surtout en Europe; c’est le même phénomène qui est à l’oeuvre.

    Le problème ne sera pas réglé en travaillant seulement en surface. La psychologie de la radicalisation commence avec le décrochage scolaire surtout chez les garçons. C’est le décrochage qu’il faut régler. La laïcité n’a rien à avoir là dedans.

    ML

  15. @Mazen Houdeib
    L’islamisme provient de l’islam. L’islam qui a besoin de se réformer.
    Pour nous en convaincre, voyons ces paroles du président de l’Égypte.
    Voici l’allocution du président égyptien Abd Al-Fattah Al-Sisi, prononcée le 28 décembre 2014 – récemment – devant les plus hautes autorités de l’islam de la Grande Mosquée d’Al Azhar, au Caire, qui est en même temps une des plus grandes universités islamistes du monde entier. C’est à partir de ce lieu que se définissent les plus hautes normes et la doctrine de l’islam. Al Azhar est pour l’islam ce que le Vatican est pour les catholiques.
    « Le problème réside dans notre idéologie. Cette idéologie a atteint un point où elle est une menace pour le monde entier. Il est inconcevable que 1.6 milliards de musulmans veulent tuer le reste de l’humanité, soit 7 milliards de personnes pour pouvoir vivre seulement entre eux. Je dis ces choses ici devant l’Al-Azhar, devant des religieux et des savants de l’islam.Vous devez vous opposer à l’idéologie actuelle avec fermeté. Laissez-moi vous le dire encore : nous devons révolutionner notre religion. Honorable imam de la Grande Mosquée Al Azhar, vous portez cette responsabilité devant Dieu. Le monde entier attend vos paroles, parce que la nation islamique est en train de s’effondrer et de s’autodétruire. Elle se dirige directement vers sa perte et c’est nous qui en sommes responsables.»
    M. Sami Aldeeb, professeur de droit islamique, renommé mondialement, abonde dans le même sens. Et nombre d’autres.
    L’islam doit se réformer ou être mis au ban des sociétés occidentales.

    • @François Ricard

      Je ne suis pas d’accord de généraliser. Je ne connais pas les 1,6 milliard des musulmans personnellement pour pouvoir présumer de leurs intentions. Vous non plus j’imagine. Même pas Al Azhar.
      En tant que Québécois, je ne vois aucun intérêt humain, national ou autre à stigmatiser des concitoyens à cause de leur religion. Un principe que j’ai appris dans la vie: la haine engendre la haine, la violence engendre la violence. Tous les extrémistes sont des alliés et s’alimentent mutuellement même lorsqu’ils sont opposés. Ceux qui payent la note sont les personnes modérées. Faites votre choix.
      Ça ne vous questionne pas le fait que l’origine idéologique des criminels vient d’un mouvement créé et soutenu justement par les gouvernements qui prétendent combattre le terrorisme ? De grâce, réveillons-nous.
      Avez-vous une idée des cultures qui forment ces 1,6 milliards de musulmans ? Avez-vous une idée sur le nombre de victimes musulmans tués par ces criminels qui se disent islamistes ? De Grâce informons-nous avant de suivre aveuglement les « Scoop » des nouvelles.
      Avez vous vu ou entendu un de ces criminels dire qu’il se réfère à Al-Azhar dans ses actions. Ces criminels ont crée leur propre référence en détournant tout ce qui bouge autour d’eux avec l’appui, encore une fois, de gouvernements qui prétendent qu’ils sont en guerre contre le terrorisme.

  16. Total appui à J.F.Lisée pour cette excellente mise au point sur P.Couillard et son irresponsabilité en ce qui regarde le terrorisme islamiste qui lève une sourde menace de moins en moins virtuelle jusqu’au monde industriel. Le Québec à St Jean, à Ottawa pas loin de Montréal nous avons déjà connus l’agression d’individus lobotomisés par le djihadisme.

    Peut t-on l’exprimer par des chiffres virtualisés mais expressifs sur l’accroissement d’un risque.

    À Montréal, si nous passons à 1.7 % ou 2.2% plus de risques de connaître des actions d’agitateurs ou plus graves par rapport à zéro pour cent cela reste peu de choses mais ce n’est plus le risque zéro. De là, l’irresponsabilité d’un premier ministre face à la montée du fondamentalisme islamique dans le monde, suite au carnage de Charlie, il est impossible de minimiser la question islamiste ce n’est plus possible.

  17. Monsieur Lisée,

    Vous savez déjà que j’ai le plus grand respect pour vous et pour votre ouverture et engagement. Comme citoyen québécois, laïque de conviction, et musulman de religion, je ne peux malheureusement être en accord avec votre lecture des évènements de Paris et du rapport du journal de Montréal.
    Sur ce point je suis totalement d’accord avec le Premier Ministre M. Couillard de ne pas participer à la manifestation de Paris, qui avait un but noble certes, mais qui était bourrée de suspects de crime de guerre et de représentants de pays qui appuient ouvertement les mouvements terroristes en Syrie et en Iraq de qui les deux criminels (Français de naissance et d’éducation depuis deux générations) qui ont perpétré l’attaque de Paris ont obtenu formation, entrainement et instructions.
    Je suis également d’accord avec le Premier Ministre M. Couillard de ne pas utiliser les termes clichés qui font l’amalgame entre une religion et des actes injustement reliés à cette même religion par des personnes qui ne représentent ni les musulmans ni la religion elle-même.
    Il me semble dans les circonstances que ce n’est pas M. Couillard qui a un manque de compréhension du sujet, mais plutôt certains journalistes qui nous ont habitué aux « Scoop » plutôt qu’à l’information objective.
    J’ai peur pour le Québec de se voir dicter des politiques de certains gouvernements étrangers qui, dans les meilleurs des cas, n’ont pas pu adopter des mesures d’intégration et des mesures sociales qui créent des citoyens à part entière et égaux.

    • Alors, donc M. Couillard savait davance qui serait là et qui n’y serait pas?

      Et Angela Markel aussi, je présume, si je vous suis bien devait le savoir. Et elle a décidé d’y aller quand même? Elle aurait dû annuler sa visite?

      De cette manière François Hollande se serait retrouvé seul avec ces dirigeants douteux. C’aurait envoyé tout un signal?

  18. Philippe Couillard n’a rien à cirer des islamistes, djihadistes et autres istes. Il est là pour les affaires. Il est là pour le business. Et dans le business, il ne faut pas oublier son part time job en Arabie saoudite et ses liens d’affaires avec le prince Abdullah quelque chose. Cela est suffisant pour le faire taire.

    Il faudra bien un jour démasquer ce visage à deux faces et se demander quelles sont ses véritables intentions ?

    • D’autant plus que le gouvernement Harper vient de signer un contrat de 15 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite pour la fourniture d’armes.
      L’argent avant les principes!

    • Effectivement, les liens de M Couillard avec l’Arabie saoudite semblent plus fort que sa volonté à travailler pour l’avenir des québécois et des canadiens en général.
      Ça dit tout ! Les vieux du temps, nos bâtisseurs, auraient dit que « le premier ministre a viré capot ».
      Ces faits du lien avec un pays aussi barbare étant connus avant son élection, je ne comprends toujours pas pourquoi les électeurs ont votés pour lui ! probablement l’ignorance et le flash politique pré-électoral en sont les cause.
      La paix sociale commence à s’effriter en France et partout dans le monde dans les pays incapables d’enquêter et de contrôler leur territoire et, nous n’en sommes pas exempts !
      Où sera M Couillard à ce moment ?

  19. S’exprimant à propos d’une loi sur la laïcité , Philippe Couillard, 1er ministre du Quebec dit :  »
    « Ça se fera au moment où les esprits se seront éloignés de la crise qu’on est en train de vivre où l’on pourra [éviter] de glisser vers la stigmatisation et l’exclusion des gens ».

    Serait-ce de la naïveté, de l’inconscience, du calcul politique? Monsieur Couillard ne semble pas avoir compris qu’il y a urgence et que ce sont  » ces gens » qu’il ne nomme pas qui non seulement s’excluent d’eux même mais veulent exclure tout ce qui n’est pas eux.
    Aziz Farès
    Journaliste
    Montreal

  20. M. Couillard a peur de déplaire à sa base électorale anglophone, francophone trudeauiste et allophone. La perception de l’importance de la laïcité n’est pas la même chez les anglos. J’ai vu et lu plusieurs reportages de médias anglophones qui blâmaient à mots couverts les gens de Charlie Hebdo pour ce qui leur est arrivé. La presse anglophone a aussi refusé en grande partie de reproduire les caricatures de Charlie Hebdo après le massacre. Le modèle multiculturel cher aux « canadians » a peur de tout geste favorisant l’assimilation des immigrants. En plus, on vit à côté des USA où les politiciens ont le mot God aux lèvres à chacune de leurs interventions, c’est même dans la devise du pays.

    Dire que le Québec fut déjà raillé par les anglophones comme étant la « priest ridden province ». Les temps ont bien changés et ça nous ramène au début. M. Couillard doit éviter d’aller à l’encontre de sa base électorale, anglophone, allophone et francophone trudeauiste. Tout est là et tant que les francophones non trudeauistes seront divisés, les Couillard de ce monde régneront sur notre province et nous resteront province.

    Claude Vaillancourt

  21. J’ai publié hier sur mon blogue le texte suivant, qui parle du choix des mots, ainsi que de la nécessité d’intervenir en éducation, comme le suggère le ministre belge.

    Nous assistons présentement à diverses interventions de politiciens québécois concernant la nécessité ou non d’intervenir rapidement sur la neutralité religieuse de l’état, ainsi que sur la radicalisation. Ce sont deux choses distinctes, et certains préfèrent reporter la question de la neutralité religieuse à plus tard de peur qu’un lien soit établi entre celle-ci et la radicalisation, cette dernière étant, dans le contexte actuel, surtout liée à l’Islam. Bref, on ne veut pas que la neutralité religieuse de l’État soit perçue comme une tentative de bâillonner une religion en particulier.

    Il convient alors d’être prudent dans le choix des mots. Les Français sont particulièrement habiles de ce côté. Par exemple, si vous vous retrouvez dans un train sans un ticket valide, le contrôleur vous dira que « vous êtes en situation irrégulière », un choix de mot qui n’implique pas automatiquement que vous avez commis une faute. Dans le cas de la radicalisation, on parlait récemment en France des « dérives sectaires liées à l’Islam », un choix de mots qui établit clairement le caractère unique des groupes radicaux par rapport à la religion dominante : il s’agit de sectes.

    Les sectes sont généralement des communautés fermées où un ou des gourous exercent un pouvoir important, voir total, sur les membres de la secte. Le gourou définit la doctrine de la secte, c’est-à-dire qu’il fournit une interprétation de faits d’actualité, de faits historiques, et de l’histoire sacrée, et utilise cette interprétation pour orienter et diriger l’action des membres.

    Il est connu qu’une avenue utilisée par ces sectes pour le recrutement est l’internet. Nous pourrions ici parler « d’hameçonnage religieux ». Le hameçonnage sur internet est généralement utilisé pour extorquer de l’argent d’un individu : l’information concernant votre compte bancaire ou votre carte de crédit est soudainement incomplète, et vous devez vous connecter au site fourni dans un courriel pour rétablir les faits (c’est-à-dire donner toutes vos informations à un inconnu se faisant passer pour votre banque).

    Le pattern du hameçonnage est simple : exposer une fausse réalité et exiger une action en réponse à cette fausse réalité. Refuser d’agir pourrait avoir des conséquences. Par exemple, dans le cas du hameçonnage financier, on pourrait ne pas permettre de transactions bancaires avant que vous n’ayez fourni l’information demandée. Le hameçonnage religieux fonctionne de la même façon : regardez la réalité que je vous présente, voyez ce qu’un dieu ou prophète en dit, et agissez en conséquence. Évidemment, tout cela prend un certain temps. On commence par un message simple, répété, puis il peut y avoir des rencontres, des cours, des cassettes, des prières, des vidéos, etc., jusqu’à ce que le membre potentiel perde progressivement tout esprit critique. À cela s’ajoute l’attraction de devenir un rouage soi-disant important dans l’avancement d’une cause qu’on vient à considérer juste.

    Contrer ce phénomène demande de développer l’esprit critique des individus, c’est-à-dire la capacité d’examiner attentivement les choses, afin de bien connaitre les faits avant de porter un jugement ou faire un choix. C’est un apprentissage qui doit commencer très tôt, à l’école. Et ce n’est pas facile. Les gens aujourd’hui prennent positions sur toutes sortes de sujets sans prendre le temps d’étudier les faits. Une simple rumeur suffit pour monter aux barricades.

    Enseigner aux jeunes à développer un esprit critique par rapport aux questions religieuses est encore plus difficile, mais cela est essentiel. Pour réussir, l’État ne doit pas être neutre par rapport aux religions, mais doit activement mettre en garde les individus contre la manipulation de l’esprit par les religions et les sectes. Il est important de bien comprendre que l’histoire sacrée d’une religion est un mélange de mythes et de certains faits historiques, et que le tout n’est pas une représentation exacte de la réalité.

    Malheureusement, l’État craint de s’engager dans le domaine des idées en intervenant au niveau de l’éducation, et se contente d’intervenir seulement au niveau des actions répréhensibles, condamnant les sectes prônant la violence. On s’attaque aux actions, et non à la cause de ces actions. Développer un esprit critique ne consiste pas seulement à juger de ce qui constitue une réponse raisonnable à une situation, compte tenu des faits, de nos valeurs, et de nos croyances, mais aussi à questionner ces faits, valeurs et croyances dans le contexte de la société actuelle. L’État se doit en tout temps de représenter la réalité, telle que décrite par un esprit critique, fondée sur des faits, exempte de croyances et de mythes. C’est là la véritable neutralité de l’État, celle qui doit se trouver au cœur de toute action, bien avant les signes et la tenue vestimentaire des individus.

    « Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. Cela veut dire que non seulement nous n’avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en avons d’autres qui s’accommodent très bien avec le faux. »  (Fontenelle)

  22. Comment s’en étonner ? Le Dr Couillard aime tellement l’Arabie saoudite qu’il aime exciter les Saoudiens en leur faisant de petites conférences sur la guillotine.
    C’est ce qu’a relevé Louis Cornellier dans un article du Devoir : «[D]ans son portrait, Alec Castonguay révèle, pour sa part, que Couillard est fasciné par l’Empire français sous Napoléon Bonaparte et, voici la clé, par la guillotine, dont il est « un spécialiste » ! Au début des années 1990, alors qu’il est neurochirurgien en Arabie saoudite dans un centre médical mis sur pied par une entreprise pétrolière, Couillard est membre d’un club d’histoire, dans le cadre duquel il présente une conférence sur la guillotine, une machine promue par un médecin français. Eh oui ! Sa conférence sera si populaire que l’historien amateur sera invité à la reprendre devant 200 soldats ingénieurs américains, en poste en Arabie saoudite, un pays qui applique encore la peine de mort. Ça ne s’invente pas, comme on dit.

    [Ami Khadir, à propos de l’Arabie saoudite, à l’émission Deux hommes en or, le 16 janvier : « On coupe la tête, on condamne à mort pour adultère, ou pour simple possession de drogues, et ensuite, la plupart de ces exécutions sont faites en coupant des têtes, et on les laisse sur la place publique […] »]

    « Une société qui codifie la mise à mort, qui l’inflige à ses citoyens, mais qui ostracise ceux qui exécutent cette tâche, c’est un phénomène intéressant », dit Philippe Couillard pour expliquer sa fascination pour cette affaire, révélatrice, continue-t-il, des « contradictions de l’humain». Deux minutes de réflexion psychanalytique suffisent, il me semble, pour comprendre ce qui se dit aussi — le sens caché — dans cette formule : une société qui vote pour sa mise à mort symbolique, économique et sociale, qui l’inflige à ses citoyens, mais qui ostracise ceux qui exécutent cette tâche, c’est un phénomène bien québécois. »

    http://www.ledevoir.com/culture/livres/421285/la-guillotine-de-philippe-couillard

  23. Au moyen-âge il y avait un engin de guerre à courte portée que l’on pourrait assimiler à un catapulte, une sorte de gros lance-pierre à courte portée. Cela s’appelait un couillard. Aujourd’hui nous avons un Couillard, une sorte de politicien à courte vue qui n’en est pas moins un agent de destruction de tout ce qui distingue le Québec du ROC. Il va finir par se faire lancer des pierres.

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