Jean-François Lisée met Justin Trudeau au défi de faire respecter les droits des travailleurs québécois

Gatineau – 30 août 2016 – « Depuis son arrivée à la tête du Parti libéral du Canada, le premier ministre Justin Trudeau se démarque par son appui sans compromis à la diversité. Il faut féliciter son approche d’ouverture à l’endroit des Premières nations et de la communauté LGBT qui contraste avantageusement avec celle mise de l’avant pendant dix ans par Stephen Harper. L’ouverture du premier ministre connaît néanmoins une limite : il est silencieux dès qu’il s’agit de la protection du français », a déclaré d’entrée de jeu le candidat à la direction du Parti Québécois et député de Rosemont, Jean-François Lisée, dans le cadre d’une tournée en Outaouais et à quelques heures du caucus pré-sessionnel de l’aile parlementaire du Parti Québécois.

Le candidat à la direction du Parti Québécois et député de Rosemont, Jean-François Lisée, a lancé un défi au premier ministre. « Si M. Trudeau croit réellement à la diversité, il doit agir afin de garantir le droit des travailleuses et des travailleurs québécois au sein de la fonction publique fédérale à travailler en français. Alors que la Constitution et la Loi sur les langues officielles accorde au français et à l’anglais le même statut au sein du gouvernement du Canada, c’est un secret de polichinelle que ces droits font l’objet d’une violation systématique au sein des ministères, des organismes publics, de l’armée et des sociétés d’État », a déclaré Jean-François Lisée.

« Le problème est toujours le même : les travailleurs québécois peuvent théoriquement utiliser le français au travail, mais leur interlocuteur n’a aucune obligation de les comprendre. De nombreux fonctionnaires québécois m’ont confirmé, à micro fermé, qu’ils ne sont jamais en mesure d’utiliser le français dans les réunions ou lorsqu’ils préparent des documents », soutient le candidat à la direction du Parti Québécois. Dans la région d’Ottawa-Gatineau, seulement 39 % des travailleurs francophones travaillent principalement en français dans le secteur de l’administration publique. Ce pourcentage serait encore plus faible si on excluait les employés du gouvernement du Québec et de la ville de Gatineau, dont les droits sont protégés. Chez les travailleurs anglophones de la région, ce sont 95% qui travaillent d’abord dans leur langue maternelle.

« La Loi sur les langues officielles était le grand projet de Pierre Elliot Trudeau. Près de 50 ans après son adoption, on peut confirmer que cette loi est un échec. Elle ne protège pas la diversité. En mettant les deux langues sur le même pied au sein des ministères et organismes, elle confirme la position de force de l’anglais. Le bilinguisme tel qu’il a été pensé au sein du gouvernement du Canada est une machine à détruire la diversité linguistique au profit d’une seule langue, » a soutenu Jean-François Lisée.

Le gouvernement fédéral profite du fait que les employés du secteur public n’ont pas la possibilité de se plaindre de la violation systématique de leurs droits, alors même que les outils qui ont été créés pour les protéger (par exemple, le Commissaire aux langues officielles) ont démontré leur inefficacité complète.

« S’il croit autant à la diversité qu’il prétend, le premier ministre Trudeau doit corriger la situation. Il doit reconnaître que l’égalité formelle entre les deux langues profite en réalité à l’unilinguisme anglais. Il doit légiférer dès maintenant afin de faire bénéficier de la loi 101 les plus de 100 000 salariés québécois qui travaillent dans les entreprises sous juridiction fédérale et les sociétés de la Couronne établies au Québec. Le Québec a la capacité d’agir directement à ce sujet et le fera si nécessaire, mais une loi fédérale en ce sens démontrerait la bonne foi du gouvernement Trudeau sur ces questions et éviterait les recours légaux. loi-101

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !