Éloge de l’anglicisation de la France

Il faut lire, dans une récente édition du magazine français Le Point, l’essai de l’écrivain Frédéric Martel (l’auteur du récent Mainstream, sur la culture mondiale).

Intitulé Français, pour exister, parler English, il annonce tout simplement le déclin international définitif du français et invite ses compatriotes à utiliser l’anglais le plus possible, non seulement en devenant bilingues, ce qui se comprend, mais en adoptant avec enthousiasme tous les anglicismes qui se présentent. Un extrait:

Oui à l’impérialisme cool de l’anglais. Entre-temps, bien sûr, l’anglais s’impose peu à peu. C’est vrai dans les domaines déjà fortement américanisés que sont les sciences hard, la médecine soft, l’écologie green, l’alimentation light, mais aussi l’entertainment avec ses pitches, l’information avec ses lives, le business avec ces CEO, sans parler de tout le domaine d’Internet où la langue anglaise est constamment réinventée par les geeks et autres nerds. Il y a quinze ans, les titres des films américains étaient systématiquement francisés ; aujourd’hui, ils sont en langue originale. Les mots de la com’, ceux de la pub se servent du cool de l’anglais. Le commerce le sait également : la marque Monoprix est vieillotte, mais le Daily Monop, la nouvelle enseigne de Monoprix, est beaucoup plus trendy. L’écologie n’est pas en reste : les taxis Green Cab G7 fleurissent, plus attirants que si on les avait baptisés  » taxis parisiens G7 verts « . Le café Starbuck’s que l’on a vu dans la série  » Friends  » est plus cool, même si son café est plus mauvais, que le bar français du coin où le service est inévitablement désagréable et le petit crème à un prix exorbitant. Et l’on préfère un jean slim et un vêtement medium à un habit seulement  » moyen « . Dans l’univers du tourisme, un trip ou même un travel, c’est mieux qu’un  » voyage  » et on vous vend un package car vous ne voudriez pas d’un  » paquet « .

Sans commentaires.