Docs: Le dissident, Jane et l’Islamo-gauchisme

Je pensais avoir fait le tour de l’affaire Jamal Kashoggi, le journaliste saoudien dépecé par les services de son pays dans leur consulat en Turquie. Erreur. Le documentaire The Dissident de Bryan Fogel nous fait revivre les circonstances exactes de l’assassinat, mais fait bien plus. Il le remet en contexte et révèle les liens qu’avaient le journaliste avec un jeune activiste saoudien Omar Abdulaziz, en exil à Montréal (la ville est superbement filmée dans le documentaire).

On découvre l’extraordinaire présence de Twitter en Arabie Saoudite et l’effort colossal déployé par le régime pour inonder le public de commentaires positifs sur le roi et le prince et harceler les dissidents en ligne (en plus de les arrêter, évidemment. Un collègue d’Omar Abdulaziz vient de disparaître ces derniers jours à Montréal). La coopération de Kashoggi avec Abdulaziz pour monter une opération de riposte des dissidents sur Twitter semble avoir été une des motivations de l’assassinat. Un documentaire, en anglais seulement, à voir absolument.

On peut le louer, notamment sur Youtube.

Le parcours de la multitalentueuse Jane Fonda

Fonda a reçu un hommage couronnant sa carrière aux derniers Golden Globes. Un prétexte pour attirer votre attention sur ce très beau documentaire  de Susan Lacy retraçant sa carrière d’actrice et de militante, diffusé par HBO depuis 2018. Je l’ai vu récemment. Un délice. On peut le voir en entier ici:

Qu’est-ce que l’Islamo-Gauchisme

Le débat fait rage ces temps-ci en France. Il s’agit de la troublante convergence entre une religion qui, comme les autres, est misogyne et, chez ses radicaux, obscurantiste, et une partie de la gauche. Le phénomène est également présent au Québec, comme en fait foi cet «Éloge de l’Islamo-Gauchisme» écrit par Benoît Renaud, membre du Politburo de Québec Solidaire.

Comment cette jonction s’est-elle produite, quel impact a-t-elle sur la défense des principes démocratiques ? C’est le sujet du documentaire d’ Yves Azeroual qui passe en entrevue les principaux critiques du concept. Le film est très franco-français et est univoque (personne ne prend la défense du concept ou ne le met en cause) mais il est informatif à plusieurs égards.

On peut l’écouter en entier ici:


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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !

Une réflexion à propos de “Docs: Le dissident, Jane et l’Islamo-gauchisme

  1. Popularisé par l’extrême droite française, le terme est utilisé principalement pour décrédibiliser les militants contre l’islamophobie. Cette expression est critiquée par d’autres — comme la Conférence des présidents d’université et le Centre national de la recherche scientifique, pour qui elle ne correspond à aucune réalité scientifique — qui l’estime non pertinente, voire stigmatisante, l’accusant de viser à décrédibiliser une partie de la gauche.
    L’expression, a été utilisé la première fois en France par, Pour Pierre-André Taguieff, franco israélien et militant judéo-sioniste, pour décrire certains militants de la gauche qui se retrouver dans les mêmes combats que des palestiniens face à l’apartheid israélien.
    Pour revenir à l’histoire, cette locution a été utilisée pour la première fois par, Chris Harman, dirigeant trotskiste du Parti socialiste des travailleurs au Royaume-Uni. Qui dit trotskisme dit communisme, en effet.

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