C- pour les Rescapés

RESCAPES-E1-_326-150x150À quel personnage des Rescapés vous êtes vous attaché, ce mardi soir ? Aucun ? Alors vous êtes comme moi. Certes, après une mise en place qui parut interminable, le bond de la famille de 1964 à 2010 a donné le cadre de  quelques bonnes blagues, induisant quelques sourires.

Le contraire eut été étonnant, compte tenu du décalage. La barre était basse et à la portée du moindre des finissants de l’école de l’humour. Rescapés n’en livre guère plus.

On sort de cette heure avec un intérêt très faible à en connaître la suite. Le scénariste Frédéric Ouellet nous avait beaucoup mieux accrochés avec la première heure de sa Grande Ourse.

Les acteurs, notamment Roy Dupuis et Guylaine Tremblay, font le maximum avec les rôles dont ils ont hérités. La caméra, les décors sont léchés, mais on se serait cru en droit de ne pas repérer des anachronismes.

L’adolescente de 1964 dit ainsi « ferme-la » à son frère. J’existais en 1964 et je me souviens qu’on disait « ferme ta yeule ». La mère se demande si les Russes n’ont pas créé une « réplique » du Mont-Royal. Réplique ? Vraiment ? Et disait-on comme juron « shit » en 1964. Il me semble que c’est venu plus tard.

Il y a un moment où les Rescapés remplissent un jerrycan dans un libre-service. C’est cher, mais Roy-papa-Boivin ne note pas que le prix est au litre plutôt qu’au gallon. On attend avec intérêt le moment où il devra payer, avec des billets de 1964 (et peut-être quelques deux dollars !), et voir l’employé refuser cet argent périmé. Mais cette scène n’existe pas.

On ne comprend pas pourquoi ils arrivent la nuit, puis passent illico à l’aube (ce sera peut-être expliqué plus tard). Passons sur le fait qu’un couple fait l’amour sur un arbre du Mont-Royal à cinq heures du matin ! Nous sommes cependant un certain nombre de Montréalais à l’écoute, qui avons remarqué que la famille Boivin quitte le Mont-Royal pour se rendre à leur maison, mais, en chemin, rencontre un squeegy… en direction du Mont-Royal.

Des détails, mais cela fait beaucoup pour une première heure. Bon prince, je leur en donne encore deux. Après, ils ne pourront plus me rescaper.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !