L’amnésie prévisible de Dominique Anglade (intégral)

On ne peut pas dire qu’elle ne donne pas son 110 %. Dominique Anglade joue toutes les touches du clavier politique pour imposer sa présence dans le paysage médiatique. Parfois, elle se fait outrageusement optimiste : « Je vais gagner en 2022 ! » Parfois, elle semble tirer son texte de la pancarte d’un manifestant antivaccin : « Legault a plongé le Québec dans la noirceur ! » Parfois, comme au début janvier, elle réclame qu’on l’écoute et demande un débat d’urgence à l’Assemblée. Parfois, elle affirme qu’on l’écoute, mais qu’on ne l’entend pas, et elle se retire de la consultation hebdomadaire des chefs d’opposition, organisée précisément par le premier ministre pour faire semblant qu’il écoute.

Devoir de mémoire

Ils me trouvent insistant, les politiciens à la retraite. Chaque fois que j’en croise un (ou une), je m’informe sur l’avancement de leurs mémoires. Je fais de mon mieux pour culpabiliser ceux qui répondent qu’ils n’en font pas, que ça ne les intéresse pas. J’évoque leur responsabilité de témoigner pour que les historiens comprenne l’époque, la prise de décision, l’humeur, le climat, la tension comme la camaraderie. Tous n’ont pas la plume agile. Je les enjoins de se trouver un jeune auteur qui fera le travail de recherche pour eux et enregistrera, dans le détail, le parcours de leur vie.

Territoires non cédés, faut-il céder ? (Texte intégral)

Mes remerciements, d’abord, aux frères Molson, propriétaires du Canadien, pour avoir crevé l’abcès. En proposant gauchement d’accuser avant chaque match leurs centaines de milliers de partisans montréalais d’avoir injustement planté leurs pénates sur un territoire Mohawk non cédé, ils ont propulsé à l’avant-scène un débat qui mijotait à feu doux depuis quelques années. Faut-il vraiment, dans un geste certes ancré dans la bonne volonté, affirmer que nous sommes tous, au fond, des voleurs ?

La crise existentielle de Dominique Anglade

Si vous pensez que les livres écrits par des aspirants premiers ministres sont nécessairement rébarbatifs, vous n’avez pas lu celui de Dominique Anglade. Le récit qu’elle nous offre dans Ce Québec qui m’habite provoquera chez vous des tremblements de coeur, tant elle nous fait vivre l’immense drame vécu lorsque le tremblement de terre haïtien a emporté les siens.

L’essentiel de cette autobiographie sincère et sensible porte, non sur la politique, mais sur l’attachement, l’arrachement, l’immigration, l’exil, l’adaptation et les identités personnelles multiples.

Le « moment covid-19 » et l’avenir politique de François Legault

François Legault souhaitait être le premier ministre de l’économie. Il se voyait sans doute, au terme de son premier mandat en octobre 2022, se présenter comme l’homme qui a enrichit le Québec et réduit l’écart de rémunération historique avec l’Ontario. Donnez-moi un autre mandat, allait-il dire, et laissez-moi achever la tâche ! La tendance est bonne, le chômage est au plus bas, les salaires augmentent, les déficits sont un lointain souvenir, on débat de l’utilisation des surplus. Il ne dirait pas « Make Québec Great », mais ce serait tout comme.