Sortir, Voir: Le Sadisme, version Marquis et version économie

Comme tous les vendredis, je vous livre mes recommandations de choses à voir. Cette semaine, le Marquis de Sade et, encore plus sadique, la crise économique de 2008 !

Sur les planches: La contagieuse perversion du sadique marquis

lepageEst-ce un compliment ? Robert Lepage, complètement, à demi, ou pas du tout habillé est parfaitement crédible en marquis libidineux. Quills, la pièce qu’il co-met en scène et où il tient le rôle titre de Sade en fin de vie est un petit bijou de perversion au carré. Au carré car dans la lutte entre le bien (l’abbé joué par l’autre co-metteur en scène Jean-Pierre Cloutier) et le mal qui se joue sous nos yeux, le mal a toujours une longueur d’avance et une voie d’échappement. On peut y voir une allégorie sur la futilité de la censure, ou sur le pouvoir destructeur de la perversion. C’est, en tout cas, preuve que deux siècles après son décès, Sade continue à nous hanter.

À l’Usine C jusqu’au 9 avril.

 

La crise de 2008 vue par ceux qui l’ont vue venir

bigshortJe ne croyais pas que c’était possible. Raconter la crise boursière de 2008 en respectant scrupuleusement les faits, sans assommer le spectateur, en y insérant des performances de bon calibre.

C’est le pari tenu de The Big Short (Le Casse du siècle), fondé sur le livre du journaliste Michael Lewis et racontant l’histoire d’une bande de courtiers qui ont prévu, bien avant tout le monde, que la bulle immobilière allait éclater, entraînant avec elle une partie de l’économie mondiale.

C’est allumé, c’est parfois drôle et, comme l’économie réelle, c’est terrifiant.

En DVD et en films sur demande.

Pour en voir plus sur la crise, ces quelques suggestions

Oscar du meilleure documentaire en 2011, Inside Job démonte l’irresponsable échafaudage financier construit par les grandes banques américaines et cherche les coupables.

Disponible entre autres sur iTunes.

L’excellente série documentaire de PBS présente en ligne deux ajouts intéressants à cette histoire.

En octobre 2009, Frontline produit The Warning, expliquant comment, dix ans avant la crise de 2008, Brooksley Born, qui dirigeait une agence de régulation financière à Washington, avait tenté de tirer la sonnette d’alarme, pour être réduite au silence par des membres de l’administration Clinton, le président de la FED et les banques. (Clinton s’est excusé depuis). On peut voir The Warning en ligne ici.

https://youtu.be/ACkiKVtF3nU

En janvier 2013, Frontline produit The Untouchables, sur les raisons pour lesquelles aucun dirigeant de Wall Street n’est allé en prison depuis la crise de 2008. En ligne ici.

https://youtu.be/pU8iprs6gjE

À votre tour !

Vous les avez vus, aimés, détestés ? Avez des suggestions ? Allez-y !

Pour voir les autres recensions de choses à voir, c’est ici.

Ce contenu a été publié dans Sur le Blogue par Jean-François Lisée, et étiqueté avec , , , , , , , . Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !

1 avis sur « Sortir, Voir: Le Sadisme, version Marquis et version économie »

  1. Sur le thème du Marquis de Sade, à lire : « La passion de la méchanceté – Sur un prétendu divin marquis », du philosophe Michel Onfray, Éditions Autrement, Paris, 2014 181 pages.

    « Pourquoi Sade, qui fut aux dires de ses hagiographes, coupable de séquestrations, de viols en réunion, de menaces de mort, de traitements inhumains et dégradants, de tortures, de tentatives d’empoisonnement, fut-il porté aux nues par l’intelligentsia française pendant tout le XXe siècle? De Breton à Bataille,de Barthes à Lacan, de Deleuze à Sollers, tous ont vu en lui un philosophe visionnaire. défenseur des libertés, un féministe victime de tous les régimes?
    Fidèle à sa méthode, Michel Onfray croise la vie, l’oeuvre et la correspondance de Sade. Romancier, il n’y aurait rien à redire de ses fictions : mais Sade se réclame de la philosophie matérialiste, mais il laisse une place possible à la liberté, puis fait le choix du mal. Dès lors, cet homme triomphe moins en libérateur du genre humain qu’en dernier féodal royaliste, misogyne, phallocrate, violent ».

Les commentaires sont fermés.