Ce n’est pas une chose pour laquelle on s’entraîne. Et lorsque ça vous arrive, votre réaction immédiate est nécessairement viscérale, donc révélatrice de la force, ou de la faiblesse, de votre caractère. La réaction de Donald Trump lors de la première tentative d’assassinat était en tout point remarquable. Atteint à l’oreille, il s’est d’abord accroupi pour se protéger contre d’autres projectiles potentiels. Puis, lorsqu’il a reçu de ses gardes du corps le signal qu’il pouvait bouger, il ne s’est pas fait petit pour se camoufler derrière les agents, comme eux-mêmes l’auraient préféré. Non, il s’est dressé le plus droit possible, dominant la scène. Le sang visible sur sa joue, il a haussé le poing, en signe de défi, et crié : « Fight, fight, fight ! » C’était parfait. Il a créé pour l’histoire un moment de force, de défiance, de détermination à ressortir plus grand des obstacles placés sur son chemin. Et quelles photos !
Archives d’auteur : Jean-François Lisée
Autobiographie non autorisée
On doit à l’animateur américain Johnny Carson le concept de l’autobiographie non autorisée. Il s’agirait, a-t-il expliqué, d’écrire sa propre histoire, mais seulement sur la base d’entrevues réalisées avec des gens qui ont entendu parler de vous, en excluant ceux qui vous connaissent vraiment. Présent dans l’espace public depuis un certain temps, je me proposais de modifier la technique en mettant bout à bout les inexactitudes et faussetés publiées à mon sujet. Cela ne faisait malheureusement pas plus qu’un chapitre ou deux.
Le tabou
Cela s’est passé dans une école secondaire, publique et francophone, du quartier Côte-des-Neiges, à Montréal. En consultant les réponses données à un questionnaire en ligne envoyé à ses élèves, l’enseignant Francis Richer, gai et fier de l’être, a lu ce qui suit : « vive les génocides envers les lgbtq », « francis le gay vas mouriir », « francis nest pas un bon prof il ma agresser dans le lit ». Ces réponses, anonymes, provenaient de 10 de ses 75 élèves de 2e secondaire, âgés de 13-14 ans.
La liberté d’expression à géographie variable d’Elon Musk
Lorsque Donald Trump a remporté l’élection présidentielle de novembre 2016, Elon Musk a soutenu que c’était bien la preuve que nous vivions tous dans une simulation. Comme dans le film La matrice. Une théorie veut en effet que les ordinateurs de la fin du siècle seront assez puissants pour simuler toute l’existence humaine. On peut penser que nous sommes les produits de la simulation d’un jeu pour ado de 2124. D’un ado un peu sadique, qui, lorsqu’il se lasse de torturer des fourmis à l’aide d’une loupe et d’un rayon de soleil, modifie les paramètres de notre logiciel pour nous voir souffrir.
Le rapetissé
Je m’inquiète pour François Legault. Sérieusement. D’abord, il faut lui rendre l’hommage qui lui est dû. Il y a 13 ans, il a lancé l’entreprise la plus ardue qui soit : créer un nouveau parti politique. Il n’avait qu’un objectif : devenir un premier ministre qui allait propulser, comme il s’en croyait capable, l’économie québécoise. Simultanément, il souhaitait redonner du tonus au système d’éducation. Le reste ? Des distractions.