Et si, en fait, les Québécois étaient moins racistes que les autres Canadiens ?

par Jean-François Lisée. Originellement publié sur le site Web d’Options politiques
février 23, 2023

(English version available here)

Neuf. C’est le pourcentage de Québécois qui croient que certaines races sont supérieures aux autres. En 2021, Angus Reid Institute et l’Université de la Colombie-Britannique leur a posé, ainsi qu’aux autres Canadiens, cette question directe : « En toute honnêteté, pensez-vous que toutes les races sont égales du point de vue de leurs caractéristiques naturelles, ou pensez-vous que certaines races sont naturellement supérieures aux autres? »

Neuf pour cent, c’est beaucoup trop, certes. Mais comparons avec l’Ontario, la Saskatchewan ou le Manitoba, où cette proportion est de 14 %. Ailleurs au Canada, le sommet est de 19 % à l’Île-du-Prince-Édouard (peut-être en raison de la taille de l’échantillon), et la proportion la plus faible à Terre-Neuve-et-Labrador, à 8 %.

Il est intéressant de noter que 13 % des Autochtones canadiens croient à l’inégalité des races, de même que 18 % des non-Caucasiens/non-Autochtones, soit deux fois plus qu’au Québec.

La religion, et non l’islam

Comment peut-on concilier ce résultat avec l’existence de la loi 21 sur la laïcité et le consensus apparent hors-Québec, selon lequel les habitants de cette province sont intrinsèquement intolérants? La réponse, comme l’a expliqué Justin Trudeau dernièrement, est dans la relation qu’entretiennent les Québécois avec la religion, en particulier avec l’emprise misogyne que la religion catholique leur a imposée jusqu’aux années soixante et qu’ils retrouvent, plus récemment, dans le comportement de l’islam envers les femmes.

C’est pourquoi ce même sondage Angus Reid a révélé ce que tous les autres sondages vous diront : une proportion beaucoup plus importante des Québécois ont une opinion négative des religions dans leur ensemble et de l’islam en particulier.

Toujours selon Angus Reid, alors que 25 % de l’ensemble des Canadiens disent se sentir « distants » des musulmans, ce sentiment atteint 37 % au Québec. Il s’agit toujours d’une minorité (63 % ont une opinion favorable), mais la différence est significative.

L’appui à la loi 21, qui interdit le port de tout signe religieux pour les fonctionnaires en position d’autorité, oscille autour de 65 %. Il n’y a tout simplement pas assez de Québécois qui n’aiment pas les musulmans pour expliquer un chiffre aussi élevé. À l’évidence, d’autres variables sont en jeu, et le racisme n’en fait pas partie.

Moins de préjugés, moins de crimes haineux, moins de discrimination

En fait, les sondeurs canadiens notent régulièrement que les Québécois sont plus tolérants que les autres Canadiens, à bien des égards. La firme Ekos a constaté en 2019 que 30 % des Québécois croyaient qu’il y avait trop de membres de minorités visibles parmi les immigrants. C’est affreux. Mais ce chiffre est de 46 % en Ontario, et de 56 % en Alberta. Même parmi les minorités visibles, 43 % estimaient qu’il y avait trop de membres des minorités visibles parmi les immigrants. En somme, les Québécois étaient moins intolérants à l’égard des immigrants de couleur que l’ensemble des Canadiens, et même que les personnes de couleur elles-mêmes !

Mais ce ne sont que des opinions. Qu’en est-il des actions? Les crimes haineux ont été plus nombreux en Ontario qu’au Québec en 2019, 2020 et 2021, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, en nombre absolu et en proportion de la population. La police de Montréal a rapporté qu’en 2020 et 2021 – les premières années d’application de la loi sur la laïcité –, le nombre de crimes haineux liés à la religion a diminué de 24 %. Bien sûr, avec la pandémie, il y avait moins d’occasions de se rencontrer et de se détester. Mais il y a eu aussi une pandémie à Toronto. Et là, selon les données de la police de Toronto pour 2021 et au cours de la même période, les crimes haineux liés à la religion ont grimpé de 16 %.

Qu’en est-il de la discrimination en matière d’emploi? Les données de Statistique Canada pour 2021 montrent qu’au Québec, les immigrants ont un taux d’emploi supérieur à celui des travailleurs qui y sont nés (ratio de 107 %) alors que c’est le contraire en Ontario (95 %). L’écart est plus grand pour les femmes, avec un ratio de 102 % au Québec contre 91 % en Ontario, ce qui est probablement dû au programme de garderies du Québec, très étendu.

Il en va de même pour les membres des minorités visibles, dont le taux d’emploi est égal à celui du reste des Québécois et supérieur au ratio de 95 % de l’Ontario. Autrement dit, en tant qu’immigrant ou membre d’une minorité visible, vos chances de trouver un emploi sont plus élevées au Québec qu’en Ontario, et plus encore si vous êtes une femme.

Les élections québécoises d’octobre 2022 ont été remarquables pour un accomplissement à peine remarqué. Pour la première fois, la proportion d’élus issus des minorités visibles (12 %) est la même que leur part dans l’électorat, ainsi que celle de députés qui ne sont pas d’origine francophone ou anglophone (20 %). Un score parfait.

Pendant ce temps, à Ottawa, seulement 15,7 % des élus proviennent de minorités visibles, alors que la cible est de 25 %. Et en Ontario, dont 30 % de la population est issue de minorités visibles, seulement 23 % des élus de Queen’s Park en émanent.

Égalitaire depuis longtemps

Aucun de ces chiffres n’est nouveau, mais je parie que vous les lisez ici pour la première fois. Pourquoi? Tout simplement parce qu’ils sont tellement contre-intuitifs que, hors du Québec, peu de gens se donnent la peine de les chercher. Et que lorsque ces données font surface, elles sont traitées comme des données déviantes qui ne représentent sûrement pas la réalité.

Pourtant, si l’on remonte dans le temps, le Québec a brisé des barrières raciales bien avant d’autres sur le continent. Par exemple, la commémoration du 1er août de la loi britannique qui a aboli l’esclavage en 1833 est problématique au Québec, puisqu’elle ignore le fait que l’esclavage y était déjà interdit depuis 30 ans. Dans le Haut-Canada (aujourd’hui l’Ontario), les députés avaient voté en 1793 pour l’abolition de l’esclavage, mais avaient accordé une clause de droits acquis préservant les « biens » alors possédés par les propriétaires d’esclaves. L’esclavage a donc persisté jusqu’en 1820. Et la loi britannique de 1833 a dédommagé les propriétaires d’esclaves pour leur « perte ».

Rien de tel n’a eu lieu au Québec. Dès 1798, des juges ouverts d’esprit déclarent l’esclavage illégal au Québec, sans délai ni compensation. Il disparut donc complètement en très peu de temps, comme le raconte Frank Makey dans son remarquable ouvrage Done with Slavery : The Black Fact in Montreal, 1760-1840 (McGill-Queen’s Press). « La façon dont l’esclavage a été aboli au Québec s’est avérée être l’une des plus humaines et des moins contraignantes », écrit-il. L’esclavage a donc pris fin au Québec 20 ans avant sa disparition dans le Haut-Canada, 30 ans avant le reste de l’Empire et 63 ans avant l’émancipation des Noirs américains.

Dans tout l’Empire britannique, les Juifs n’ont pas eu le droit d’exercer des fonctions électives jusqu’en 1858, sauf au Québec. En 1832, l’Assemblée, à majorité patriote (l’ancêtre du Parti libéral du Québec et du Parti québécois), vota une loi accordant la pleine citoyenneté aux Juifs, n’en déplaise aux Britanniques.

Quant aux relations avec les Premières nations, le gouverneur de la Nouvelle-France et 39 chefs se sont réunis à Montréal en 1701 pour conclure le traité de paix le plus ambitieux jamais négocié entre colons et Premières nations dans l’hémisphère. Ç’aurait été digne du Nobel de la paix. Dans l’époque moderne, le Québec a signé le premier accord territorial global au Canada, en 1975, et René Lévesque a fait en sorte que l’Assemblée nationale du Québec soit le premier Parlement au Canada à reconnaître l’existence des nations autochtones sur son territoire, en 1984. En 2003, la Paix des Braves avec la nation crie est devenue la référence en matière d’octroi d’autonomie aux Premières nations.

Environics Institute rapporte que, comme les autres Canadiens, 44 % des Québécois croient que le gouvernement n’en a pas fait assez pour assurer une véritable réconciliation. Mais il y a des retardataires, qui trouvent que nous sommes allés trop loin ou que nous avons été trop généreux. Au Québec, ils sont 13 %. C’est trop. Au Canada, 20 %. Trop et demi.

Il est également intéressant de noter comment le sentiment antireligieux des Québécois est lié à la question des pensionnats. La firme de sondage Léger a demandé qui était responsable de ce désastre : le gouvernement fédéral ou l’Église catholique. Évidemment, la réponse est : les deux. Mais le sondeur a forcé ses répondants à choisir. Les deux tiers des Canadiens ont désigné l’Église. Les Québécois, encore plus : 69 %. Et plus les Québécois ont de la mémoire, plus ils condamnent l’Église : ils sont 76 % chez les plus de 55 ans. Les Québécois se disent également plus honteux face à l’horreur des pensionnats (86 %) que la moyenne canadienne (80 %).

Il est certain que des tonnes de chroniques peuvent être – et ont été – écrites sur les nombreux défauts et les faiblesses des Québécois. J’en ai écrit quelques-unes moi-même. Les arguments comparatifs ont peu de poids lorsqu’il s’agit de lutter contre la discrimination, le profilage racial, la négligence dont souffrent les communautés autochtones depuis des décennies.

Ils sont essentiels, cependant, à l’heure où des voix dominantes à l’extérieur du Québec se drapent dans une attitude de supériorité morale pour juger et dénaturer le Québec, ses citoyens et son histoire.


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9 avis sur « Et si, en fait, les Québécois étaient moins racistes que les autres Canadiens ? »

  1. Je suis compl`tement en désaccord avec vous, quand vous dites que NON, LE QUÉBEC N’EST PAS RACISTE, c’est qu’il l’est. De plus, s’il y a bien quelqu’un d’anglophobe raciste, c’est définitivement JF Lisée. Pour moi, il n’est définitivement pas un vrai québécois avec une ouverture d’esprit. Même chose pour MB Côté. Au contraire, ils cachent tous les deux leurs racismes anglophobes canadiens-anglais derrière le « vicitimage » québécois. Comme si nous les québécois étions des victimes. Ça prend deux énergumènes n’ayant absolument eu aucun obstacle à traverser avec vie assez aisée et facile pour raconter de bien belles niaiseries.
    Je ne peux absolument pas m’associer à ce genre de québécois et pour être honnête, je ne trouve absolument pas captivant ce qu’ils racontent, au contraire ça me décourage de penser que certains québécois peuvent avoir une étroitesse d’esprit comme eux. Quand on vient ici absolument défendre le Québec et dire qu’il n’est pas raciste c’est avoir des oeillères de cheval de chaque côté des yeux. Le Québec est raciste, que vous le vouliez ou non et c’est vraiment niaiseux et sans dessein venir défendre le Québec s’il était la province sainte-nitouche du Canada, surtout avec le Webster, comme si ça vous donnait plus de crédibilité.

  2. L’esclavage continue, malgré son abolition…

    Webster ignore-t-il que l’esclavage a eu lieu partout sur Terre? Très souvent, suite à des conflits armés, les prisonniers étaient considérés comme un butin de guerre (et une source d’esclaves!). Partout sur Terre! Partout!

    Dans les pays les plus avancés, l’esclavage a été aboli dans les années 1800.

    Pourtant, cela n’a pas empêché Staline de soumettre des millions de gens (dont ses propres concitoyens : slaves*, juifs, tziganes…) à l’esclavage en créant des goulags en Russie, en Sibérie, en Biélorussie, en Ukraine, au Kazakhstan, en Mongolie…

    Malgré l’abolition de l’esclavage dans les années 1800…

    Pourtant, l’abolissement de l’esclavage n’a pas empêché Hitler de soumettre des millions de prisonniers à l’esclavage en créant notamment des camps de concentration.

    Même si l’esclavage avait été aboli dans les années 1800…

    Aly Ndiaye, alias Webster, a emprunté le nom d’un dictionnaire ( https://www.nicepng.com/png/detail/512-5127147_dictionary-websters-dictionary.png ). Curieusement, Webster semble ignorer que le mot esclave vient du mot Slave. Ouvrez votre Petit Robert au mot esclave, et vous verrez bien! Ou lisez ce qui suit :

    ESCLAVE subst. : Empr. au lat. médiév. sclavus …proprement «slave» …Le changement de sens «slave» > «esclave» s’explique par le grand nombre de Slaves réduits en esclavage dans les Balkans par les Germains et les Byzantins pendant le haut Moyen Âge… https://www.cnrtl.fr/etymologie/esclave

    SLAVE (n.) sclave, esclave… « from Old French ‘esclave’ and directly from Medieval Latin Sclavus « slave » …originally « Slav » so used in this secondary sense because of the many Slavs sold into slavery by conquering peoples. https://www.etymonline.com/word/slave

    Eh oui, depuis des siècles, des gens de TOUTES les couleurs ont subi l’esclavage. Même les Blancs!

    Soit Aly Ndiaye est tristement ignorant, soit il a choisi de travestir la réalité de l’esclavage en falsifiant le passé. Ou en ayant la mémoire très sélective…
    Autrement dit, en évitant de nous dire que ce sont des Africains qui capturaient leurs frères noirs pour les vendre en tant qu’esclaves.
    Et en évitant aussi de nous dire que l’esclavage en Afrique a duré des siècles, et qu’il a encore lieu aujourd’hui, en 2023 (notamment dans de nombreux pays africains…)

    Aujourd’hui même, en Afrique, en Asie et en l’Inde, l’esclavage contemporain a diverses formes: travail forcé des enfants, commerce sexuel, mariages contraints… Webster devrait s’intéresser davantage à cette triste réalité contemporaine qu’il semble refuser de voir…

  3. Monsieur Lisée oublie que les québécois ont traversés en grand nombre la frontière lors de la guerre civile américaine pour se battre du côté des abolitionnistes ,alors qu’une bonne partie du Canada anglais s’est battu du côté des esclavagistes. Beaucoup d’historiens connaissent cette facette de notre histoire mais ne le mentionne jamais ,parce que ce fait d’arme est issue d’un mouvement populaire et non d’un désir venant de l’élite ou de l’Église.

  4. Vous avez raison les québécois ne sont pas plus racistes que d’autres nations, mais leur PM actuel, du nom de François Legault, a tout fait pour les faire passer pour des racistes en entretenant ad nauseam des propos racistes pour gagner ses élections. Et il les a gagner ! CQFD
    Quant à la loi 21 son défaut n’est pas d’être raciste, mais de n’avoir de laïque que l’interdiction des signes religieux. Quid de tous les autres ingrédients de la laïcité.

  5. Vraiment fier de ce que je viens de lire.

    Je me doutais que tous ce que les adeptes du Quebec bashing du ROC et de nombreux anglos de MTL (Dont The Gazette) chent quotidiennement sur les réseaux sociaux et les médias étaient de la merde raciste. La preuve est faite.

    • Je suis québécois de souche francophones comme les aimez bien et je suis complètement en désaccord. Arrêtez de penser que c’est seulement le ROC et la Gazette, vous ne comprenez pas que beaucoup de québécois de souche francophones veulent à JF Lisée. Je suis un deux. Ce mec est un anglophobe de première classe qui se cache derrière son prétendu racisme québécois. Ils parlent des méchants anglophones? Il est aussi pire même plus parce qu’il prétend ne pas être raciste anglais-canadien alors qu’il l’est. Mais bien sûr, comme un bon québécois, il dira qu’il est devenu ainsi à cause des méchants anglophones. Il y a des gens cons partout sur terre, ne venez pas me faire à croire que nous ne le sommes pas. Franchement, vous devriez avoir honte.

  6. « L’esclavage a pris fin au Québec 20 ans avant sa disparition dans le Haut-Canada, 30 ans avant le reste de l’Empire et 63 ans avant l’émancipation des Noirs américains. »
    Pourtant, il y a Webster, alias Aly Ndiaye, qui aime bien associer (injustement) les Québécois caucasiens au racisme anglo-saxon, ainsi qu’aux horreurs de l’esclavage anglo-saxon et à la maltraitance (le mot est faible) du gouvernement du Canada envers les Autochtones, Métis et Inuits.
    Sur les 12 millions de Noirs envoyés dans les Amériques, environ 1,400 se seraient retrouvés au Québec. Faites le calcul : c’est très peu au prorata de la population d’ici versus la population du reste des Amériques.
    On a vu des gilets jaunes indécents s’approprier la souffrance des Juifs en portant une étoile jaune. Tout à fait dégueulasse.
    De même, il est malhonnête pour un Canadien de s’approprier la souffrance des Noirs américains en collant des exemples de racisme américain ou anglo-canadien sur le Québec, car comme l’a écrit Joseph Heath (celui qui a fait vomir Amira Elghawaby) a écrit (traduction libre) :
    « De nos jours, la plupart des Noirs américains sont les descendants d’esclaves amenés DE FORCE en Amérique, ALORS QUE la plupart des Noirs canadiens sont les descendants d’une immigration récente. ils sont venus ici, au Canada LIBREMENT et DE LEUR PLEIN GRÉ. »
    C’est pourquoi je trouve indécent que certains Noirs canadiens s’approprient la souffrance des Noirs américains afin de salir le Québec. Je pense en particulier à Aly Ndiaye, alias Webster.
    Aly Ndiaye voit la paille dans son œil québécois, mais il refuse de voir la poutre dans son œil sénégalais. En effet, né d’une mère québécoise et d’un père SÉNÉGALAIS, Webster détourne le regard et est trop malhonnête pour admettre que des Noirs africains ont largement profité de l’esclavage qu’ils ont fait subir à leurs propres frères noirs pendant des siècles.
    Car l’esclavage a été possible grâce à la collaboration des Africains eux-mêmes : la traite orientale/arabe (17 millions d’esclaves), la traite intra-africaine (14 millions d’esclaves), et la traite atlantique (12 millions d’esclaves).
    Lisez au moins ce que l’anthropologue SÉNÉGALAIS Tidiane N’Diaye affirme, notamment au sujet du Sénégal :
    https://la1ere.francetvinfo.fr/2015/05/07/esclavage-la-complicite-de-monarques-africains-est-une-donnee-objective-selon-l-anthropologue-senegalais-tidiane-n-diaye-253983.html
    Marie-Lunie Jacques (Ma famille est d’origine haïtienne et on a été très bien accueillis ici, au Québec. Comme Normand Brathwaite, nous pensons qu’il suffit de voyager un peu pour constater que le Québec est une des sociétés les plus accueillantes et les moins racistes au monde).

    • Un grand merci, chère dame, pour l’excellence de votre propos. On accuse le peuple québécois de tous les maux, alors qu’à chaque jalon de notre histoire, nous avons démontré une sensibilité particulière à l’égard des opprimés.

      Combien a-t-il fallu de temps pour que les francophones du Québec puissent se prévaloir des postes les plus prestigieux?

      Maintenant, si nos ancêtres sont québécois, blancs et si nous parlons français, on nous accuse d’être de monstrueux racistes.

      Si notre peuple est si détestable, pourquoi le Chemin Roxham est-il si fréquenté?

      Encore merci pour votre si lumineux éclairage!

      I. L.

    • Webster donne des conférences. Il est souvent dans les médias (télé, radio, journaux) en anglais et en français. À mon avis, il se trompe lourdement en associant les Québécois à des colonisateurs et à des esclavagistes. Ce qui m’attriste ici, c’est que Webster est payé pour dénigrer les Québécois puisque chacune de ses apparitions lui rapportent de l’argent.

      Webster ne peut pas ignorer que les Québécois ont été conquis dans une grande violence. Puis ils ont été étouffés et traités comme des sous-citoyens au Canada. Bon nombre de vos grands-parents ont grandi dans des habitations construites sur de la terre battue. Ça fait seulement quelques décennies que les Québécois ont commencé à sortir de l’oppression.

      J’espère que Webster a lu le texte que vous nous suggérez. Mais je pense qu’il ne peut pas ignorer que de nombreux Africains ont eux-mêmes profité de l’esclavage qu’ils ont fait subir à d’autres Noirs. Mais, comme vous dites, Webster préfère regarder ailleurs.
      https://www.lemonde.fr/international/article/2006/01/09/traites-negrieres-les-faits-historiques_728816_3210.html

      Webster semble s’intéresser au racisme «systémique» qui, ici, serait pratiqué partout.
      Pourtant, les systèmes de castes et de servage en Afrique et en Inde sont du véritable racisme systémique, car ce sont des «systèmes» basés sur la notion de classes inférieures et supérieures.

      Soit dit en passant, on estime actuellement à 50 millions le nombre d’esclaves dans le monde.
      https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_855062/lang–fr/index.htm
      Webster devrait s’occuper un peu moins des 1,400 esclaves noirs qu’il y aurait eu ici, et se préoccuper davantage des 50 millions de gens, surtout des femmes et des enfants qui — aujourd’hui même — sont réduits en esclavage en Afrique, en Asie, en Inde…

      «L’Afrique a connu des trafics d’esclaves dès la plus haute Antiquité». La traite orientale/arabe a duré 13 siècles. La traite atlantique a duré 4 siècles.
      «Les esclaves étaient acheminés par des négriers africains jusqu’aux côtes (on estime que 2 % seulement des prisonniers qui traversèrent l’Atlantique avaient été capturés par des Occidentaux [c’est-à-dire par des Blancs]).»
      «L’abolition de l’esclavage reste un combat très actuel.» Webster devrait s’intéresser à ce qui se passe ailleurs…
      https://www.lemonde.fr/international/article/2006/01/09/traites-negrieres-les-faits-historiques_728816_3210.html

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