Dernières nouvelles de la tribu

tobinNous interrompons, comme chaque vendredi, le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

L’acte d’accusation est connu. Le Québec est une société tribale, tournée vers son propre nombril, imperméable aux grands vents de la mondialisation. La preuve: les immigrants préfèrent l’Ontario. Certes, l’Ontario est, per capita, la principale destination au monde pour l’immigration internationale. Mais lorsqu’on compare le Québec, ou plutôt Montréal, aux autres métropoles nord-américaine, que trouve-t-on?

Selon les données colligées par Les Indicateurs d’attractivité de Montréal, publiés par Montréal international, on trouve quelques surprises.

D’abord, lorsqu’on reporte pour l’année 2007-2008 (donc juste avant la crise, quand tout allait dont bien) le solde de migration internationale dans les grandes villes — donc les arrivées moins les départs — et qu’on le calcule en proportion de la population, cela donne ceci:

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À l’ombre de Toronto, Mtl fait de l’ombre à tous les autres… (Cliquez pour agrandir)

Mais que font tous ces étrangers à Montréal ? Certains viennent y étudier. Et, en chiffres bruts, sans même ajuster pour la population donc, davantage d’étudiants étrangers choisissent Montréal que Toronto — du moins, pour y être diplômés. (Il est vrai que pour tous les étudiants confondus, Montréal diplôme davantage que les autres métropoles canadiennes.)

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Intéressant. (Cliquez pour agrandir)

Voilà pour les étrangers qui viennent s’établir et étudier parmi nous. Mais pourrait-on trouver une autre mesure d’ouverture au monde, qui rende compte de la capacité des individus de dialoguer avec les autres cultures?  Oui, bien sûr, la langue. Mais il est trop facile de comparer les taux de bilinguisme entre Montréal et les autres grandes villes canadiennes. Montréal, évidemment, les bat à plate couture. Alors corsons le palmarès, et voyons la proportion de trilingues:

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La question de la langue, ça nous connait (Cliquez pour agrandir)

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :

Les billets du vendredi « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, loin s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.