Cher Journal: Pourquoi j’ai des papillons

Cher Journal,

Je l’avoue, je suis fébrile. J’ai des papillons dans l’estomac. J’ai une impression de rentrée scolaire. Mardi, je serai assis dans le Salon Bleu. Je suis ministre depuis un mois. Je me sais député depuis le 4 septembre, car je suis régulièrement dans les rues de ma circonscription (j’y distribuais des bonbons ce samedi dans la MassonHalloween !).

Mais j’ai l’impression que ce ne sera vraiment vrai que mardi. Encore plus mercredi, au moment du Discours d’ouverture de la session. C’est le lieu qui importe.

Cher journal: Notes francophones

Cher journal,

On se demande souvent si c’est bien la peine d’accueillir, au Québec, autant d’étudiants africains. Ces derniers jours, à Kinshasa, j’ai eu ma réponse.

La ministre de la famille de Centafrique a étudié au Québec. Le ministre de l’Économie du Gabon y a envoyé son neveu. Le chef de l’opposition du Congo est entouré de diplômés québécois.

Cher Journal: notes de la vie ministérielle

Cher journal,

Il y a maintenant trois semaines que je suis devenu ministre. Pendant le vol qui me conduit à Kinshasa, via Bruxelles, pour ma première mission internationale, j’ai pensé qu’il était temps de te confier mes premières impressions générales, avant qu’elles ne disparaissent.

Il y a une expression, au sujet du voyageur arrivant dans un endroit complètement nouveau. Après la première semaine,  il pourrait remplir un livre de ses impressions et découvertes. Après un mois, un article. Après un an, une note de bas de page. Ce n’est pas le réel qui a rétréci. C’est son aspect nouveau, étonnant.

Ce ne sera pas un livre, car tout n’est pas nouveau pour moi. Mais un peu plus qu’une note de bas de page.

Le rythme:  C’est ce qui m’a le moins désorienté. Le rythme d’enfer de la politique, lorsqu’on est au pouvoir. Les rencontres qui s’enfilent, les dossiers qu’il faut assimiler, les décisions qu’il faut prendre, les médias qu’il faut rencontrer.

Mes cinq ans au bureau du premier ministre, sous Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, m’avaient préparé à ce rythme. Préparé à l’accepter, et à le dompter. Rien n’est plus précieux, dans la gestion du quotidien