Sortir, Voir: Un Mike Ward pas si noir que ça / Mélancolies référendaires

Rire noir avec Mike Ward

Je n’étais jamais allé à un spectacle de Mike Ward. Je savais que son fond de commerce était, ben, le fond de culotte. Je ne voyais pas pourquoi je passerais deux heures à me faire parler d’organes génitaux en vadrouille.

Les démêlés de Ward avec la liberté d’expression ont donné de l’épaisseur au personnage et j’ai été frappé par les bonnes critiques entourant son dernier spectacle. Un spectacle post-traumatique, il faut le dire. Ward mène d’un tribunal à l’autre un combat controversé pour le principe de pouvoir rire nommément d’un jeune handicapé. Il a encaissé le choc en plongeant dans une dépression qui lui a donné des idées suicidaires.

Un hilarant tour de force

Il rend compte de parcours dans un spectacle hilarant qui constitue, à plusieurs niveaux, un tour de force. Oui, les organes génitaux sont au rendez-vous et les oreilles chastes devraient s’abstenir. Mais le commentaire comique que fait Ward de ses péripéties, ouvrant le bal dès ses premières secondes de monologue, est un bijou de dérision et d’autodérision.

Il réussit à enfiler les gags sexuellement chargés sur: les agressions sexuelles envers les enfants, Éric Salvail et Gilbert Rozon, le mouvement #metoo, les trans, tout en restant toujours du bon côté du sujet. Le fait qu’il chevauche ainsi constamment le fil du rasoir de la rectitude politique ajoute à la qualité des gags. On a constamment peur qu’il se fasse mal. Il réussit toujours à se rendre à bon port: au punch.

Sophie Durocher lui avait lancé le défi de faire de l’humour audacieux en s’attaquant, non aux handicapés, mais aux islamistes radicaux. Ward relève le défi au-delà de toutes les espérances et se met, là, à mon avis, vraiment à risque.

L’humoriste fait tout cela à travers une personnalité d’où ne se dégage ni prétention, ni méchanceté. Son personnage est attachant, amical. Quoiqu’un peu obsédé par les organes génitaux.

Au Club Soda jusqu’en juin, puis en tournée québécoise.


Mélancolies référendaires

J’ai été plongé cette semaine dans deux œuvres de mélancolie référendaire. Le très beau film de Félix Dufour-Laperrière tricote poésie-amour tourmentée et destin collectif.

Je vous dis tout: je ne suis pas bon public pour la mélancolie, alors j’ai un peu peiné. Mais si c’est le buzz qui vous plaît, vous serez comblé. La maîtrise du dessin est époustouflante: les vagues, le feu, le mouvement, on est subjugés.

Détour mélancolique aussi chez l’auteur Pierre Cayouette avec  »Les amoureux de l’an 2 ». Bref récit romantique et métaphorique sur des jeunes adultes amoureux au temps du premier référendum. Cayouette a une plume précise et évocatrice.

Pour les amoureux de spleen, d’amour et de consultation populaire.


En salle le 12 avril. Pour les salles et les dates, c’est ici

Les Amoureux du jour 2 en librairie.

 


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4 avis sur « Sortir, Voir: Un Mike Ward pas si noir que ça / Mélancolies référendaires »

  1. En réponse à Sortir.

    Toute bonne chose à dire n’est pas nécessairement bonne chose à dire devant tout public;

    ici, Nous sommes entre intellectuel.les j’imagine, volontaires, ce que vous nous dites de Mike Ward m’inspire et me rend à la fois prudent, puis audacieux.

    Manon, Catherine, Catherine, Sol, Geneviève et j’en passe, et des meilleur.es ?

  2. LUNDI 15 AVRIL 2019 – Monsieur Jean-francois Lisée : Rire noir avec Mike Ward – Je n’étais jamais allé à un spectacle de Mike Ward. Je savais que son fond de commerce était, ben, le fond de culotte. Je ne voyais pas pourquoi je passerais deux heures à me faire parler d’organes génitaux en vadrouille. Les démêlés de Ward avec la liberté d’expression ont donné de l’épaisseur au personnage et j’ai été frappé par les bonnes critiques entourant son dernier spectacle. Un spectacle post-traumatique, il faut le dire. Ward mène d’un tribunal à l’autre un combat controversé pour le principe de pouvoir rire nommément d’un jeune handicapé…

    – 🛴 C’EST-CE QUE TOUS LES MÉDIAS DISENT FAISANT DU COPIÉ-COLLÉ LES UNS AVEC LES AUTRES PARCE QU’ILS SONT TROP FEIGNANTS 😜 POUR REVOIR LE SKETCH DE QUELQUES MINUTES SUR YOUTUBE

    – J’AI LU VOTRE DERNIER LIVRE QUI EST AUSSI UN POST-MORTEM DE LA PRESSE 🐩 OU (DE CE QUI RESTE) DES MÉDIAS 🐏 ACTUELS – CE QUI FAIT QUE DE PLUS EN PLUS DE GENS S’EN DÉTOURNENT – ALLANT VERS DES MÉDIAS ALTERNATIFS QUI SONT AUSSI CRÉDIBLES (ET PARFOIS PLUS QUE MOINS) QUE LES MÉDIAS VENDEURS D’ANNONCES – RADIO-CANADA QUI NE VEND PAS D’ANNONCE VEND LE FÉDÉRALISME ET LE MULTICULTURALISME CANADIEN ET QUÉBÉCOIS – ET, PIRE, LES PLANS DE L’OTAN (U.S.A.) POUR LE MONDE – QUI NOS AMÈNENT IRRÉSISTIBLEMENT VERS LA TROISIÈME GUERRE MONDIALE 🤢🤮

    – ET MIKE WARD ?

    – AVEC SA MANIÈRE PARTICULIÈREMENT RETORSE TORDUE SOURNOISE DE DIRE LES CHOSE – LE SARCASME ÉTANT LE MOINDRE DE SES DÉFAUTS -– QUI FONT SON CHARME 😎

    – UNE FOIS DÉCODÉ SON PROPOS QUI SE LIT À PLUSIEURS NIVEAUX – IL NOUS PARLAIT DE LA MANIPULATION DONT A ÉTÉ VICTIME UN ENFANT CHANTEUR PAR SA FAMILLE SON MILIEU (AGENT) LE PAPE ET CELINE DION 🐍🐍🐍🐍

    – PARCE QUE TOUS LE CROYAIENT MALADE ET MOURANT

    – SE FAISANT BIEN VOIR DU PUBLIC PAR LEUR CHARITÉ CHRÉTIENNE POUR LE LAISSER TOMBER PAR LA SUITE LUI ET SES RÊVES DE CÉLÉBRITÉ MONDIALE

    – CE QU’ON A VU PAR LA SUITE FUT UNE AUTRE MANIPULATION – CETTE FOIS DES TRIBUNAUX 🐀 – ET ON NE PARLERA PAS ICI DE LA JUSTICE – PAR UN JUGE VOULANT SE FAIRE DU CAPITAL POLITIQUE – LUI-AUSSI – EN SE SERVANT – ENCORE – DU CAS DU DIT PETIT JÉRÉMIE

    – J’AI LU AUSSI LES TEXTES AFFLIGEANTS DU PROCÈS 🤦‍♂️🤦‍♀️

    *

  3. Un livre qui nous captive du début à la fin. On comprend mieux le vécu d’un chef en campagne électorale et les difficultés qu’il doit rencontrer devant les « médias ».
    Merci pour ce livre et pour la dédicace.
    Note: Quand je revis le référendum de 95, je ressens plutôt du chagrin que de la « douleur ».

  4. J’ai adoré le 1er Balado! J’attends le suivant avec impatience!
    La critique sur le livre de Jean Chrétien est tout à fait exacte! Que de trous de mémoire! Merci pour ces précieux rappels de la vérité!

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