Deux profs de l’UdeM matraquent la loi 78 dans le NYTimes !

nyt-150x150Les très nombreux et très influents lecteurs de la page opinion du New York Times ont eu droit ce matin à un article carabiné de deux professeures de science politique de l’Université de Montréal, Pascale Dufour et Laurence Bherer.

D’entrée de jeu, elles accrochent l’attention des lecteurs en expliquant le jeu de mots entourant le nom et le plat « Poutine », puis en écrivant que le Québec « goûte maintenant à la médecine » de Vladimir Poutine en matière d’irrespect des droits.

Scribes prétendant à publier un jour dans cette page lue entre toutes (j’y suis arrivé une fois), notez comment les deux auteures utilisent correctement les tournures américaines pour maintenir l’attention : dans un pays, le Canada, jugé progressiste, « one of its provinces has gone rogue », écrivent-elles. Ce qui signifie que la province est devenue « hors de contrôle », comme Sarah Palin pendant la dernière campagne présidentielle.

L’article reprend les arguments les plus durs contre la loi 78 et ses effets sur les organisations étudiantes, notamment ceux qui les rendent responsables de gestes faits par des tiers. L’évocation de la ministre Michelle Courchesne affirmant en chambre que le caractère potentiellement illégal d’un message Twitter cautionnant la désobéissance dépendrait du contexte lui vaut, avec raison, le qualificatif « d’orwellien ».

Le directeur général de la Canadian Association of University Teachers, James L. Turk, est cité affirmant que la loi 78 est « un acte terrible de répression massive ».

Les professeures utilisent aussi un argument que je n’avais pas encore vu pour démontrer que les étudiants québécois ne sont pas des pique-assiettes, comparant leur niveau d’emploi à celui des jeunes Américains :

Some critics have tried to portray the strike as a minority group’s wanting a free lunch. This is offensive to most Quebec students. Not only are they already in debt, despite paying low tuition fees, but 63 percent of them work in order to pay their university fees. The province has a very high rate of youth employment: about 57 percent of Quebecers between the ages of 15 and 24 work, compared with about 49 percent between the ages of 16 and 24 in the United States.

Les auteures concluent en affirmant que « les Américains qui visiteront le Québec cet été devraient savoir qu’ils entrent dans une province qui foule aux pieds les droits fondamentaux de ses citoyens ».

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !