Futures élections: les indécis forment le gouvernement!

50%

C’est le chiffre le plus important du dernier coup de sonde de Léger/QMI. La moitié des répondants, précisément 50%, annoncent qu’ils peuvent encore changer leur vote. C’est énorme. Et cela signifie que la situation politique est encore très mouvante.

Vous savez comme votre blogueur favori aime creuser dans les tableaux de sondage. Je l’ai fait encore une fois pour vous, et ai découvert quelques petites pépites.

On vous a dit que la moitié des Québécois veulent une élection cette année. C’est vrai. Mais 67% des électeurs libéraux n’en veulent pas. On se demande pourquoi.

Et on a la réponse lorsqu’on constate l’ampleur du sentiment anti-Charest chez les électeurs francophones.

Seulement 13% des francos estiment qu’il fait ou ferait le meilleur premier ministre, derrière Legault (34%) et Marois (18%). Normal, puisque 82% des francophones se disent insatisfaits du travail de son gouvernement.

Mais cela empire lorsqu’on pose des questions en détail:
60% estiment que Jean Charest n’est pas une personne intègre;
70% estiment qu’il ne se préoccupe pas des intérêts des citoyens;
74% affirment qu’il ne leur inspire pas confiance.

L’éclaircie de Pauline Marois

Soyons clairs: le sondage indique que François Legault et son parti sont toujours nettement en avance. Ils ont le vent en poupe, mais un peu moins qu’avant. Ils sont premiers, mais ils décèlerent.

Et dans leur rétroviseur, sur le champ de bataille francophone, ils voient d’abord le PQ, et non le PLQ.

Si on débarasse le sondage de la répartition d’indécis qui sont — ils le clament — indécis et qu’on se concentre sur les décidés, cela donne, chez les francophones:

CAQ : 33%
PQ :  27%
PLQ: 14%
QS: 9%

Un écart encore important, de 6 points pour la CAQ, mais non insurmontable.

D’autant que le sondage offre enfin à Pauline Marois quelques chiffres réjouissants.

Lorsqu’on demande aux sondés quel serait leur second choix, le parti de Mme Marois est clairement en avance chez les électeurs de la CAQ (28%, dix de plus qu’aux libéraux) et chez Québec Solidaire (33%, le Parti vert étant l’autre choix).

Inversement, la CAQ est le second choix de 36% des péquistes et de 26% des libéraux. Le parti de Jean Charest, lui, est très peu attractif comme second choix.

Une autre façon de dire que le terrain est meuble pour la CAQ et le PQ. François Legault continue à dominer: leader, premier ministre, confiance, cela va bien.

Mais Mme Marois fait une remontée sur deux sujets essentiels:

46% des francophones estiment qu’elle se préoccupe des intérêts des citoyens (contre 34%). C’est davantage que François Legault, à 38%.

et 46% estime Mme Marois intègre, contre 28%. Là encore, un avantage sur Legault, qui ne récolte que 36% au baromètre de l’intégrité.

C’est un élément essentiel, compte tenu de l’importance du thème de l’intégrité lors du prochain scrutin.

Ce contenu a été publié dans campagne 2012 par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !