Vie et vie de l’Ombre Jaune

51V0SWH807L._SL500_Bob Morane et l’Ombre Jaune ont fait les délices de mes jeunes années de secondaire. A l’heure où j’ai initié mon fils, vorace lecteur à neuf ans, aux aventures de Vernes en lui prêtant ma collection gardée depuis l’adolescence, j’ai voulu savoir ce que Vernes avait fait de son héros.

Cette aventure est la dernière de la série. Vernes l’a publié en 1995, il avait alors 77 ans.

Il offre d’ouvrir nos yeux sur les origines de Ming, ce maître-du monde en devenir, doté d’un pouvoir hypnotique, d’une fantastique connaissance scientifique, d’armées de quasi-zombies (les dacoïts, entre autres) et qui détient la capacité de voyager dans l’espace et dans le temps.

A travers de vieux documents, Bob Morane décode que Ming est un rejeton de la famille impériale — chinoise ? on l’a toujours présenté comme Mongol — fuyant une rébellion, recueilli par une mafia chinoise, puis, en Inde, par des extraterrestres s’étant creusé des tunnels sous la surface terrienne et qui lui donnent la capacité de vivre très longtemps.

Quand cela s’est-il passé? Présumement avant 1300, car on trouve ensuite des traces de Ming dans les récits de voyages (inédits) de Marco Polo, puis en Europe aux côtés de Robespierre, puis de Napoléon. (Mais, bizarre, pas de Hitler).

On ne voit cependant pas comment Ming, à 700 ans, peut avoir une nièce. La belle Tania Orloff, en effet, est présentée comme la nièce russe du vilain et c’est elle qui sauve Bob Morane d’une mort certaine, presque à chaque épisode. Elle n’apparaît pas dans ce dernier récit.

Au total, un texte malheureusement paresseux. Imaginer le parcours du jeune Ming était l’occasion de plus d’ambition, de plus de souffle, d’un récit à la hauteur du super-vilain créé par Vernes. Il faut maintenant en faire son deuil.

Ma note 1/5