Croissance sur 10 ans : le Québec, médaille d’argent !

tobinNous interrompons, comme c’est notre habitude le vendredi matin, le lancinant commentaire antimodèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Au cours de la décennie écoulée, la croissance économique par habitant au Québec a été plus forte que celle de la moyenne des sept pays les plus industrialisés, plus forte que celle de l’Ontario et de la moyenne canadienne, plus forte même que celle du paradis du capitalisme : les États-Unis (dirigés dans la période par des néo-conservateurs).

Le seul pays du G7 qui coiffe la performance québécoise est le Royaume-Uni travailliste.

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Étonnant, non ?

Nous pouvons faire ces calculs, maintenant que tous les chiffres de 2009 sont disponibles, y compris pour les provinces. C’est l’économiste Denis Boudreau, de Statistique Canada, qui vient de colliger ces données. La comparaison de l’évolution du PIB par habitant est l’outil de comparaison prédominant dans toutes les organisations économiques internationales : OCDE, FMI, Banque Mondiale, ainsi qu’à l’ONU.

En portant notre regard encore plus loin, sur deux décennies (car on nous rétorque toujours que les bonnes performances du Québec sont éphémères et conjoncturelles), on peut comparer les courbes de croissance annuelle entre le Québec, l’Ontario et le Canada.

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Le Canada est en rouge, l’Ontario en orange, le Québec en bleu / Cliquez pour agrandir

Le constat est net : le Québec est toujours dans la course. Parfois légèrement derrière, parfois légèrement devant, notamment en fin de parcours.

Comparons maintenant avec l’économie qui, selon le discours ambiant, devrait laisser derrière le toussotant modèle québécois comme le Road Runner sème le Coyote : l’économie américaine.

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USA en vert, Québec en bleu / Cliquez pour agrandir

Il est étonnant de voir que le Québec est, non seulement dans la course, mais dépasse fréquemment le Road-Runner, et plus fréquemment à mesure que les années passent… Dans la dernière décennie, les néo-conservateurs américains ne font mieux que les sociaux-bureaucrates québécois que trois années sur dix ! Étonnant !

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :

Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.