Après Le Tricheur et Le Naufrageur… L’Échangeur?

20070628-085418-g-150x150La blague n’est pas de moi. Je vous jure, j’essaie d’arrêter. Elle est d’un internaute commentant sur le site de La Presse le billet de l’éditorialiste Ariane Krol au sujet de la proposition d’un fan de l’ex-premier ministre de baptiser Échangeur Robert-Bourassa le futur et revampé échangeur Turcot.

Ariane Krol apporte son soutien à la proposition:

Pour un homme politique aussi sinueux, c’est le grand ouvrage idéal. Même ses détracteurs devraient être d’accord avec cet argument.

Excellente remarque. C’est le grand Jean V. Dufresne qui avait le mieux décrit le processus argumentaire de Robert Bourassa en parlant de: l’arabesque luxuriante du pretzel. C’est pourquoi je ne m’oppose pas à ce qu’on baptise un pretzel au nom de l’ex-PM.

Mais sur le fond, ma position est inchangée. Je ne m’oppose pas qu’il y ait des lieux publics qui portent le nom d’un homme qui fut élu quatre fois premier ministre par les Québécois — il y a déjà LG2, une autoroute à Québec, une bibliothèque à Outremont (ils m’ont laissé être membre!).

Je ne pose qu’une condition. Comme Robert Bourassa fut le seul chef de gouvernement élu, en Occident dans la seconde moitié du 20e siècle, à avoir emprisonné cinq poètes pour délit d’opinion – pendant la crise d’Octobre et en toute connaissance de cause — je demande simplement que le futur Échangeur Robert Bourassa dispose d’une sortie, ou d’une bretelle, ou d’un cul-de-sac, dit des « poètes emprisonnés ».

Affaire conclue?

Ce contenu a été publié dans Le gag de 15h15 par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !