Il avait tout trafiqué pour que ça n’arrive jamais. Mais une juge d’instruction — cette race très française d’enquêteurs/procureurs que Nicolas Sarkozy veut faire disparaître — en a décidé autrement.
Mais ce vendredi, pour la première fois dans l’histoire de la Ve république, un ancien président est renvoyé devant le tribunal pour « abus de confiance » et « détournement de fonds publics ». Il aurait commis ces actes alors qu’il était maire de Paris, en inventant des emplois fictifs pour y caser des amis du régime et du parti. Aussi inculpés: le petit-fils de de Gaulle, l’ancien secrétaire général de Force Ouvrière Marc Blondel, et plusieurs autres.Au pouvoir, Chirac a tiré toutes les ficelles pour nommer à des postes-clé à la justice des personnes soucieuses de fermer le dossier. Mais la juge d’instruction Xavière Simeoni, en fin de mandat, a décidé de partir avec un grand coup.
Intéressant: les magistrats qui ont d’abord voulu fermer le dossier ont conclu qu’il y avait bien eu des irrégularités, mais que les faits étaient prescrits. Les autres, non-prescrits, trop difficiles à prouver. Ce n’est pas l’avis de la juge Simeoni. Ce sera maintenant au tribunal de juger.
Pour plus d’infos, voir le texte du Monde.
Chirac ciblé. (Photo Wikicommons)