Endettement: avant la panique !

surendettement-150x150Je lis comme vous depuis quelques temps des articles très pessimistes sur le niveau d’endettement de nos concitoyens. En 20 ans, de 1990 à 2010, l’endettement par rapport au revenu annuel est passé de 70% du revenu à 120 % du revenu.

Comme l’endettement de nos voisins américains a été le précurseur de la crise économique de laquelle la planète n’arrive pas à se dépatouiller, nous avons des raisons d’être inquiets.

Mais, comme pour les nations, il faut toujours avoir en tête son endettement brut (ce que l’on doit) et son endettement net (ce que l’on doit, moins ce que l’on possède). C’est ce qui fait, par exemple, que le Québec a l’air d’un cancre en endettement brut, mais s’en tire assez bien en endettement net.

L’indispensable Pierre Fortin, dans sa récente chronique de L’actualité, fait ce calcul pour ce qui est de l’endettement des ménages québécois. Je le cite:

Globalement, la situation financière des ménages ne s’est pas détériorée au cours des dernières décennies et n’est pas inquiétante pour l’avenir. Au Québec, un million de foyers n’ont aucune dette. Les deux autres millions et demi en ont, mais ils détiennent aussi des actifs, comme une maison, une voiture, des obligations, des fonds communs de placement et des actions boursières.

Ma consœur Hélène Bégin, économiste chez Desjardins, a récemment démontré qu’en 2010 les ménages endettés du Québec détenaient en moyenne 380 dollars d’actifs pour couvrir chaque tranche de 100 dollars de dette. Elle a aussi constaté que les actifs sont plus abondants pour couvrir la dette aujourd’hui qu’il y a 10 ans, et ce, malgré la crise financière de 2008-2009, qui les a dévalués. La dette s’est bien accrue, mais les actifs encore plus.

Difficile à croire pour ceux qui affirment que le Québec est dans un cycle permanent d’appauvrissement, mais selon les chiffres, en 2000, 8% des ménages étaient à risque (valeur des actifs moitié moindre que la dette) alors qu’en 2010, seulement 4% sont à risque.

Bref, je résume: les ménages québécois sont plus endettés qu’avant. Mais comme ils sont plus riches qu’avant, au net, ils sont plus riches qu’avant.