Ignatieff: quand l’absence d’image vaut 1000 mots

storage.canoe_.ca1_Il y a quelque chose de bizarre dans le look de la campagne libérale. Comme une absence.

Voyez, sur cette photo, ce que je veux dire. C’est le bus de campagne du chef Michael Ignatieff, mais sans photo du chef Ignatieff.

Et sans photo du tout, seulement le mot Libéral ! Le bus, qui doit être une publicité ambulante pour attirer des votes, semble dire: votez Libéral, malgré notre chef !

Regardons maintenant cette publicité au sujet des Libéraux, diffusée par les Conservateurs. C’est l’image inversée de l’autobus libéral:

Cette vidéo n’existe plus

Deux fois, la pub revient sur la citation « Personne ne parle pour le Parti libéral sauf moi ». Et elle insiste pour dire qu’un « vote pour le Parti libéral, c’est un vote pour Ignatieff ».

Ce sont des vérités, non ? Pourquoi dépenser des centaines de milliers de dollars pour défoncer des portes ouvertes ?

Parce que le chef, Ignatieff, est beaucoup moins populaire que la marque de commerce, le Parti Libéral.

L’intention de vote pour le PLC est de 20%
La popularité d’Ignatieff est à 13%, dans le reste du Canada.

Une différence de 7 points de pourcentage.

Donc, côté Ignatieff, on veut vendre la marque, pour rester à 20%.

Donc, côté Harper, on vous dit que la marque, c’est Ignatieff, pour les faire descendre vers 13%.

Au Québec, la situation est encore plus intéressante.

Invités à dire qui est le meilleur chef, seuls 6% des francophones choisissent Ignatieff.

Ce chiffre est statistiquement équivalent aux 5% d’anglophones québécois qui choisissent Gilles Duceppe comme meilleur chef !

Si les Conservateurs veulent faire une pub anti-Ignatieff au Québec, je leur suggère donc:

Michael Ignatieff, aussi aimé des francophones,
que Duceppe par les anglophones !

Ce contenu a été publié dans campagne 2011, Parti libéral du Canada par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !