Identité anti-québécoise (intégral)

Je passe trop de temps sur X, je le confesse. Mais c’est là que le premier indice m’est apparu, l’an dernier. Un internaute a écrit ceci: “Un de mes vieux chums qui a grandi comme moi dans Villeray. Il est prof au primaire dans une école très multiethnique de Montréal. Il en a assez, il déménage hors de l’île. Loin de l’île. Le gars est pas politisé et pas vraiment plus nationaliste que le Joe moyen. À son école, les jeunes, principalement du Maghreb et d’Haïti, refusent l’identité québécoise. S’il leur dit qu’ils sont Québécois (ils sont la plupart nés ici) : hilarité générale ou même mépris ouvert pour notre nation. Les parents affirment également que leurs enfants sont Marocains, Algériens, Haïtiens mais mon dieu pas Québécois.” J’ai voulu parler à ce prof, mais il a refusé. 

Invocation artificielle

Google a mis en ligne, dans nos parages la semaine dernière, sa version de l’intelligence artificielle, qu’il appelle Gemini. Je suppute qu’il a écarté son paronyme « Genesys ». Dans un des derniers films Terminator, c’est le nom du logiciel programmé pour prendre le contrôle de la planète. Dans un demi-siècle, peut-être avant, les choses allant si vite, quelqu’un écrira la genèse de la nouvelle ère. Il s’agira de déterminer qui furent les démiurges de l’intelligence artificielle (IA). Comment la décision de la laisser sortir du laboratoire fut-elle prise ? Et lorsque les gens conscients du danger ont voulu éviter le pire, pourquoi ont-ils échoué ?

Dévitaliser le vote

Le jour des prochaines élections municipales, certains d’entre vous pourront rester à la maison. Bon, c’est vrai, la dernière fois, vous étiez 61 % à ne pas aller voter ce jour-là. En novembre 2025, pour 300 000 Québécois répartis dans 21 villes, point besoin d’enlever pantoufles et robe de chambre. Sur votre ordi ou sur le téléphone intelligent dont vous êtes devenu l’esclave, entre une vérification de courriel et la dernière pirouette féline sur YouTube, vous pourrez accéder au site électoral de votre ville à l’aide d’un mot de passe qu’on vous aura envoyé précédemment et « liker » le candidat de votre choix. Euh. Je voulais dire : voter pour le candidat de votre choix.

École anormale

Ce n’est pas normal. Tous les parents québécois attendent avec une dose d’anxiété les résultats des votes des assemblées syndicales d’enseignants. Pas seulement pour se rassurer sur l’absence de jours de grève à venir. Mais pour comprendre ce qui se passera dans la classe de leurs bambins si trop d’élèves en difficulté accaparent le prof.

Le choix (de Dieu) de l’Iowa

« Dieu a regardé le paradis qu’il avait prévu créer [la Terre] et a dit : “J’ai besoin d’un gardien.” Alors Dieu nous a donné Trump. »

La vidéo, virale, est exceptionnelle pour au moins deux raisons. D’abord parce qu’elle est résolument au premier degré. Le narrateur est convaincu qu’il dévoile une vérité divine. Trump, dit-il, « est un berger pour l’humanité qui ne partira jamais et ne les abandonnera jamais ». Ensuite parce qu’elle a été lancée par Donald Trump lui-même, sur son réseau social, à quelques jours des caucus de l’Iowa, première étape de sa réascension vers la présidence.