La blague n’est pas de moi. Je vous jure, j’essaie d’arrêter. Elle est d’un internaute commentant sur le site de La Presse le billet de l’éditorialiste Ariane Krol au sujet de la proposition d’un fan de l’ex-premier ministre de baptiser Échangeur Robert-Bourassa le futur et revampé échangeur Turcot.
Ariane Krol apporte son soutien à la proposition:
Pour un homme politique aussi sinueux, c’est le grand ouvrage idéal. Même ses détracteurs devraient être d’accord avec cet argument.
Excellente remarque. C’est le grand Jean V. Dufresne qui avait le mieux décrit le processus argumentaire de Robert Bourassa en parlant de: l’arabesque luxuriante du pretzel. C’est pourquoi je ne m’oppose pas à ce qu’on baptise un pretzel au nom de l’ex-PM.
Mais sur le fond, ma position est inchangée. Je ne m’oppose pas qu’il y ait des lieux publics qui portent le nom d’un homme qui fut élu quatre fois premier ministre par les Québécois — il y a déjà LG2, une autoroute à Québec, une bibliothèque à Outremont (ils m’ont laissé être membre!).
Je ne pose qu’une condition. Comme Robert Bourassa fut le seul chef de gouvernement élu, en Occident dans la seconde moitié du 20e siècle, à avoir emprisonné cinq poètes pour délit d’opinion – pendant la crise d’Octobre et en toute connaissance de cause — je demande simplement que le futur Échangeur Robert Bourassa dispose d’une sortie, ou d’une bretelle, ou d’un cul-de-sac, dit des « poètes emprisonnés ».
Affaire conclue?