L’avalée

Voilà, c’est fait. Valérie Plante a été avalée. La machine à peur activée en permanence par l’establishment anglophone, le Conseil du patronat et la Chambre de commerce chaque fois que le Québec veut affirmer son caractère francophone (ou ses valeurs laïques) a fini par engloutir la mairesse. Devenue elle-même rouage de l’engin, elle déclarait mercredi que la politique québécoise envers les universités anglophones était « une attaque directe contre Montréal ». Comment arrive-t-elle à faire s’équivaloir le sort de deux universités, McGill et Concordia, à « Montréal » ? C’est qu’elles « contribuent directement à la vitalité économique du coeur du centre-ville ». Alors, dit-elle, « pénaliser les universités anglophones, no thanks ! ».

La piastre à Parizeau

Dessin du Syndicat des fonctionnaires, lors d’une négociation en 1979.

Régis Labeaume est sorti du placard. Il est indépendantiste. Bon, on savait qu’il fut naguère candidat du Parti québécois à Québec. Mais le temps passe et les convictions fluctuent. Pas pour Régis. Dans sa chronique de La Presse, il met les choses au clair. Mais il a pris en grippe Paul St-Pierre Plamondon. Ce qui est son droit le plus strict. Régis a la dent dure généreuse. Il a entamé une chronique sur le Parti libéral du Québec en annonçant : « Je serai sans coeur, mal avenant et condescendant. » Promesse tenue. Geneviève Guilbault est une de ses têtes de Turc : GG, écrit-il, « ne se prend pas pour un 7-Up flat ». Ceux qui lient la crise du logement à la vague d’immigration, comme PSPP (et les banques canadiennes), écrivait-il le 22 janvier, créent des « métastases xénophobes » et nous préparent une campagne électorale où « ça va roter du vieux sûr ».

Désenchantés

Saviez-vous que dans Jean-Talon, lundi, un électeur de 104 ans a participé au vote ? Également deux résidents de 103 ans et cinq de 100 ans. Il y a aussi ceux qui ne se sont pas présentés. Ainsi, le taux de participation des inscrits de 106 ans fut de 0 %. (Il n’y en avait qu’un.) Pour les 62 centenaires présents sur la liste électorale, donc présumés en état de voter, le taux de participation fut d’un peu moins de 25 %, la moitié du taux général, élevé, de 56 % pour la partielle. Je parie toutefois qu’il s’agit d’un record, qui sera battu à chaque cycle électoral à venir. L’impact politique du vieillissement se déploie devant nous, s’avançant — ce qui est désormais un spectacle rare — à la vitesse d’un glacier.