Sacha Guitry et les mystères du troisième lien

Quand on croit que tout a été dit sur un sujet, il faut se tourner vers Sacha Guitry. Dramaturge, cinéaste et bon vivant, Guitry avait l’art de trouver du sens dans la bêtise, et inversement. Il m’a donc semblé qu’il était la seule personne au monde, vivante ou morte, qui pouvait nous éclairer utilement sur la décision du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de faire revivre le troisième lien.

Les bonnes idées d’André Pratte

« L’histoire économique du Québec est jalonnée de grands projets, de la Manic à la Baie-James. Cette fois-ci, tous les experts s’entendent, le grand projet dont le Québec a besoin n’est pas fait de béton et d’acier, mais de productivité et d’innovation. » La citation, de bon sens, est tirée du « nouveau plan économique » déposé — et pour l’essentiel adopté — lors du conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ) en fin de semaine.

La contre-révolution

Lisez ce qui suit : il faut « placer la grande industrie forestière sous contrôle public [participation majoritaire de l’État] en envisageant, au besoin, la nationalisation complète ». La phrase est-elle tirée du Manifeste du Parti communiste de Marx ? Elle le pourrait. Mais on peut la lire dans le programme de Québec solidaire (QS), rédigé en 2006, revu et réadopté depuis, y compris en 2017. Il est, pour l’instant, en vigueur.

Le contre-révolutionnaire

Le destin ne vient pas vous cueillir au petit matin à votre porte pour vous conduire aux sommets. Tout au plus vous fait-il un signe ambigu, de loin, entre chien et loup, alors que vous êtes vous-mêmes dans un demi-sommeil. La chose est possible, semble-t-il dire (le destin). Pas certaine, pas probable, possible. Mais seulement si vous saignez sang et eau, faites preuve d’audace et de ruse, d’intelligence et de séduction, profitez des erreurs de vos concurrents ou de leurs problèmes conjugaux ou de santé, bref du hasard des choses, petites et grandes. Et encore, ajoute-t-il (le destin, toujours), je ne suis pas complètement certain de ce que j’en dis.