À Voir: Le moment perdu de l’égalité raciale

Je savais qu’il y avait un trou dans ma culture historique américaine. Lincoln, oui, je connaissait. La guerre civile. La proclamation d’émancipation des noirs.

J’avais repris le fil avec Martin Luther King, Selma, les grandes lois réparatrices des années 1960.

Mais entre les deux ? Au tournant du 19e et 20e siècle je savais qu’il y avait le progressiste Théodore Roosevelt et l’invention de l’État moderne. Ensuite son neveu Franklin allait sortir le pays de la crise de 1929 et créer l’État providence.

Mais… ou était passée la suite de Lincoln ? L’impact de la proclamation d’émancipation ? Pourquoi l’abolition de l’esclavage ne produit-elle pas l’égalité ? Pourquoi faut-il attendre un siècle ?

Pendant les vacances, j’ai écouté les formidables quatre heures de documentaire de PBS sur cette période dite de la « Reconstruction », qui va de la fin de la guerre civile jusqu’à la première guerre mondiale. Un visionnement indispensable (d’abord présenté en avril dernier, cela m’avais échappé.)

Analyses et récits entre vos deux oreilles: cliquez sur l’image.

Oui, il y eut un moment ou les noirs américains ont eu le droit de propriété, le droit de vote, le droit de siéger dans les législatures des États du Sud, à la Chambre des représentants, au Sénat américain. Oui, il y a eu un moment ou les racistes du Sud furent mis sur la défensive.

Mais l’histoire de ce siècle est celui de la contre-offensive blanche. D’abord ténue et désorganisée, puis violente et systématisée, un moment de grande noirceur et de recul. C’est dur à regarder. Mais c’est extraordinairement éclairant sur les racines de la situation raciale américaine actuelle, y compris sur les débats entourant le blackface, les statues des confédérés au Sud, la culture populaire.

Bref, un visionnement essentiel. Il n’est pas disponible sur le site de PBS, mais je l’ai trouvé sur YouTube. Voici d’abord la bande annonce, puis l’intégrale:

L’intégrale:

https://youtu.be/y7ypw_mNn8A

 


La bande annonce de ma dernière balado Lisée101:

La bande annonce d’une récente balado Lisée202:

 

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !

1 avis sur « À Voir: Le moment perdu de l’égalité raciale »

  1. Un détail: Franklin Roosevelt était le neveu par alliance de Theodore, l’épouse de FDR étant la nièce de Teddy. Ils avaient bien entendu un ancêtre commun, mais seulement au XVIIe siècle…

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