Legault face au Péril Orange

C’est quand même bizarre, cette obsession. À la sortie du débat de jeudi dernier, le premier ministre a montré son jeu, affirmant que son premier objectif avait été de dénoncer Québec solidaire et son appétit fiscal envers la classe moyenne.

On comprend l’homme d’affaires Legault de ne pas adhérer à la doctrine solidaire. Mais il a amplement de quoi s’opposer aussi aux autres partis qui tentent de lui ravir des sièges. Ses députés sortants en Beauce et dans certaines circonscriptions de Québec ont dû être très étonnés d’apprendre que la menace venait des solidaires et non d’Éric Duhaime, capable, lui, de réunir 3000 personnes dans la capitale.

Les accros

Le tollé est assourdissant. Il vient de chaque recoin de la province. Du coeur de la métropole jusqu’au village le plus éloigné. Le boulanger est aux abois. L’usine est en panique. L’hôpital et l’école sont en manque. Les économistes clament que « les entreprises font face à une pénurie sévère et qui s’aggrave ». Il s’agit de « la plus grande menace économique » qui puisse nous guetter. La chambre de commerce connaît le remède : « Il faut “booster” l’immigration ! »

La JustinTrudeauisation de Gabriel Nadeau Dubois

Combien de fois l’aspirant premier ministre de Québec solidaire a-t-il prononcé le mot « pauvreté » pendant son discours de lancement de campagne ? Zéro. « Pauvres » ? Idem. « Travailleurs », « syndiqués », « non-syndiqués » ? Zilch. « Itinérants », « assistés sociaux » ? Ils ont vraisemblablement été jetés à la poubelle de l’histoire solidaire, avec les prolétaires et la classe ouvrière.