J’en appelle à la compétence cumulée de toute la communauté universitaire québécoise, car nous sommes confrontés à un problème analytique de première grandeur.
Comment expliquer que, pour prendre cet exemple, il y ait davantage d’actes anti-sémites en Ontario qu’au Québec, par habitant, alors que la loi 101 ne s’applique pas en Ontario ?
Je pose la question parce que l’éditorial du numéro courant du Suburban explique clairement que les abjects gestes anti-sémites montréalais de la semaine dernière (cinq institutions juives attaquées) trouvent leur racine dans « l’enseignement du mépris » qui a cours au Québec depuis l’adoption des lois linguistiques et depuis que les Canadiens-français ont osé affirmé qu’ils avaient été victimes de discrimination dans le passé.
Voici un extrait de cette prose:
Law and legislation, rule and regulation have been heaped on Quebecers in everything from language policy to school pedagogy perpetuating myths. When you have generations of people being indoctrinated in the propaganda of an original sin and of an all-protective state as the antidote, the effect can only be toxic. If the state is the protector and the state grants supremacy of one group over others, then the logical outgrowth is that the “others” – the minorities – are marginalized. Not by overt assertion, but by subliminal seduction. And young minds are the most affected.
It opens the door to any person with a gripe against society, or frustrations with their own lives, to take it out on others. The others. “Les autres.” It is about the demonization of those who are different in order to soothe our frustration with ourselves. It makes hate easy and, sadly, satisfying.
Cette thèse peut s’appliquer au Québec. Mais comment expliquer que les « mythes » québécois débordent des frontières et atteignent les minorités, y compris juives, des autres provinces ?
C’est un grand mystère de la science politique moderne. Un trou noir. A moins que le trou ne réside dans la pensée de l’éditorialiste du Suburban.