Je suis au regret de vous informer, chers lecteurs, qu’il faut commencer à vous préparer intellectuellement, et émotivement, à la réelle possibilité que nos voisins du Sud élisent Donald Trump le 5 novembre prochain. Il y a un scénario où il pourrait gagner en trichant. Si le calcul d’une majorité de grands électeurs repose sur la Géorgie, ses sbires se sont organisés pour pouvoir refuser de certifier l’élection dans cet État, et donc forcer le Congrès à constater qu’il n’y a pas de gagnant. Dans ce cas, la Constitution a prévu un plan B : le président est élu à la majorité des États représentés à la Chambre des représentants, ce qui donnera la victoire à Trump — même si la majorité des sièges est occupée par des démocrates. C’est que l’on compte par État, pas par siège.
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Du bon usage des tentatives d’assassinat
Ce n’est pas une chose pour laquelle on s’entraîne. Et lorsque ça vous arrive, votre réaction immédiate est nécessairement viscérale, donc révélatrice de la force, ou de la faiblesse, de votre caractère. La réaction de Donald Trump lors de la première tentative d’assassinat était en tout point remarquable. Atteint à l’oreille, il s’est d’abord accroupi pour se protéger contre d’autres projectiles potentiels. Puis, lorsqu’il a reçu de ses gardes du corps le signal qu’il pouvait bouger, il ne s’est pas fait petit pour se camoufler derrière les agents, comme eux-mêmes l’auraient préféré. Non, il s’est dressé le plus droit possible, dominant la scène. Le sang visible sur sa joue, il a haussé le poing, en signe de défi, et crié : « Fight, fight, fight ! » C’était parfait. Il a créé pour l’histoire un moment de force, de défiance, de détermination à ressortir plus grand des obstacles placés sur son chemin. Et quelles photos !
Poutine sans frontières
Les nouvelles sont bonnes pour le despote russe. Sa ténacité dans l’affaire ukrainienne commence à porter ses fruits. Au moment d’y lancer ses tanks, il y a un peu plus de deux ans, Vladimir Poutine avait tragiquement sous-évalué le potentiel de résistance d’un peuple gouverné par un humoriste qu’on n’aurait tout simplement jamais imaginé en chef de guerre. Poutine avait aussi compté sur l’indiscipline d’une organisation, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), que le président français venait de déclarer en « mort cérébrale ». Son invasion a sorti l’alliance du coma, l’a rendue plus active que jamais, y faisant entrer deux nouveaux membres, la Suède et la Finlande.
L’ IA au service de la mort à Gaza
La guerre, c’est compliqué. On ne tire pas n’importe où, n’importe comment et avec n’importe quelle arme. A fortiori lorsque l’ennemi est un groupe terroriste armé qui a choisi de se fondre dans la population civile. Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, au lendemain de l’attaque barbare du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, les autorités de Jérusalem ont toujours prétendu attaquer de façon à réduire les pertes civiles, allant jusqu’à aviser les populations, par tracts et par textos, d’un bombardement imminent. L’ampleur de la destruction de Gaza semblait jusqu’ici, à elle seule, démentir cette prétention.
Les accents gaulliens de Gabriel Attal
Les parlementaires québécois suivaient avec attention, jeudi, le discours du premier ministre français. Les mots choisis étaient forts, offrant aux liens franco-québécois une couleur d’éternité, de jeunesse éternellement renouvelée. Il se passa quelque chose lorsque l’invité d’honneur déclara ce qui suit : « Certains pensaient sans doute que le français avait pour vocation à disparaître de la carte de l’Amérique du Nord. Ils ne connaissaient pas les Québécois… »