Enfin ! Les Français s’intéressent au français

tshirtIncroyable mais vrai ! Il existe maintenant au gouvernement français des gens qui pensent qu’il faut faire reculer l’anglais.

La chose est passée inaperçue, mais je l’ai déterrée pour vous sur Internet. Alain Joyandet, secrétariat d’État chargé de la Francophone a fait un « constat personnel » :

Il me semble que la Francophonie n’est pas assez aimée par nos compatriotes et, tout spécialement, par nos jeunes compatriotes […] Trop d’anglicismes sont entrés dans notre vie courante en France ces dernières années.

Que faire ? Organiser un concours pour trouver des traductions aux mots à la mode, utilisés en anglais par ce qu’on appelle en France les « djeuns » (traduction : les jeunes) :

Chat

La commission de terminologie française, ces vioques (vieux, en France) offre le très non-branché mot dialogue et personne ne semble éveillé au fait que les Québécois utilisent clavardage. Alors les candidats ont inventé « claverbiage », « convel – abréviation de conversation électronique » « cybercommérage », « papotage », « toilogue ». Le jury a choisi, ex-aequo: « éblabla » et le « tchatche ». (Gros effort pour le dernier, vraiment !)

Buzz

La commission de terminologie propose « bourdonnement », mais les propositions vont de « actuphène (!!), bruip, cancan, écho, échoweb, foin, ibang, potins, barouf ou réseaunance ». Le jury a choisi : « ramdam ». J’approuve.

Newletter

La traduc des vioques est :  « lettre d’information ». Oui, c’est nase. Les candidats disent: « niouzlettre », « plinfo »,« inforiel », « jourriel » ou « journiel ». Mais le jury a pété les plombs en choisissant (cramponnez-vous) : « infolettre ».

Talk

En Hexagone, cela signifie un débat, comme dans le très fameux « talk du journal Le Figaro ». Les terminologues officiels offrent « émission-débat » (chou !). Les remplacements proposés : causerie, parlage, parlotte, discut’, échapar, débadidé, débatel, débafusion. Beaucoup de bonnes propositions, ce qui a permis au jury de choisir (toujours cramponnés ?) : débat !

On ne dit pas si, au delà du jeu, ces mots seront considérés par la Commission terminologique. Mais les gagnants peuvent faire un stage de dix jours dans les Centres culturels français – y compris au Québec.

Et le français au travail ?

ouijeparle_128D’autres initiatives de défense du français sont prises par l’État-Sarkozy. Une campagne de promotion pour le français en entreprise — oui, oui — y compris dans les entreprises françaises à l’étranger. Ils ont un site ouijeparlefrancais. Mais, non, on ne peut pas commander le T-Shirt.

 

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !